G.H.C. Bulletin 17 : Juin 1990 Page 141

LES REYNAL DE SAINT-MICHEL
(PREMIERES GENERATIONS)

courageuse de  ses  bateaux  "armés  en  course"  par  ses
flibustiers.  Ceux-ci n'étaient pas des pirates  mais  des 
"corsaires" opérant sous  la  protection  de  "lettres  de
marque" du Roy de France.
  Il est très vraisemblable que Laurent  REYNAL  fut  l'un
d'eux. On ne trouve aucune trace de lui avant son  mariage
en 1704 avec Marguerite BAUDON. Leur  fils  aîné,  Laurent
Michel, est né à Saint-Pierre (Mouillage) de la Martinique 
en 1705. Leur fille Marie  Thérèse  est  née  à  l'île  de
Marie-Galante en 1716. Le nom de la mère est  alors  écrit
BODON et même, sur un document  de  1738,  BODRY,  ce  qui
semble une erreur.  Mais  ce  même  document  donne  comme
aïeuls des enfants alors mineurs de "Laurent REYNAL écuyer 
Sr de St MICHEL" : "Pierre BOURSIQUET et  Anne  LE  BRUN".
(COL, F/3/256 F° 611)    
  Le recensement de la Martinique de 1680  donne  à  Saint
Pierre Mouillage, comme maître  de  la  case  116  "Pierre
BOUSTICQUET, 40 ans; Marie LE BRUN sa femme, 40 ans; leurs 
enfants : Julien né à la Martinique  11 ans et demi, Marie 
9 ans et demi, Catherine 8  ans;  avec  un  nègre  et  une
négresse".
  L'inventaire des dégâts causés  par  le  cyclone  du  10
novembre 1694 à Saint Pierre  (SOM,  G/1/470),  relève  "à
côté de l'Eglise des R.P. Jacobins : Maison BOUSTIQUET, en 
bois, valeur 15.000 livres".
  C'est cette maison qui avait été sacrifiée comme  coupe-
feu lors d'un  grand  incendie  à  Saint  Pierre  et  pour
laquelle Laurent et son épouse, au nom  de  leurs  enfants
mineurs héritiers de leurs  "aieuls",  réclamaient  50.000
livres d'indemnité. Elle avait 55 pieds de façade  rue  du
Mouillage sur 60 de profondeur et était louée 2.500 l.
  Malheureusement, la  disparition des registres de catho- 
licité de Saint Pierre antérieurs à 1770 ne permet pas  de
mieux préciser la filiation de Marguerite BAUDON.
  L'escapade de Laurent REYNAL avait été  très  mal  prise
par  son capitoul de  père   qui  avait  commencé  par  le
déshériter. Mais ses frères et soeurs  étaient  intervenus
en sa faveur,  les  relations   avec  sa  famille  avaient
repris et le testament de Jean de REYNAL, enregistré le 11 
juillet 1725, porte :   
"à l'égard de noble Laurent REYNAL mon autre fils et de la 
défunte Demoiselle de MAIGNEVILLE, il y a plus de  25  ans
qu'il a quitté ma compagnie sans mon seul ordre ni consen- 
tement. En cas qu'il revienne ou soit vivant lors  de  mon
décès, je lui lègue et donne le droit  de  légitime  qu'il
pourrait prétendre sur mes biens et ceux  de  sa  mère,  à
prendre le dit légitime ..."
  Ces relations reprises avec  sa  famille  ont  permis  à
"Laurent RAYNAL de St MICHEL" d'obtenir à Toulouse  le  18
juin 1712 un certificat comme quoi il est  "descendant  de
Capitoul de Toulouse. Noble Laurent RAYNAL est fils  légi-
time de Jean RAYNAL, avocat, capitoul de Toulouse de  1681 
à 1682". Ainsi ont été très officiellement enregistrés  au
Conseil Souverain de la Martinique en mai 1713 "les titres 
de Noblesse de Laurent RAYNAL de St MICHEL".
  Par la suite, l'orthographe est en général  REYNAL, pré- 
cédé ou non de la particule "de", le seul signe de nobles- 
se véritable et contrôlé étant le titre "écuyer".
  Ainsi le document du 20 septembre 1738 pour la maison de 
St Pierre commence : "Laurent REYNAL écuyer, sieur  de  St
MICHEL faisant pour Laurent Michel et Catherine, ayant  la
garde noble de Jean, Marguerite, Marie Thérèse ,  Eugénie,
Marie Jeanne, Elisabeth et Marie, ..."
  C'est en 1713, avec le retour de la paix, que Laurent  a
dû venir s'installer à  Marie  Galante.  En  effet,  l'île
avait été pillée, brûlée, détruite en 1691 par les Hollan- 
dais et pratiquement  abandonnée  pendant  la  période  de
guerre, prise par les Anglais le 6 mars 1703,  reprise  en
1704. 
  En 1722, les habitants de  Marie  Galante  se  révoltent
contre le Sieur de St  MICHEL,  lieutenant  commandant  la
garnison, jugé trop brutal (COL, C/8b/8).

  Le recensement de Marie  Galante   du  13  février  1734
(SOM, G/1/498) donne :
"de SAINT MICHEL. Gentilhomme  de Toulouse, veuf,  avec  1
garçon portant armes, 3 filles à marier, 4 filles de moins 
de 12  ans; 
8 nègres, 11 négresses, 18 négrillons, 3 sauvages;
14 chevaux, 26 moutons, 12 cochons, 18 bêtes à corne;
3 fusils, 4 pistolets, 2 épées;
1 sucrerie, 1 moulin à boeufs;
600 pieds de bananiers, 4.000 fosses à manioc."

Enfants de Laurent  REYNAL  de  St  MICHEL  et  Marguerite
BAUDON (Les registres de  Grand  Bourg  de  Marie  Galante
commencent en 1723; ceux de Capesterre de M G en 1703 mais 
on n'y trouve pas d'acte Reynal;  la  recherche  dans  les
actes de Grand Bourg a été faite par B. Rossignol);  ordre
de naissance selon l'acte de 1738  qui  place  Jean,  seul
garçon mineur, avant ses soeurs mineures, alors qu'un acte 
de notoriété de 1768 inclus  dans  son  enregistrement  de
noblesse au Conseil Supérieur de Guadeloupe (AD Guadeloupe 
1B2) le situe entre Elisabeth et Marie :
   
A1 Laurent Michel, qui suit
A2 Catherine
   + Grand Bourg 16 4 1742
   xGrand Bourg 21 6 1734 Nicolas  BONHOMME  fils  de  feu
     Gabriel et Marie Anne LUCE
     o Grand Bourg vers 1682
     + Grand Bourg 22 11 1742, 60 ans
A3 Jean Joseph REYNAL de St MICHEL, écuyer
   o Grand Bourg  7 b 19 6  1724  (son  enregistrement  de
     noblesse au Conseil Sup. de Guadeloupe le 5 1 1769 le 
     dit né le 1 6 et b le 7 7 1720  à  la  Conception  de
     Marie Galante -Grand Bourg, dont les  registres  sont
     conservés depuis 1723-,en lui donnant des parrain  et
     marraine différents de l'acte du Conseil Sup.; l'acte 
     de notoriété de 1768 lui donne 45 à 48 ans)
   x St François de Grande-Terre 9 6 1750 Jeanne Charlotte 
     LEMERCIER de MAISONCELLE, fille  de  Louis  et  Renée
     Charlotte LE BLOND
     o St François 21 10 1726
     + St François 5 9 1791 (65 ans, veuve)
   Auteur de la branche de Guadeloupe non étudiée ici.
A4 Marguerite
   + Réunion (Grand Bourg) 26 brumaire X (17 11 1801) âgée 
     d'environ 100 ans (o ca 1701)
   L'acte de notoriété de 1768 la dit alors âgée de 55 ans 
   (o ca 1713).
   Elle est recensée en l'an IV à Réunion, âgée de 86 ans, 
   (o ca 1710) sur l'habitation sucrerie particulière  des
   "filles St Michel"  avec sa soeur  Marie,  70  ans   et
   leur neveu BONHOMME, régisseur, 58 ans  (SOM  G/1/502).
   Les âges, comme aux décès, sont approximatifs!
A5 Marie Thérèse Elisabeth
   o Grand Bourg 27 1 1716 b 22 12 1723 
   + Grand Bourg 5 11  1759,  native  de  cette  paroisse,
     environ 45 ans  



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Révision 26/08/2003