G.H.C. Bulletin 7 : Juillet-Août 1989 Page 50

Un marseillais aux Antilles : Jean André de PEYSSONNEL

pital des soldats et d'assister aux opérations car il  n'a
pas la qualité de Médecin de Roy, "son brevet  ne  portant
que celle de Médecin  botaniste  et  n'y  ayant  point  de
mandement au Conseil Supérieur pour le faire reconnaître."
     Les registres paroissiaux de  Guadeloupe  donnent  le
mariage à Mont-Carmel (Basse-Terre) le 29 octobre 1727  de
"noble maître Jean André PEYSSONNEL,docteur  en  médecine,
correspondant de  l'académie  des  sciences  de  Paris  et
Montpellier, membre de celle de Marseille, pensionnaire du 
Roy, envoyé par Sa Majesté aux côtes de Barbarie,  médecin
botaniste du Roy, entretenu par Sa Majesté en Guadeloupe", 
avec demoiselle Antoinette Rose PERRéE, fille  de  Messire
Guillaume PERRéE, conseiller honoraire  au  Conseil  Supé-
rieur de Guadeloupe, et dame Elisabeth CODIE de GUILLOU. 
     Rose Antoinette décéda en 1738 âgée de 26  ans;  elle
avait mis au monde huit enfants. L'aîné,  que  nous  igno-
rions, est cité dans une lettre de Jean André en 1743.  
 
     Le 26 février 1756, le sieur PEYSSONNEL,  Médecin  du
Roy à la Guadeloupe, "supplie Sa  Majesté  de  lui  rendre
commun l'arrêt rendu en  1743  en  faveur  de  son  frère,
consul à Smirne",  maintenu  dans  son  ancienne  noblesse
comme issu d'une famille noble du Dauphiné transportée  en
Provence depuis près de 200 ans. 
     Dans une lettre  antérieure   datée  du  1°  décembre
1743, où il remerciait précisément pour l'arrêt du Conseil 
d'Etat "qui nous maintient dans la noblesse",  Jean  André
écrit : "Depuis dix ans mon fils aisné etoit en France; il 
avoit fait ses humanites. Je le rapellois pour lui  apren-
dre moy meme la phisique. Je le  destinois  a  remplir  la
profession de ses ancetres dans la medecine. Arrivant dans 
les isles, il est mort de la maladie de Siam en  cinquante
deux heures. Il m'en reste encor un  apellé  Sauveur  Ger-
main, que je consacre au service de  son  Roy,  si  vostre
Grandeur veut bien l'agreer et luy  accorder  des  lettres
pour entrer dans la compagnie des Cadets."
     Il semble que  cette  demande  pour  Sauveur  Germain
n'eut pas de suite. L'enfant avait sept ans en 1743. Quant 
au fils aîné décédé en arrivant aux îles, il ne devait pas 
avoir plus de quinze ans. Les quatre filles  se  marièrent
en 1750 et 1759. Quand Jean André meurt en décembre  1759,
seul son fils unique n'est pas encore marié.
     Jean André est rarement cité dans les  registres  pa-
roissiaux : il fit probablement des voyages;  ainsi  quand
Melchior Benoît d'HOURDET, natif  de  Marseille,  23  ans,
fils de noble François d'HOURDET et  de  Marie  de  BOISSE
décède chez lui le 7 octobre  1747,  c'est  son  fils  qui
déclare le décès.
     Jean André tenta de s'opposer au mariage de Françoise 
GIRARD, mulâtresse libre avec son esclave  nègre  François
Xavier. Le curé passe outre le 18 mai  1751  en  déclarant
que le décret de M. COQUILLE autorise cette union.
     Nous relevons un regrettable oubli de la famille : le 
curé souligne que lors du décès de Jean André  "la  veille
de Noël", la famille ne s'est pas dérangée.  Ce  sont  des
voisins qui, au mois de février,  firent  une  déclaration
laconique qui ne nous apprend rien sur lui et sa famille.

     Dans son article M. REYNAUD donne un tableau généalo-  
gique de la famille à Marseille et en Guadeloupe.
  Comme cette publication ne se prête pas à cette  présen-
tation, le lecteur trouvera plus loin une  généalogie  qui
reprend en les complétant les éléments  de  Guadeloupe  et
souligne les liens des enfants PEYSSONNEL avec les  famil-
les DOUILLARD, RUILLIER et ROUJOL.
     Remarquons  trois  générations  RUILLIER  liées   par
mariage à une fille de Jean André :
- Etienne RUILLIER épouse Thérèse de PEYSSONNEL
- son fils Pierre RUILLIER DUCLERC épouse Marguerite Rosa-  
  lie de PEYSSONNEL
- son fils Pierre RUILLIER BEAUFOND a un fils, André,  qui
  épouse Jeanne Victoire de PEYSSONNEL, fille  de  Sauveur
  Germain  (lequel avait épousé  Eugénie  ROUJOL,soeur  de
  Félicité qui avait épousé Jacques Charles,fils d'Etienne 
  RUILLIER)      
 
     Quant à Marie Louise de PEYSSONNEL mariée  à  Etienne
DOUILLARD (parent de la première  épouse  d'Etienne  ;  la
famille DOUILLARD est d'origine bretonne), son fils épouse 
une CHARROPIN. De cette union, un fils épouse une  parente
CHARROPIN (famille d'origine bordelaise).

     Ce n'est qu'un petit exemple  de  la  complexité  des
unions à  cette  époque.  A  cette  complexité  correspond
celles des indivisions des habitations sucreries.
     Elisabeth Germaine de PEYSSONNEL se marie à Marseille 
en 1789. Elle retourne sur  l'habitation  la  Goguette  au
Port-Louis où elle décède lors des troubles de la  fin  de
l'année 1794. Son époux est dit décédé, alors qu'une liste 
le note "émigré". Nous le savons par une enquête au  Port-
Louis en 1824.
     L'habitation La Goguette est vendue par  adjudication
à la Pointe à Pitre en 1831.  Elle  appartient  alors  aux
héritiers RUILLIER CLAIRVAL; elle est vendue sur ordre des 
créanciers  POUZOLZ,   eux-même   parents   des   RUILLIER
CLAIRVAL, mais négociants.
     
     En 1852, deux enfants naturels PEYSSONNEL naissent.
     En 1872, une Marie PEYSSONNEL décède dans une "maison 
RUILLIER".
     Actuellement deux  abonnés  au  téléphone   au  Moule
(Guadeloupe)  s'appellent  Guy  PEYSSONNEL  et   Gracieuse
PEYSSONNEL. Nous ignorons quels liens  existent  entre  la
famille PEYSSONNEL et les personnes  que  nous  venons  de
citer. 
     De Paris un M. PEYSSONNEL avait écrit  à  M.  REYNAUD
qu'il cherchait ses ancêtres. Je lui ai écrit mais je n'ai 
pas obtenu de réponse.  Un  J.  PEYSSONNEL  figurait  dans
l'annuaire téléphonique de Paris en 1975.
     Il n'est pas impossible que des liens  existent  soit
avec un enfant PEYSSONNEL cité ici,  soit  avec  un  autre
PEYSSONNEL, puisque la Martinique a réservé  une  surprise
qu'il faudrait examiner de plus près.

(C'est grâce à M. et Mme Philippe ROSSIGNOL que M. Georges 
REYNAUD m'écrivit et que  nous  échangeâmes  des  informa-
tions. Il en résulte, le travail accompli par  M.  REYNAUD
étant très riche, une intéressante connaissance  des  ori-
gines et des liens d'une famille France-Antilles au XVIII° 
siècle).

                       ************

                       Les RUILLIER

I Pierre RUILLIERo Tours x Catherine FERRET o Baillif
  --> 6 enfants mariés en Guadeloupe dont l'aîné :

II Charles RUILLIER (1675-1765) x Claire DESBONNES
      --> 10 enfants mariés dont l'aîné :                  



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Révision 15/05/2003