G.H.C. Numéro 48 : Avril 1993 Page 785

LOUIS DE CALBIAC (1760-1821)
Marcel Favre

     Louis  Pierre est baptisé le 1er Mai 1760  (1763  ?), 
jour  de  sa  naissance par l'abbé de Crémoux  ,  curé  de 
Castillonnés;  parrain Louis de Jouca,  sieur de  Grenier, 
c'est à dire Louis de Grenier,  sieur de Jouca, son grand-
père; marraine, (?)
Nous  avons  des  lettres  de  Guillaume  et  Martial  qui 
dénotent  une bonne instruction.  Celles de Louis sont les 
plus  vivantes ,  peut-être à cause des sujets traités  ou 
d'une éducation mieux assimilée ou plus complète ?

     Le  18  octobre 1779 est établie une  attestation  de 
filiation signée par :
- de Saint Surin, chevalier de Saint-Louis.
- Ducours, chevalier de Saint-Louis.
- Brayne  ancien capitaine de grenadiers au régiment de la 
  Vieille Marine, chevalier de Saint-Louis.
- Le  Marquis  de Gironde,  brigadier des Armées  du  Roi, 
  lieutenant des maréchaux de France.

     Fut-il  cadet-gentilhomme dans la compagnie de l'Isle 
de Ré pour les régiments des colonies comme demandé par un 
mémoire  au Cap Français,  île de  Saint-Domingue,  le  28 
juillet  1781  ?  Ce  document souhaitant qu'il  entre  au 
régiment  du Cap-Français,  est signé par Sylvain et  Jean 
Joseph Delmas de Grammont,  ses frères Martial, Bernard et 
Romain de Calbiac tous officiers du régiment d'Enghien, et 
son  frère  Guillaume de Calbiac offîcier au  régiment  de 
Touraine.
Un  autre mémoire,  signé au Cap le 1er août 1781 par  les 
mêmes  que  celui du 28 juillet,  demande que  Louis  soit 
pourvu d'un emploi dans le Régiment du Cap-Français, M. de 
Sabran,  colonel du régiment du Cap-Francais doit remettre 
au Ministre ce mémoire.
Rien  de plus sur une carrière  militaire  éventuelle.  Le 
Service  Historique  de  l'Armée de  Terre  n'a,  pour  le 
régiment de l'isle de Ré, qu'un registre pour la troupe de 
1775 à 1779.

     Louis assiste au baptême de Pierre Louis Joseph Marie 
de Calbiac, fils de Géraud, le 1er août l784 à Montaut-le-
Vieux. Ceci rend improbable son départ aux colonies .
Il semble être parti fin l789/début l790 à Saint-Domingue. 
Il  écrit à sa mère résidante à Castillonnès,  à une  date 
inconnue,  mais probablement début 1792,  une lettre de 27 
pages  (1) donnant des renseignements intéressants sur  sa 
vie dans la colonie,  la révolte des noirs en août 1791 et 
les événements qui suivirent.  Il semble être capitaine de 
dragons, (dans la milice ?).
Louis  écrit  encore à sa mère de La Montagne de  Port  au 
Prince  le 4 décembre 1792.  Afin de ne pas le voir compté 
comme émigré,  ce document est produit par cette  dernière 
au  Directoire du District de Monflanquin qui  l'écartera, 
considérant  Louis comme émigré.  Cette lettre n'a pas été 
retrouvée.
En 1793 il sera blessé à Saint-Domingue, Guillaume invoque 
cette  blessure  dans sa demande de croix  de  Saint-Louis 
faite en Angleterre en 1796.
 On perd ensuite sa trace.
Il  est  indiqué comme mort dans la supplique du  3  avril 
1806 de son père Pierre au Prince de Condé à Londres. Ceci 
peut s'expliquer par la difficulté des communications ?

A  Saint-Domingue,  à Port de Paix entre septembre 1801 et 
juin 1802,  il s'occupe avec un dénommé Latour-Marliac (2) 
des  affaires de Jean-Baptiste Collas de  Magnet  habitant 
Port  de  Paix et résidant à Charleston,  en  vertu  d'une 
procuration  établie par celui-ci en leur faveur le 4 août 
1801 à Charleston par George Reed, notaire.
Le 21 septembre 1801 les deux fondés de pouvoirs, habitant 
Port  de Paix ayant sommé de comparaître un Dupuy habitant 
l'île  de La Tortue pour qu'il rende compte de sa  gestion 
des biens de leur mandant, font, devant Me Bressat notaire 
venu de la Nouvelle-Orléans à Port de Paix,  constater son 
défaut.  Le 20 octobre 1801 les deux fondés de pouvoirs se 
font  mettre en possession des biens de Collas  de  Magnet 
par Me Bressat.
Le 21 juin 1802,  Louis,  habitant toujours Port de  Paix, 
fait  devant Me Bressat,  une procuration à Latour Marliac 
pour  gérer ses affaires en Europe et  notamment  réclamer 
ses droits sur toute succession directe ou collatérale.
En juin 1802,  Latour Marliac part pour la France et  doit 
donner  des nouvelles de Louis,  qui lui remet une  lettre 
(3)  datée du 7 fructidor an 9 (25 août 180l)  destinée  à 
son beau-frère Pasquet.  Louis indique qu'il est associé à 
un ami plus riche que lui (Latour Marliac ?);  il sait son 
frère  Guillaume  en  Virginie (U.S.A.) marié et  père  de 
famille, il en a reçu une lettre (4).
Sa trace est à nouveau perdue. Passé à Cuba ou Porto-Rico?
Donné  pour mort à Saint-Domingue dans un mémoire pour  la 
croix de Saint-Louis établi par Guillaume le 20 août l815. 
Ceci est curieux car Guillaume le sait vivant en 1802.
Mort en Espagne le 4 mars 1821 à Rancho Alquizan (province 
de Huesca). Il avait  reconnu un fils naturel : Vicente de 
Calbiac dont on ne sait rien.

     Inconnu  de  tous les auteurs qui ont  écrit  sur  la 
famille,  omis dans les notes de son frère Martial pour 1e 
Nouveau d'Hozier.  Inconnu de la famille (dont un membre a 
pourtant bien recu son acte de décès) pendant des années.

(1) Archives  Pasquet,   détenues  par  Mme  Couturier  de 
Fialdés. C'est la lettre des pages précédentes.
(2) Famille  de Granges sur Lot,  étudiée par Mlle  Lucile 
Bourrachot et B.  Laydeker,  un de ses descendants. Pierre 
Latour  Marliac (l762-1841) "agronome et naturaliste" lors 
de  son  mariage  à Saint-Domingue,  le 10 Messidor  an  3 
(28/06/1795) avec Marie-Thérèse de Bonseigneur née à  Port 
de  Paix,  revient à Granges avec femme et  enfant(s),  un 
fils  Guillaume  né à La Tortue en 1796.  Pierre  meurt  à 
Granges le 04/04/1841, son épouse est décédée au mème lieu 
le  01/11/1851  âgée de 77 ans.  Un autre  Latour-Marliac, 
frère  du  précédent,  est  à La Tortue  où  il  gère  les 
affaires de Pierre pendant ses séjours à Saint-Domingue. 
Nous ignorons le prénom de l'associé de Louis.
(3) Archives Delpit.
(4) Publiée dans GHC n° 27, page 328.

Sources
- C.A.O.M. à Aix : notariat du nord de St Domingue.
- Archives Calbiac (Gustave).
- Archives Delpit.
- Archives Pasquet, détenues par Mme Couturier de Fialdés.
- G.H.C. années 1992/1993, Pages 690 et 707.




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