G.H.C. Bulletin 7 : Juillet-Août 1989 Page 45

Député de Saint Domingue à la Constituante :
Jean-Baptiste GERARD

M. Douyrou, Pdt du Cercle généalogique du Pays Basque.

  Jean-Baptiste GéRARD est né à  Bayonne  le  22  Novembre
1735 (1), fils de Bernard  GéRARD,  maître  d'école  ,  et
d'Elisabeth DETCHEVERRY.
  Bernard GéRARD, qui fut dix ans plus tard syndic  de  la
corporation des Maîtres Ecrivains et Arithméticiens  jurés
de Bayonne (2) avait épousé le 24 avril  1725  à  Bayonne,
Isabeau DETCHEVERRY, fille de Jacques  et  Marie  DOSPITAL
(3). La famille GIRARD ou GéRARD était enracinée  dans  la
ville gasconne de Bayonne depuis 1588. Du côté maternel il 
s'agit d'une ascendance typiquement basque.

  Le 8  Avril  1765,  il  s'embarque  sur  la  "Marianne",
capitaine  JAULERRY,  avec  le  chevalier  PICOT  et  part
retrouver son frère aîné Saubat (4), né en 1733 et  établi
à Saint Domingue.
  GéRARD gère  les  plantations  du  Chevalier  PICOT,  de
Charles de LAMETH (marié à la fille de M.  PICOT)  et  les
sucreries du marquis de LABORDE.
  Il épouse Anne Marie MAYèRE,née le 20 septembre 1755 aux
Cayes, veuve de M. Pierre LE GOUT, notaire et propriétaire 
dans l'île.
  Elu député des Cayes (5), il s'embarque le  5  Mai  1789
sur le "Tancrède", arrive à Versailles  le  7  Juillet  et
dépose sur le bureau de l'Assemblée Nationale  le  procès-
verbal qui constate sa qualité de député des Cayes.
  Il  prit  la  parole  à  l'Assemblée  pour  discuter  la
validité des députés nommés par l'assemblée provinciale du 
Nord de cette colonie et après l'adoption  du  décret  sur
les hommes de  couleur,  il  écrivit  avec  l'accord  d'un
certain nombre de ses collègues, qu'il  s'abstiendrait  de
siéger lors des prochaines sessions.

  Le 31 Décembre 1792, inquiet sur la  situation  à  Saint
Domingue il s'embarque sur le "Tancrède" pour y retourner.
  A la suite des évènements survenus dans  l'île,  GéRARD,
son épouse et le fils de cette dernière débarquent à  New-
York et se présentent au consulat de France  "après  avoir
vu périr par le feu des brigands la moitié de  sa  famille
et tous ses biens mis au pillage, totalement dépouillés de 
leurs biens et sans aucun moyen de subistance."
  Arrivés  en  France  ils  sont  hébergés  par  des  amis
bordelais puis  des  amis  parisiens.  Après  une  période
difficile GéRARD, grâce à  une  recommandation  auprès  de
l'Empereur,  est  nommé  le  1er   Avril   1806   receveur
particulier de l'arrondissement  de  Dreux.  Le  maire  de
cette ville, le général Thomas JOLY, natif de Bayonne, est 
un officier ayant combattu  dans  les  îles,  lors  de  la
guerre d'Indépendance.
  Peu de temps avant  sa  mort  il  adopte  officiellement
Eugène LE GOUT, fils du premier mariage de son épouse  qui
mourra le 16 Mars 1814 (6).
  GéRARD ne survivra que quelques mois à  son  épouse.  Il
est décédé à Dreux le 3 Juin 1815.

NOTES
(1) A.C. Bayonne : GG 79 folio 172. Les biographies  offi-
cielles le font naître en 1737, or il n'y a pas  de  trace
de baptême en 1737 d'enfant de ce couple.  En  1735,  date
retenue par Blanche Maurel  dans son ouvrage : "Le vent du 
large ou le destin tourmenté de Jean-Baptiste Gérard colon 
de Saint  Domingue"  (éditions  du  Conquistador,  32  rue
Fabert Paris VII 1952 505 pages) il est appelé Jean et non 
Jean-Baptiste. Il eut pour parrain  :  Jean  DARRECHE,  de
Bayonne et pour marraine : Graçi de HIRIGOYEN.
(2) A.C. Bayonne : FF 192.
(3) A.C. Bayonne : GG 69 folio 22.
(4) Saubat,  Salvat,  Salvador  (Sauveur)  est  un  prénom
fréquemment donné en Pays Basque.
(5) Province du Sud. Il fut élu avec TAILLEVIS de  PERIGNY
(voir N° 3 page 16).
(6) Dans le Benezit on trouve : Fernand  Marie  Eugène  LE
GOUT-GéRARD (St Lô  1861  -  Paris  1924)  peintre  de  la
Marine, paysages bretons. Peut-être s'agit-il d'un descen- 
dant du fils  adoptif  du  député.  Il  faudrait  vérifier
l'acte de naissance à St Lô.

SOUTENANCES DE THESES

Université Paris X Nanterre, 12 mai.  Mme. Josette Fallope
Esclaves et citoyens : les Noirs à la  Guadeloupe  au  19°
siècle dans les processus de résistance  et  d'intégration
(1802-1910).
Université Paris IV Sorbonne, 27 mai. M. Jacques Ducoin  :
naufrages, conditions de navigation et assurance  dans  la
marine de commerce du 18° siècle. Le cas de Nantes  et  de
son trafic colonial avec les îles d'Amérique.              



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Révision 15/05/2003