G.H.C. Numéro 33 : Décembre 1991 Page 443

DEPUTES A LA CONSTITUANTE : Robert COQUILLE

  
  LACROSSE venu,  les autorités de Guadeloupe écrivirent à 
Marie-Galante  de mettre fin à la scission.  Mais,  le  12 
février  1793,   "l'assemblée  coloniale   administrative" 
formée à Marie-Galante décida de se maintenir dans l'indé- 
pendance.  Un peu plus tard,  à la nouvelle de la prise de 
la  Martinique et de Sainte-Lucie par les  Anglais,  l'île 
fit  appel à la Guadeloupe pour organiser sa survie et  sa 
défense; la Guadeloupe ayant refusé, l'assemblée de Marie-
Galante  convoqua tous les citoyens et le citoyen COQUILLE 
fut  nommé  président  de l'assemblée  et  un  des  quatre 
commissaires de la paroisse de la Capesterre. 
  La  Guadeloupe  envahie  par  les  Anglais,  les  quatre 
commissaires  de  chacune  des trois paroisses  de  Marie-
Galante prirent,  le 21 avril 1794, un arrêté qui décidait 
qu'il valait mieux se rendre sans résistance pour  obtenir 
de meilleures conditions, considérant que la colonie avait 
été  entièrement  abandonnée par la République et  que  le 
devoir  de l'assemblée était de veiller à la  conservation 
des  propriétés,  .  Quand  les  Anglais  arrivèrent,  ils 
nommèrent  trois commissaires :  COQUILLE au  Grand-Bourg, 
HOTESSIER à la Capesterre et BOURJAC à Saint-Louis. 
     Cela fut fatal aux trois.  En effet,  peu après avoir 
repris  la Grande-Terre,  Victor HUGUES envoya,  fin  août 
1794,  des  sans-culottes porter à Marie-Galante le décret 
d'abolition de l'esclavage et reprendre l'île. 
     "M.  COQUILLE,  commissaire  du gouvernement anglais, 
éveillé en sursaut,  comprend le sort qui  l'attend.  Dans 
l'espoir  de  se  sauver sur les  navires  anglais,  après 
s'être  armé de deux pistolets,  il saute par une  fenêtre 
donnant  sur  une  ruelle voisine  de  la  mer.  Mais,  en 
tombant, il se casse une cuisse. Sans hésiter, il se brûle 
la  cervelle."
      HOTESSIER "se frappe d'un coup de poignard en pleine 
poitrine  et  tombe  mort." BOURJAC se  réfugie  dans  les 
mangles de Vieux-Fort.  Trahi par son homme de  confiance, 
il  essaie  de se tuer avec ses pistolets puis s'ouvre  le 
ventre de son sabre. Blessé, il est fusillé sans jugement. 
GAUGUERY,  le sans-culotte mis à la tête de  Marie-Galante 
par Victor HUGUES, fit guillotiner 32 propriétaires.

    Voilà  quelle  fut la fin d'un homme dont  le  cousin 
germain,  le  général de la Révolution COQUILLE DUGOMMIER, 
allait  mourir moins de trois mois après,  le 18  novembre 
1794, à la redoute de la Montagne Noire, alors qu'il était 
à la tête de l'armée des Pyrénées-Orientales.

                  Généalogie simplifiée

I Germain COQUILLE, bourgeois de Paris, contrôleur au 
  bureau des aides et des droits de rivière à Melun en 
  1727
  o Bourgogne, aux environs d'Auxerre, ca 1665
  + Melun (St-Etienne) 25 (+) 26 12 1744, 79 ans
  x Normandie (Eu?) ca 1697 Marie Madeleine GéRARD
    o Normandie ca 1667
    + Melun (St-Etienne) 11 6 1739, environ 72 ans

II Quatre fils, dont :
  Jacques Germain COQUILLE, écuyer (titres enregistrés 2 7 
  1770) conseiller  au Conseil Supérieur de Guadeloupe et 
  procureur général
  o Eu (St-Jacques) 29 1 b 8 2 1699
  + Basse-Terre Mont-Carmel 7 2 1774, 75 ans
  x Basse-Terre St-François Claire LAURENT (1709-1774)
  d'où 5 enfants dont :
  1.4 Robert Germain COQUILLE, écuyer (1737-1792)
      procureur général au Conseil Supérieur
      (souvent confondu avec son cousin germain Jean 
      Baptiste Robert COQUILLE, procureur puis sénéchal à 
      Marie-Galante et député à la Constituante)
      x 1765 Renée Désirée COUDROY BOTTéE
  1.5 Jacques Christophe COQUILLE DUGOMMIER, écuyer (1738-
      1794) chevalier de St-Louis, capitaine aide major de 
      milice, général de division
      x 1765 Marie Dieudonnée COUDROY BOTTéE

2 Nicolas COQUILLE, commis aux aides à Sens, employé dans 
  les fermes du Roi à Sens puis Melun, contrôleur des 
  droits de rivières à Melun
  o Eu ca 1700                          + Melun 1764
  x Sens 1725 Catherine Jeanne BOUCHER (1703-1782)
  d'où 9 enfants dont :
  2.3 Jacques Germain COQUILLE de SAINT-RéMY (1728-1794), 
      capitaine d'artillerie de milice, commandant Vieux-
      Fort, secrétaire archiviste de l'Assemblée générale       
      coloniale en 1792
      ax 1758 Marie Jeanne AVRIL
      bx 1767 Marie Madeleine Charlotte COQUILLE, fille de 
         Robert et Anne Constance MARRE

3 Robert COQUILLE, conseiller  au Conseil Supérieur de la 
  Guadeloupe
  o Paris (St-Eustache) ca 1706
  + Basse-Terre Mont-Carmel 10 4 1756, environ 50 ans
  x Trois-Rivières 20 1 1739 Anne Constance MARRE, fille 
    de + Jean Baptiste, capitaine commandant Trois 
    Rivières, et de Marie PARIZE
    + Basse-Terre Mont-Carmel 26 (+) 27 7 1787

III 3 (de Robert COQUILLE x Anne Constance MARRE)

1 Marie Anne Germaine COQUILLE (1739-/1783)
  x 1761 Jacques GRUET
2 Claire Constance COQUILLE (1741-1807/)

3 Robert Jean Baptiste COQUILLE, conseiller  au Conseil 
  Supérieur, procureur puis sénéchal, juge civil et 
  criminel à Marie-Galante, député à la Constituante
  o Trois-Rivières 29 8 b 10 9 1742 p Jean Baptiste Thyrus 
    de Pautrizel, chevalier de l'ordre de St-Jean de 
    Latran, commandant des Trois Rivières; m Marie Marre
  + Marie-Galante août 1794 
  ax Capesterre de Marie-Galante 17 9 1770 Anne Victoire 
    COGNET LEBRUN, fille de Jacques, officier de milice, 
    et Marie VAVON
    o Capesterre MG 1 b 13 7 1750
    + Capesterre MG 23 4 1773, 23 ans (+) chapelle de ND 
      du Mont Carmel
  bx Capesterre MG 11 4 1785 (dispense en cour de Rome 
    pour affinité au 1° degré 21 11 1784) Marguerite 
    Désirée COGNET LEBRUN, fille de Jacques et Marie VAVON
    o Capesterre MG 26 7 b 5 8 1742
    + Capesterre MG 19 frimaire XII (11 12 1803)

4 Gabriel Germain COQUILLE d'OURSIN (1743-1790) chevalier 
  de St-Louis, capitaine commandant le régiment de la 
  Martinique
5 Marie Madeleine Charlotte (dite Madelonnette) COQUILLE
  (1745-1794)
  x 1767 Jacques Germain COQUILLE SAINT RéMY (2.3)




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Révision 26/08/2003