G.H.C. Numéro 39 : Juin 1992 Page 587

Famille SAINT QUANTIN ou de SAINT QUENTIN (Guyane)

        1.1 Descendance de Louis de SAINT QUENTIN
                 et Jeanne de LA GLIZIERE

1 Antoine Joseph SAINT QUANTIN 
  contrôleur des aides à Abbeville
  (Ici,  dans  les actes la particule disparaît et le  "A" 
  remplace le "E")
  o Laon 25 4 1746
  x Marie Magdelaine LHOSTE, 
     bx Christophe SIBBON,
  Descendance qui suit en 1.1.1

2 Jacques Louis (o et + 24 4 1747)

3 Louis Alexis (+ à 5 mois, 1 9 1749)

4 Louis Thierry (dont nous ignorons la date de naissance, 
  mais auquel il est fait allusion dans la lettre au Roi 
  du 20 9 1714 : officier d'artillerie à l'Isle de France)
  x Françoise MORANCY,
  d'où :
     1 Nicolas      o Maurice 16 6 1790
     2 Antoine      o Maurice 25 11 1791

   1.1.1 Descendance d'Antoine Joseph de SAINT QUANTIN
                et Marie Magdelaine LHOSTE
  
1 Louis Joseph Bernard, receveur des Domaines
  o 1768 (sans postérité)
2 Charles Achille, dit le vicomte de SAINT QUANTIN, 
  conservateur des Hypothèques à Gand
  o 16 5 1770
  + 1834
  x Jeanne Marie VANNIER, d'où 9 enfants et une 
    branche bretonne que nous ne détaillerons pas ici.
3 Narcisse Eugène Isidore
  o Abbeville 20 12 1775
  + Cayenne 30 9 1838, qui suit.
4 Armandine Eléonore (o ca 1783)
  x Limoges 20 10 1808 Paul PINOT (ultérieurement de 
    MOIRAT), avocat
5 Pélagie Adélaïde
  x Antoine TAILHARDAT

1.1.1.3   Narcisse Eugène Isidore (de) SAINT QUANTIN
        Né,  nous  l'avons vu,  à Abbeville le 25 12 1775, 
mort à Cayenne le 30 9 1838,  il fut successivement  sous-
commissaire de Marine, puis contrôleur des Droits réunis à 
Sarlat et à Saint-Flour,  de 1803 à 1814, enfin de nouveau 
sous-commissaire  de  Marine  à  Cayenne,   puis  habitant 
propriétaire,   juge  de  paix  et  lieutenant-colonel  de 
milice.  C'est  au cours de son premier passage en  Guyane 
qu'il  épousa,  le  13 4 1802,  Louise Elisabeth  Victoire 
d'AUDIFFREDY (29 2 1780),  fille de Michel Ange, officier, 
chevalier de Saint-Louis,  et de Rose Thérèse de KERCKOVE; 
cette  dernière,   réputée  pour  sa  grande  beauté,  fut 
l'héroïne involontaire d'une traversée entre la France  et 
la  Guyane  relatée par Prud'homme dans  un  "Dictionnaire 
universel  des femmes célèbres" (Paris,  1830),  ainsi que 
par  Arnaud,  Jouy,  Say et Norvus dans  leur  "Biographie 
nouvelle des contemporains" (Paris, 1820) :

     "AUDIFFREDY,  Madame de,  née Thérèse KERCKOVE, née à 
la  Guyane d'une des plus anciennes familles établies dans 
cette  colonie,  où l'un de ses ancêtres  s'était  réfugié 
après  la Révocation de l'Edit de Nantes (détail inexact), 
elle fut envoyée en France à l'âge de six ans. Elevée dans 
un couvent de Bordeaux,  elle en sortit à dix-huit ans  et 
s'embarqua,  en  1775,  pour  retourner à Cayenne  sur  un 
vaisseau appelé "l'Equité"; sa jeune soeur l'accompagnait.

     Le capitaine de vaisseau nommé VINCENT,  homme ardent 
et grossier,  témoigna d'une manière impétueuse et brutale 
à  Mlle  de  KERCKOVE l'impression que sa jeunesse  et  sa 
beauté avaient faite sur lui. La longueur de la traversée, 
qui dura cinq mois,  ajoutait encore au désagrément  d'une 
pareille situation.  Mais le même navire portait plusieurs 
officiers  de  la  Marine  française  et,   entre  autres, 
SONNINI,  qui est devenu depuis l'un des continuateurs  de 
Buffon;  ils  la  protégèrent  contre les menaces  et  les 
tentatives du capitaine ...  Grâce à ses défenseurs,  Mlle 
de KERCKOVE arriva heureusement à Cayenne où elle  épousa, 
quinze jours après,  M.  d'AUDIFFREDY, chevalier de Saint-
Louis  et  ancien officier d'infanterie,  auquel  sa  main 
était promise.

     Devenue  par ce mariage une des plus riches  proprié- 
taires  de  Cayenne,  ce fut cette dame qui  prodigua  des 
soins  généreux  à PICHEGRU et aux autres déportés  du  18 
Fructidor".

     Cet  épisode  (aimablement communiqué par M.  et  Mme 
Rossignol) appelle deux remarques :
1  La famille KERCKOVE n'était pas  d'origine  protestante 
(voir  no.  19 des Cahiers du CGHIA,  où il est traité  de 
cette famille);
2  Le  défenseur  de Rose Thérèse  était  Charles  Nicolas 
Sigisbert  SONNINI de MANONCOURT (1761-1811),  qui rédigea 
dans "l'Histoire Naturelle" de Buffon les articles d'orni- 
thologie étrangère.

     Ainsi était la belle-mère de M.  (de) SAINT  QUANTIN. 
D'après la reproduction d'un portrait en ma possession, il 
ne semble pas que son épouse ait,  sans être laide, hérité 
de  la grande beauté de sa mère,  bien que nos critères ne 
soient  pas  tout à fait les mêmes que ceux  du  début  du 
XIXème siècle.

     M.  et  Mme  de  SAINT QUANTIN arrivaient  en  Guyane 
quelques  mois  après  l'abandon de  la  colonie  par  les 
Portugais.  Ceux-ci l'avaient occupée pendant cinq ans, de 
janvier 1809 au Traité de Paris,  le 30 5 1814,  et il est 
possible  que  Narcisse  Isidore ait été envoyé  en  déta- 
chement  précurseur du nouveau gouverneur CARRA  de  SAINT 
CYR  qui  ne  devait prendre son poste que le 8  11  1817. 
Pendant  trois ans il dut donc "cohabiter" avec les  auto- 
rités portugaises restées sur place.

      En retrouvant la Guyane, la famille de SAINT QUANTIN 
pouvait   reprendre  possession  des  biens  hérités   des 
d'AUDIFFREDY et des KERCKOVE, notamment d'une grande habi- 
tation  située  dans le bec de canard que forment  à  leur 
embouchure  la rivière de Montsinery et celle de  Cayenne, 




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