G.H.C. Bulletin 19 : Septembre 1990 Page 190

COOPERATION

De Dominique Taffin, conservateur à Aix-en-Provence

"J'ai noté, p. 131 du n° 15, un entrefilet sur la location
de microfilms aux Archives Nationales américaines.  Encore
faut-il  que  les particuliers "emprunteurs" possèdent  un
lecteur de microfilm,  ce qui, vu le coût des équipements,
est loin d'être le cas en France.  En revanche, en France,
par la procédure du prêt inter-archives,  il est parfaite-
ment  possible (et de nombreux généalogistes  amateurs  le
savent) de consulter gratuitement aux Archives départemen-
tales et parfois municipales de leur lieu de résidence des
microfilms en provenance d'un autre dépôt.
  Le service public en France propose donc des prestations
qu'on  passe parfois un peu trop sous silence.  Mais  oui,
c'est possible !"
N.D.L.R.  Merci à Mlle Taffin de ce rappel utile qui  per-
mettra  à tous ceux qui sont éloignés d'Aix d'avoir  accès
aux   microfilms   d'Outre-Mer  par  l'intermédiaire   des
Archives départementales les plus proches de leur domicile
s'épargnant ainsi les frais de déplacement.
  Cependant,  un  grand nombre d'Archives  départementales
refuse désormais d'envoyer en consultation ses  microfilms
d'état  civil  qui  restent trop longtemps  immobilisés  à
l'extérieur,  au détriment des lecteurs qui sont sur place
ou se sont déplacés,  et cela parce que leur collection de
microfilms n'est pas en double.
  Pour les microfilms d'Outre-Mer, c'est le C.A.R.A.N. qui
est  chargé du prêt à l'extérieur et non pas Aix,  et  les
lecteurs  de  Paris ou ceux de province qui vont  à  Paris
sont  trop souvent pénalisés par l'absence  de  microfilms
(toujours  en un seul exemplaire).  On peut citer  le  cas
de microfilms de la série BB partis pour la Martinique  en
février et qui n'étaient toujours pas revenus en juin.
  Le  prêt de microfilms ne fonctionnera bien que  lorsque
les collections seront doublées.
  Enfin,  le  coût  du matériel utilisé aux  Archives  est
effectivement prohibitif pour des particuliers.  Mais nous
rappelons à ceux qui l'ignoreraient que,  sur une  sugges-
tion du Cercle généalogique de Versailles et des Yvelines,
la  société MALIK a mis au point un appareil de projection
pour  microfilms,  en adaptant son projecteur de  diaposi-
tives, et ce pour un prix d'environ 3000 frs.
Mercier Découpage S.A. boulevard Kennedy, ZI de Trépillot,
25000 Besançon. Tel (16) 81 53 40 55

                         ********

D'Aimery Caron, à Saint-Thomas: Les CRAMENIL
(Article sur les CRAMESNIL de LALEU, pages 170 et 171)

CRAMENIL Pierre,  frère (?) de Françoise et Martin,  habi-
tants  de Sainte-Croix.  Son habitation au quartier de  la
Rivière  Salée à Sainte-Croix est indiquée sur les  cartes
de  François Blondel (1667) et du sieur La Pointe  (1671).
Il  est recensé au même quartier de 1681 à 1686 et  semble
avoir été un petit habitant,  sans esclave ni engagé,  qui
probablement cultivait le tabac (SOM,  G1/498,  69-80). Il
est  sergent  de milice de 1681 à 1686 et  apparaît  comme
parrain  de Pierre Saunier en 1675 et comme témoin  à  six
mariages  de 1668 à 1694,  au couvent dominicain de  Marie
Magdelaine,  proche  de son habitation (dans les registres
de  Léogane  à St-Domingue qui comprend les  registres  de
Sainte-Croix). Il semble qu'il soit venu à Sainte-Croix de
Saint-Christophe  avec  sa femme et son  fils  aîné  avant
1667,  vers  1665,  et  que la famille s'est établie à  la
Croix-des-Bouquets de St Domingue en 1696,  quand  Sainte-
Croix fut évacuée.

  D'après le livre de comptes de la Compagnie Danoise,  il
commerçait  illicitement à Saint-Thomas entre 1673 et 1676
(Copenhague,  Danemark, Rigsarkivet, Vestindiske-Ginheiske
Kompagni,  nr.  538:20,  Fakturabog for samme gods til Ste
Croix,  1673-1676).  Avec  32 autres officiers  à  Sainte-
Croix,  il  demanda au Gouverneur Général de BAAS d'ouvrir
une  information  contre le Gouverneur Antoine  DUBOIS  en
juillet  1676 (CARAN,  COL F3/58 f° 221).  Avec 19  autres
officiers,  il  s'engagea  à payer le fret  ou  "la  juste
valeur"  de la barque danoise de Saint-Thomas saisie  pour
être  envoyée  à BAAS à la Martinique,  en septembre  1676
(Rigsarkivet, Vgk., nr. 538:20, 2 et 9 1676).
x Anne LE CERF
  1 (?) Jean-Charles CRAMENIL, milicien à la Rivière Salée
    (Sainte-Croix) en 1685-1686 (SOM G1/498, n° 69-80)
    x Ste-Croix 12 10 1694 (reg. de Léogane) Anne FANTON
    1.1 Marie-Anne CRAMENIL    o Morne-Rouge (St Domingue)
  2 Martin CRAMENIL, milicien à la Rivière Salée en 1686
    o Sainte-Croix 13 3 1672 (registre de Léogane)
  3 Michel CRAMENIL            o Sainte-Croix 24 8 1675
  4 Anne CRAMENIL              o Sainte-Croix
    + Croix des Bouquets (St Domingue) 23 5 1705
    ax Ste-Croix 19 3 1695 (reg. Léogane) Philippe SERINE
    bx Croix des Bouquets 14 11 1702 Jacques GALé
  5 Joseph Hyacinthe Père CRAMENIL     o Sainte-Croix
    x Croix des Bouquets 26 1 1706 Anne BERTIN

                         ********

du Docteur Jean-Christophe Germain (Question 90-59)
             LA FAMILLE DURASSIER AUX SAINTES

     Le nom de Laurent DURASSIER apparaît en Guadeloupe en
1689, au mariage, à Basse-Terre, de Jean HACHETTE DELANOUE
avec Marie DION, puis deux fois en 1691 à Terre-de-Bas des
Saintes et une fois en 1692, 1696 et 1701.
     Laurent DURASSIER, originaire de Nantes (1), habitait
donc  aux Saintes depuis au moins 14 ans quand il  épousa,
le  19 novembre 1704,  Marie-Madelaine BESNARD,  fille  de
Jean et Marie-Madeleine DELALOGE.  Elle était veuve depuis
le  2  juin précédent de Symphorien QUERRY  dit  LANGEVIN.
Leur fils, Symphorien, est témoin au remariage de sa mère.
Marie-Madeleine  BESNARD  a  résidé  à  Terre-de-Haut  des
Saintes  avec  son  premier mari au moins  depuis  l'année
1687.  Elle  était  vraisemblablement  la  belle-soeur  du
Commandant des Saintes, Gilles PORTAIL, époux de Catherine
BESNARD (2).

     C'est  en 1652 que fut créée la  première  habitation
aux  Saintes  (3) et dix ans plus tard que  le  Gouverneur
HOUEL  y  envoya un second contingent  d'hommes.  Lors  de
l'attaque de la Guadeloupe par les Anglais en 1691,  c'est
à Vieux-Fort que les Saintois iront se réfugier. Plusieurs
alliances seront alors contractées entre les habitants des
deux paroisses.  Après la guerre,  quand les habitants des
Saintes regagnent leurs îles, plusieurs familles de Vieux-
Fort  les accompagnent.  C'est précisément à cette  époque
que Laurent DURASSIER arrive à Terre-de-Bas. En 1707-1708,
il sert dans la milice avec le grade de sergent. Il semble
qu'il ait résidé dans l'île au moins jusqu'au décès de son


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Révision 26/08/2003