G.H.C. Bulletin 19 : Septembre 1990 Page 194

TROUVAILLES

de Pierre Baudrier

- Il s'est écoulé 26 ans de 1789 à 1815.  Par  conséquent,
les enfants d'émigrés français ont pu acquérir la nationa-
lité  anglaise,  être enrolés par leur nouvelle patrie  et
faits  prisonniers par les troupes ...  françaises.  C'est
ainsi  que l'on est surpris de la proportion  des  prison-
niers  de  patronyme  d'origine  française  (ou  italienne
d'ailleurs)  dans la Série "Prisonniers de guerre  anglais
1° Empire" des Archives de la Guerre.  Parfois,  le prénom
lui aussi est spécialement non-anglais,  si l'on ose dire,
"Jean-Michel"  par  exemple.  Sans  doute  n'avait-on  pas
considéré  comme  "traîtres à la patrie" des  gens  encore
enfants lors de l'émigration de leurs parents,  voire  nés
en  émigration.  Parmi  ces prisonniers,  il en est un  au
moins,  LOPPINOT  Charles,  dont  le patronyme  évoque  la
Caraïbe.
  Son  dossier  se trouve dans le carton 27 de  la  série.
Mais,  quel  qu'ait été l'âge de ces futurs prisonniers en
1789,  il est probable que le "Bulletin des Lois" a traité
le sujet à plusieurs reprises, peut-être avec plus d'huma-
nité que les faits qui ont pu se substituer, à l'occasion,
à sa stricte application.

- "Table alphabétique indicative des lieux où sont  placés
les  tombeaux  du Père-Lachaise" 8° Z Le Senne 5987  (cote
B.N.)  Recueil factice où Moreau de Saint-Méry indique  en
page 11 que sur un bas-relief du tombeau du Général GOBERT
on peut voir "le Général GOBERT,  à la Martinique, tuer un
nègre qui s'apprête à faire sauter une maison minée pleine
de  prisonniers." Cette citation figure en page 51 de  "Le
Père-Lachaise" par Benjamin Gastineau,  Paris,  G. Havard,
1854.

  Une  éventuelle  biographie imprimée du  Général  GOBERT
pourrait faire découvrir d'autres actes de décès de  cette
époque troublée que celui évoqué plus haut ... si tant est
que l'épisode du bas-relief ait correspondu à la réalité.

- "Les créoles français entre l'oral et l'écrit" par Ralph
Ludwig,  D-7400  Tübingen  Postfach  2567  :  Gunter  Narr
Verlag,  1989, 305 p., 15x22,5 cm. (ScriptOralia 16) Livre
signalé  dans  le catalogue de  Gunter  Narr  "Linguistik.
Neuerscheinungen und Neuauflagen" 90/I.

de Philippe Gautret

Trouvé dans le "Relevé chronologique des registres parois-
siaux  de  Talmont  (Charente-Maritime),   mariages  1675-
1852)", publié par le Cercle généalogique d'Aunis et Sain-
tonge (La Rochelle) :

17 juin 1793, mariage de :
- Paul Jean LAVERGNE, fils de feu Jean et de Thérèse PETIT
(de Barzan)
- Louis  (sic) Elisabeth NEAU,  fille de Louis  Michel  et
d'Elisabeth DOZO, native de Marie-Galante (Antilles)

N.D.L.R. : les parents sont Louis Michel NAU (et non NEAU)
et  Elisabeth DORO (et non DOZO),  de Vieux-Fort de Marie-
Galante.

de Marcel Douyrou, C.G. Pays Basque, Bayonne

1°) Relevé  dans les minutes notariales de Bayonne  (Pyré-
nées Atlantiques) en 1776 :
Claude CLERISSE (1770-1777) et Barthélemy HIRIGOYEN,  tous
deux de Bayonne et propriétaires en société d'une raffine-
rie à la Petite Anse,  paroisse N.D. de la Nativité du Cap
Français,  donnent  pouvoir à Pierre FORESTIER,  raffineur
habitant au Cap,  ou à défaut à Jean LALANNE,  habitant au
Quartier-Morin,  ou à défaut à Jean MANESCA,  habitant aux
Ecrevisses "pour gérer la raffinerie de la Petite Anse  et
une place à café et à vivres à la Grande Rivière, paroisse
Sainte Rose (...) et faire tout chargement pour l'Europe."
Ils révoquent le pouvoir donné à Bernard HAITZE.
Nota : Ces six personnes ayant des activités à St Domingue
sont originaires de Bayonne.  Se sont-elles signalées à St
Domingue ?

N.D.L.R.  :  Dans l'index de la "Description de la  partie
française de St Domingue" de Moreau de Saint-Méry :
- CLERISSE, négociant au Cap en 1757.
- Jean LALANNE,  négociant bordelais, correspondant au Cap
de   la   maison  TESTARD  et  LALANNE,   propriétaire   à
Ouanaminthe (2 sucreries) et à Jean Rabel (2 cafeteries et
une savanne) de biens valant 1.600.000 livres.  Commis  du
Trésorier  de  la Marine au Cap.  Epoux de  Marguerite  de
SAINT MARTIN, fille d'un conseiller au Conseil Supérieur.
- Bernard HAITZE,  receveur des souscriptions pour le pont
de la Pte Anse en 1775.  Propriétaire de 3 maisons au Cap.

2°) Relevé dans l'état civil de Bayonne :
20 août 1793, mariage de :
  - Rachel MENDèS FRANCE, native du Petit-Gouave, ville de
    St Domingue, fille de Mardochée et de Léa LOPES
  - Joseph HENRIQUES CASTRO, natif de Bayonne
Nota :  lors d'un voyage sur la côte basque, Pierre MENDèS
FRANCE  visita  le cimetière israélite (XVII°  siècle)  de
Labastide-Clairence  (Pyrénées-Atlantiques),  où  reposent
ses ancêtres.

N.D.L.R. La famille MENDèS FRANCE fait en effet partie  de
la  communauté  juive  de  St  Domingue,   originaire   du
Portugal, venue s'installer à Bordeaux.
Mardochée avait,  outre Rachel,  trois enfants plus  âgés,
Rebecca, Isaac et David. Il possédait plusieurs maisons au
Petit  Goave  et  il  était fils  d'Isaac  MENDèS  FRANCE,
négociant  à  Bordeaux puis au Petit Goave  vers  1764  et
rentré  en  France  en 1775.  Cet Isaac  avait  un  frère,
prénommé  David,  négociant à la Nouvelle-Orléans et Port-
au-Prince  (Voir  "Nègres et juifs au  XVIII°  siècle"  de
Pierre Pluchon, chez Tallandier).

Août  1787  débarquement à Bordeaux du navire "le  Dragon"
venant de St Domingue (A.N. F5 B17, trouvé par P. Bardin):
- Sr David MENDèS FRANCE, 58 ans, habitant du Petit Goave
- Sr David MENDèS FRANCE, son neveu, âgé de 15 ans
- Dlle Judith MENDèS FRANCE, créole du Boucassin, 17 ans
- Dlle Félicité MENDèS FRANCE, créole du Petit-Goave, âgée
  de 12 ans
- Moïse MENDèS FRANCE, créole du Petit-Goave, 9 ans
- Clavion MENDèS FRANCE, créole du Petit-Goave, 6 ans
- Adélaïde, négresse, 20 ans, appartenant au Sr MENDèS
Nota: le Boucassin était un quartier de l'Arcahaye, proche
de Port-au-Prince.


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