G.H.C. Bulletin 12 : Janvier 1990 Page 102

DUVIVIER DE FONTENAY : DU LOIR-ET-CHER A LA GUADELOUPE

      1 Jeanne Sophie BOUGE
        o Basse-Terre 6 2 b 15 11 1791 p Jean Baptiste 
          Nicolas Bourdon m Marie Sophie Fouillole
      2 Benoît BOUGE
        o Basse-Terre 2 ventôse IV (21 2 1796), déclaré 
          par Odon Bouge et Sophie Fouillole
        + 1831
        x Ile Saint-Thomas 17 2 1817 (transcrit Basse- 
          Terre 17 6 1817) sa cousine Sophie DUVIVIER 
          fille de Charles et Marie Henriette RABES (voir 
          ci-après)
      3 Françoise dite Fanchette BOUGE
        o Basse-Terre, habitation Desmarets, 4 frimaire 
          VIII (25 11 1799)
        + Basse-Terre 13 decl. 14 4 1819
        x Basse-Terre 2 2 1818 Pierre Auguste Léon VALEAU, 
          négociant résidant à Basse-Terre, fils de Léon 
          Elie et Elisabeth Joséphine LECUYER
          o Basse-Terre 10 messidor III (28 6 1795) décla- 
            rée le 11 ventôse IX (2 3 1801) 
          + Basse-Terre 11 2 1852
          bx Joséphine DEVILLE nièce de Charlotte DUVIVIER 
             épouse de Sainte-Claire DEVILLE (voir ci- 
             après)
        dont :
           François Léon Auguste dit Léonce VALEAU
           o Basse-Terre 24 3 1819
           + Basse-Terre 16 6 1875, célibataire

III 6 Charles DUVIVIER de FONTENAY, officier d'infanterie, 
   Receveur général de la Caisse des nègres justiciés de 
   la Guadeloupe, résidant à Basse-Terre, puis émigre sous 
   la Révolution à New-York où il devient négociant, puis 
   transfère sa maison de commerce à Saint-Thomas alors 
   île danoise
   o Basse-Terre (Mont Carmel) 17 1 b 10 2 1746
   + Charlotte Amalie (Saint-Thomas, US Virgin Islands) 16 
     11 1829
   Cm 23 1 1786 M° Ezemard à Basse-Terre
   x Terre de Haut des Saintes (Guadeloupe) 24 1 1786 
     Marie Henriette RABES fille de Guillaume et Julienne 
     GARNIER
     o Terre de Bas des Saintes 5 b 24 8 1765 p Noël Foy 
       m Perrine Gallais
     + Nemours (Seine-et-Marne) 29 10 1854 
   dont :
      1 Charlotte Sophie Henriette DUVIVIER de FONTENAY
        o Basse-Terre 4 b 13 11 1786 p Guillaume Rabes
          m Sophie Marie Fouillole
        + Nemours (Seine-et-Marne) 7 11 1867
        x Saint-Thomas (US Virgin Islands) 1806 Louis 
          Joseph Sainte-Claire DEVILLE fils de Joseph et 
          Marie Félicité CLAUZEL
          o St-Pierre Le Mouillage (Martinique) 6 10 1779
          + Paris 28 2 1825
          Pensionnaire à Bordeaux à la charge de son oncle
          Sainte-Claire CLAUZEL il fut emprisonné sous  la 
          Terreur,  jugé et acquitté  le  8  thermidor  II
          (26 7 1794).  Sorti de  prison, il retourna  aux 
          Antilles grâce à l'appui de  Mme TALLIEN.  Comme 
          son frère il ne put dès lors rester en  Martini- 
          que  et s'installa à New-York où,  avec  un  ami
          connu en prison, Louis Etienne RIO il fonda  une 
          maison de commerce "Rio, Deville  et  Cie".  Ils
          transférèrent cette maison à l'île  Saint-Thomas
          alors danoise où il  s'établit.  Naturalisé  da-
          nois, membre du conseil  des  bourgeois  (1813),
          capitaine de la  milice  (1817),  stadshauptmand
          (1823), sous-gouverneur  (1824).  Souffrant,  il
          dut quitter les Antilles en  1824;  il  comptait
          s'installer à Nantes mais mourut  avant  d'avoir
          pu réaliser ce rêve. Il possédait avec Louis RIO 
          des plantations importantes à  Porto-Rico  (dont
          la Carlota à Guyama)
        Postérité : SAINTE-CLAIRE DEVILLE

      2 Louis Charles DUVIVIER
        o vers 1789
        + Basse-Terre 28 4 1791

      3 Marie Madeleine Nicolas DUVIVIER
        b Basse-Terre 11 7 1792

      4 Coecilia DUVIVIER
        o New-York (?) vers 1796
        + île Saint-Thomas 18 11 1810, 14 ans
      5 Anne Marie Sophie DUVIVIER de FONTENAY
        o vers 1799
        + Paris 5° 12 4 1872, à 71 ans 9 mois
        ax Saint-Thomas 17 2 1817 (transcrit Basse-Terre 
           17 6 1817) son cousin Benoît BOUGE (4.3.2) 
           o Basse-Terre 2 ventôse IV (21 2 1796)
           + 1831
        bx 1833 G. D. ANTHONI, négociant allemand de 
           Saint-Thomas, + Saint-Thomas juillet 1841
        cx Paris 30 7 1842 Felix DELECLOY, agent du ban- 
           quier de son époux qui lui servit de guide en 
           France; il laissa tomber son épouse après avoir 
           dilapidé une bonne part de sa fortune et partit 
           outre-mer faire fortune; une lettre du 10 9 
           1865 indique qu'il est très malade; il est 
           cependant encore vivant en 1872 lors du décès 
           de son épouse 
      6 Charles Cesar Louis DUVIVIER
        o Saint-Thomas 25 3 1807 p Louis Joseph Sainte- 
          Claire Deville, m Cécile Duvivier sa soeur
        + Saint-Thomas 11 1 1812, d'une fracture du crâne

                            *
                          *****
                            *

       Deux lettres de Charles DUVIVIER de FONTENAY

        A sa fille Charlotte SAINTE-CLAIRE DEVILLE
              St Thomas le 27 décembre 1824

Ce  n'est que hier au soir,  ma chère Charlotte,  que j'ai 
appris  qu'il partait un bâtiment pour Bordeaux. J'en pro- 
fite  à l a hâte,  mon cher enfant,  pour écrire  quelques 
lignes,  t'accuser réception de ta tendre lettre de  Paris 
du  15 septembre et de celles de tes chers enfants,  Louis 
et Félicie. Je crois que tu n'as pas besoin que je m'éten- 
de  en expressions pour te convaincre du plaisir  qu'elles 
m'ont fait; tu connais assez mon coeur pour avoir jugé  de 
ma joie. Oui, ma chère, je relis tous les jours la  tienne 
et toujours en disant "Je ne reverrai plus ma chère  Char- 
lotte". Cette idée m'assomme et me tue et plus que  jamais 
depuis l'accident qui vient de m'arriver où j'ai pensé  me 
tuer et qui va mettre le terme à ma pauvre  vie  et  voici 
comment  :  le 28 octobre nous eûmes un temps  abominable, 
une  pluie  comme un déluge, de l'orage,  que  nous  fûmes 
obligés de tenir la maison fermée partout;  il faisait  si 
noir,  ne sachant que devenir, je me mis dans le hamac  de 
ta mère et bientôt je m'endormis.  Réveillé après un  som- 
meil assez long, je voulus me lever; je ne le pus pas. 
Pourtant  à force d'efforts  je  parvins  à  la  troisième 
reprise à me lever debout et je tombe de toute ma  hauteur 
sur le plancher sans connaissance.  Le bruit  que  je  fis 
tombant  fit que l'on vint à mon secours;  le médecin  fut 
appelé. Ayant tombé sur l'épaule droite, il ne trouva rien 
de cassé, mais hors de sa place naturelle, qu'il remit  de 
suite. Maintenant ma fille j'ai toujours une douleur assez 
forte à l'épaule et à la hanche,  la circulation  du  sang 
totalement ralentie,  les nerfs toujours tendus, q ue sou- 
vent je ne sens pas les doigts de la main droite,  ce  qui 
me  donne  beaucoup de difficultés pour  écrire.  J'essaie 
toujours  à  marcher  mais je ne  puis  aller  bien  loin; 
lorsque je fais un pas il me semble de traîner  une  jambe 
de plomb, tant l'engourdissement est fort. Je fais un  pas 
l'un  après l'autre,  autrement je tomberais.  Mes  forces 
s'en vont tous les jours,  je n'ai point d'appétit.  Si tu 
me  voyais ma fille tu me plaindrais  :  il n'y a que  toi 
seule susceptible de ce sentiment.  Plains-moi,  prie Dieu 
pour moi, qu'il mette fin à ma malheureuse vie. Si je dois 
vivre longtemps dans un  pareil état, la mort est préféra- 
ble. Je souffre et je t'assure que je souffre et de toutes 
les  manières.  Adieu ma chère Charlotte,  mes  doigts  me 
forcent à cesser et je  t'avoue  que  ma  tête  n'est  pas
souvent à moi. Adieu, adieu. Ta mère  t'embrasse  de  tout
son coeur ainsi que  tes  enfants  que  j'embrasse  aussi,
ainsi que ton cher mari. Donne-m'en des nouvelles, je  lui
ai écrit par M. SALOMON. Adieu, adieu.
Pour la vie ton bon père et bon ami. 
                                            DUVIVIER

Mon mauvais style te prouve l'état de ma malheureuse tête. 
Ecris-moi souvent, Charlotte, c'est ma seule  consolation.
Ne te fâches pas si je ne t'écris pas  comme  je  le  vou-
drais. Ne fais lire ma lettre à qui que ce soit, elle  est
d'une tête perdue. Il n'y a que toi seule capable d'indul- 
gence.                                                       



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Révision 26/08/2003