G.H.C. Bulletin 24 : Février 1991 Page 278

DEPUTES A LA CONSTITUANTE : GALBERT DE ROCHENOIRE
Claude Florentin, B. et Ph. Rossignol

     Gaspard de GALBERT de ROCHENOIRE, député de la Guade-
loupe à l'Assemblée Nationale, était en fait originaire de
Grenoble,  mais établi à la Guadeloupe où il avait  épousé
des créoles,  successivement la tante et la nièce. Il sera
le premier émigré à rentrer en Guadeloupe et il y mourra.

     D'après  d'Hozier  les GALBERT étaient une  des  plus
anciennes  familles de la chevalerie dauphinoise,  divisée
dès  1030  en plusieurs  branches.  La  filiation  établie
remonte,  pour  le premier degré,  à Geoffroy de  GALBERT,
chevalier, vivant en 1185.
     Armes  :  d'azur au chevron d'or,  accompagné de deux
croissants du même.

     Descendant  de  Geoffroy de GALBERT,  au  quatorzième
degré, on trouve Oronce de GALBERT, chevalier, seigneur de
Trinconières et de Rochenoire,  conseiller au Parlement de
Grenoble  par provisions du 20 mai 1745,  qui  épousa  par
contrat,  le 1° février 1749, dame Anne Constance LE CLET,
fille de Mathieu,  capitaine au régiment de Montanègre, et
de dame Lucrèce EYRAUD dame d'EYBENS.
     Oronce de GALBERT laissa plusieurs ouvrages de droit,
manuscrits.  Il fit son testament le 10 mai 1770 et mourut
le 21 juin 1775. Il laissait trois enfants :
1 Alexandre Oronce Constance, comte de GALBERT, conseiller
  au Parlement de Grenoble
  o 2 1 1750
  + La Buisse mars 1831 "pleuré par tous les habitants
    dont il avait été le bienfaiteur toute sa vie"
    (d'Hozier)
  x (Cm 17 7 1775) Marie Madeleine Laurence Suzanne de
    CHARENCY, fille de Messire Pierre de C., conseiller en
    Parlement, et dame Marie Madeleine de LA TOUR DU PIN
  d'où postérité
2 Charlotte Gasparde Constance de GALBERT
3 Gaspard  de  GALBERT,  seigneur  de  ROCHENOIRE  et  des
  Angonnes,  chevalier de Saint-Louis, de l'ordre de Malte
  et de Cincinnatus.  Il fit la campagne de l'Indépendance
  américaine,  assista au bombardement de Tunis,  à la ba-
  taille d'Ouessant, etc. Il parut à l'Assemblée des Etats
  à  Romans  en 1788,  comme député du  doublement,  et  à
  l'Assemblée Nationale comme député de la Guadeloupe,  où
  il mourut en 1807.
  D'Hozier  ajoute qu'il avait épousé demoiselle MARRE  de
  BOISCHéRY, d'où un fils, Gaspard, décédé à l'école mili-
  taire de Tournon,  et une fille,  Désirée, qui épousa M.
  de MONIèRES, officier supérieur.

     Les  archives d'Outre-Mer permettent de compléter  et
corriger ces renseignements.
     Gaspard,  vicomte de GALBERT de ROCHENOIRE,  était né
en  1753 et fut baptisé paroisse Saint-Hugues de Grenoble.
Il  était enseigne des vaisseaux du Roi quand il épousa  à
Trois-Rivières,  en Guadeloupe,  le 15 janvier 1776, Marie
Elisabeth  MARRE,  née  à Trois-Rivières le 1°  mars  1759
(baptisée le 20),  fille de Jean Baptiste et de feu  Marie
Anne PARIZE.

     Les   MARRE   sont  une  ancienne   famille   créole,
descendant  d'un  officier de milice  de  Saint-Christophe
dont  la veuve et les enfants passèrent en  Guadeloupe  en
1690, à la prise de l'île par les Anglais.

     Marie  Elisabeth MARRE était la dernière des dix  en-
fants de Jean-Baptiste.  Un de ses frères,  Jean  Baptiste
Gabriel,  conseiller  au Conseil Souverain,  chevalier  de
Saint-Louis en 1775,  fut anobli en juillet 1785. Un autre
de  ses frères,  Jean Marie MARRE de BOISCHéRY,  également
conseiller au Conseil Souverain,  épousa en 1780 sa nièce,
Marie Anne COUDROY BOTTé,  fille de la soeur aînée,  Marie
Anne MARRE.
 
     Le  16  décembre 1776,  Gaspard  et  Marie  Elisabeth
baptisaient  un  fils,  Gaspard Jean Baptiste,  né  le  1°
novembre. Le parrain était le grand père maternel, Messire
Jean Baptiste MARRE,  chevalier de Saint-Louis, commandant
honoraire des Trois-Rivières,  et la marraine Marie Alette
PARIZE, grand tante.

    Nous  ne savons pas quand mourut Marie Elisabeth,  en
tous cas après 1784 :  cette année-là,  devant M° Ezemard,
sont  passés divers actes entre les cohéritiers  de  Jean-
Baptiste MARRE,  père de Marie Elisabeth,  décédé en 1779.
Elle  hérite  de 126.000 livres qui lui seront versés  par
termes jusqu'en 1795;  Gaspard de GALBERT,  lieutenant  de
vaisseau, demeure à Brest mais est alors en Guadeloupe. Il
prête  alors  121.000 livres en argent à  Messire  Jacques
COQUILLE DUGOMMIER,  écuyer, (le fameux général DUGOMMIER)
et son épouse Marie Dieudonnée COUDROY BOTTé,  habitants à
Trois-Rivières.
     C'est peut-être à Brest qu'est née le deuxième enfant
du couple GALBERT,  Désirée,  mentionnée par d'Hozier.  En
tous cas c'est à Paris que GALBERT est élu par l'assemblée
des  habitants  et  propriétaires  de  Guadeloupe,  le  25
septembre 1789.  Il faisait donc partie des  propriétaires
qui ne résidaient pas dans l'île.




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