G.H.C. Bulletin 18 : Juillet-Août 1990 Page 176

NOUS AVONS RECU

de M. Jean Marie Loré
   2 impasse de la Blanche, 44800 SAINT-HERBLAIN

Paru  :  Passagers  au départ de Nantes pour les  Antilles
         entre  1694 et 1743 et passagers pour France pris
         dans les ports des Antilles entre 1732 et 1741
France métrop.: 70 F.; D.O.M. : 85 F., port avion inclus.

La première liste contient 1.165 noms et la seconde 53, ce
qui donne une idée de l'intérêt de l'ouvrage.  Les rensei-
gnements donnés sont nombreux, tous ceux figurant dans les
"rolles"  d'embarquement :  outre les nom et prénom  (pour
les femmes les noms d'épouse et de jeune fille), le prénom
du père,  l'âge, les lieux d'origine ou de résidence et de
destination,  la date, le nom du navire. C'est une mine de
renseignements,  et  qui  concerne toutes les îles.  On  y
relève les noms de BENETEAU, BERGETTE, BUDAN, BOUCARD pour
la Guadeloupe, BAILLARDEL, BLANDIN, BRUNEAU pour la Marti-
nique,  BEUTIER,  BOCQUET, BUSSIèRE pour St-Domingue, pour
ne  prendre que quelques exemples dans la lettre  B,  mais
aussi les destinations de St-Christophe, Cayenne ou Marie-
Galante.
Un  seul petit regret :  les noms sont classés  par  ordre
alphabétique,  ce  qui  ne permet pas de savoir  avec  qui
voyageait  chaque  personne;  or souvent on  voyageait  en
famille ou entre amis. Un classement par bateau suivi d'un
index aurait été plus parlant.

A  paraître début juillet :  2° Glanes antillaises dans le
                           notariat nantais de 1661 à 1752
France métrop. : 80 F.; D.O.M. : 90 F., port avion inclus.

(premières glanes dans le notariat voir GHC n° 4, page 28)

215 nouveaux actes relevés chez 9 notaires dont  principa-
lement  BOUFFLET  (suivi  de 14 engagements en  1689  pour
Bourbon,  les Indes Orientales ou le Siam).  Quelques noms
dans une longue liste :  de CASALIS,  BRUMANT, BAILLARDEL,
de CRAPADO,  DU LYON, HOTESSIER, GODEMAR, LEVASSOR, PINEL,
LEMERCIER,  BOYVIN, QUESTEL, BABIN, de MAISONCELLE, GIRAUD
d'ORZOL, ROSSIGNOL de la CHICOTTE.

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Un flibustier français dans la mer des Antilles, 1618-1620
manuscrit présenté par Jean-Pierre Moreau, Seghers, 1990.

  Quelques-uns d'entre vous ont eu le privilège de lire ce
manuscrit du début du XVII° siècle (avant l'installation à
Saint-Christophe  de 1625 !) dans sa première édition  par
J.P.  Moreau il y a 3 ans.  Le voici réédité et nous espé-
rons  que  ce document exceptionnel aura le  succès  qu'il
mérite.  Il  est précédé d'une préface du professeur  Jean
Meyer et d'une passionnante "Présentation" par J.P. Moreau
qui  répond  à toutes les questions que  se  posaient  des
lecteurs de la première édition,  en particulier sur l'au-
thencité de ce manuscrit dit "l'Anonyme de Carpentras". On
trouve  aussi  des instruments de lectures fort  utiles  :
chronologie  du voyage et cartes,  dictionnaire des termes
de marine utilisés,  glossaires français et caraïbe, notes
abondantes et détaillées,  bibliographie et ...  un  index
des  noms propres!  Il y a là un travail remarquable  pour
l'explication des noms,  l'identification des lieux et des
personnes,  etc.  Nous  sommes comblés,  et vous le  serez
aussi.

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Doléances  des  peuples coloniaux à l'Assemblée  Nationale
Constituante,  1789-1790, Archives Nationales, 1989, 90 f

Nous  rendons grâces à Madame Pouliquen,  bien connue  des
"anciens  de la rue Oudinot" pour ce "choix de textes" qui
vient  réparer  l'impardonnable "oubli" des  colonies  par
tous  les historiens (à part,  bien sûr,  les spécialistes
des  Antilles!)  qui nous ont pourtant inondés  de  livres
pendant l'année du Bicentenaire
Le  lecteur trouvera en introduction l'état de toutes  les
parties  du domaine colonial français de  l'époque,  ainsi
que  leur  statut et leur économie,  et une  synthèse  des
demandes qui apparaissent dans ces textes; ceux-ci ne sont
pas à proprement des cahiers de doléances,  puisqu'il n'a-
vait pas été prévu que les colonies en envoient,  pas plus
qu'il  n'avait  été prévu qu'elles envoient  des  députés.
Heureusement, elles ont su rappeler leur existence!
Ces "mémoires",  "adresses" et autres "doléances" viennent
des colonies d'Amérique,  d'Afrique,  des établissements à
l'Est du Cap de la Bonne-Espérance et des "citoyens libres
de couleur de Paris". Leur lecture reflète les intérêts et
préoccupations propres à chaque territoire.  C'est donc là
un ensemble capital de documents.

                           ***

           Commentaires par B. et Ph. Rossignol

     Le  généalogiste  tout autant  que  l'historien  peut
trouver  matière  à  découverte dans  ce  livre.  A  titre
d'exemple,  voici  ce  qu'on peut dire de deux des  signa-
taires des textes présentés.
     Le  Cahier  adressé à l'Assemblée coloniale  par  les
colons  de  la Guadeloupe rédigé en août 1790 et  dont  le
texte est cité intégralement,  est signé par POYEN, prési-
dent,  Romain LACAZE,  secrétaire,  de BRAGELONGNE, secré-
taire adjoint, COQUILLE de ST-RéMY, secrétaire archiviste,
de BOUBERS BERNATRE, secrétaire adjoint.
     On  remarque  sa  construction très  semblable  à  la
rédaction d'un texte de loi, avec 13 chapitres, divisés en
articles  brièvement rédigés et très précis.  Le  chapitre
3°,  composé de 9 articles, est consacré à la Religion. On
y lit dès le 2° article qu'il y aura tolérance  religieuse
"établie  par  une loi qui remédiera à  l'insuffisance  de
l'édit  concernant  les mariages des  non-catholiques,  et
         I:GHC018.RES  FC=123994 FL=2691 COL 01       INSE
autorisera  même à l'avenir les mariages  des  catholiques
avec   les  non-catholiques."  L'article  suivant  prévoit
qu'"il y aura dans la colonie deux curés Préfets,  avec le
pouvoir d'accorder toutes dispenses pour mariages.",  un à
Basse-Terre  et l'autre à Pointe-à-Pitre,  capables de  se
suppléer mutuellement.
     Or la famille POYEN,  la plus tardivement protestante
en Guadeloupe et même,  comme dit dans les textes "enragée
religionnaire"  n'avait cessé d'avoir des  problèmes  avec
l'église catholique pour faire reconnaître la validité des
mariages  de  ses membres tant entre protestants  qu'entre
"catholiques et non-catholiques" ou pour obtenir du préfet
apostolique,   établi  en  Martinique,  des  dispenses  de
mariages.  Pas  étonnant que le président POYEN ait  prévu
cette clause ! (Généalogie POYEN à paraître)



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Révision 26/08/2003