G.H.C. Numéro 49 : Mai 1993 Page 792

Magnifique trouvaille sur PRIVAT d'ANGLEMONT

livraisons dans le journal "La Patrie" (14),  les 29 et 30 
novembre 1842,  soit quatre ans plus tôt.  Or, selon toute 
vraisemblance,  ceux-là  ont dû en prendre alors  connais- 
sance.
  Il  ne nous déplaît vraiment pas que Charles  BAUDELAIRE 
ait  enfin  emprunté  quelque  chose  à  Alexandre  PRIVAT 
d'ANGLEMONT.   Merveilleuse  trouvaille  que  "La   Grande 
Coquette" (15), vieille de cent cinquante ans !

     Depuis  la découverte de ce texte d'Alexandre  PRIVAT 
d'ANGLEMONT, voici bientôt dix-sept ans, par Jean Ziégler, 
le  parallélisme avec "La Fanfarlo" n'a jamais été établi. 
Aucun  des  bulletins baudelairiens à ce  jour  n'en  fait 
état. 
   Retraite de Belle-Aise
  (11 mars - 8 avril 1992)

 (12) In :  "Baudelaire", p. 319, Paris, 1968, Editions du 
Seuil, Collection l'Intégrale.
 (13) Rue perpendiculaire au Jardin du Luxembourg (Note de 
W. Alante-Lima).
 (14) In : Journal "La Patrie, 29-30.11.1842, Bibliothèque 
nationale réf. microfilm D.500.
 (15)  N.B.  :  D'une manière générale,  les nombres entre 
parenthèses  renvoient  aux pages de  "La  Fanfarlo",  "Le 
Spleen de Paris", par David Scott & Barbara Wright, Paris, 
1987, Garnier-Flammarion, no. 478.
 L'on pourra utilement consulter :
"Privat  d'Anglemont  ou les vérités  d'un  menteur",  par 
Pierre Citron,  in "Revue des sciences humaines,  juillet-
septembre 1961,  fasc.  103 ;  ou "Paris-bohème, Alexandre 
Privat d'Anglemont", Revue "Synthèses", Bruxelles.

DROITS D'AUTEUR Jean Pierre Moreau

(GHC p. 786)
  Avant  qu'un  délire de persécution ne s'empare  de  son 
esprit,  je  voulais  rappeler à Jacques de Cauna  que  la 
majorité  des  auteurs  est logée à  la  même  enseigne  : 
difficultés   pour  être  publié,   rapports   économiques 
mouvementés   avec  certains  éditeurs,   "emprunts"  sans 
référence par quelques collègues "étourdis", etc.
  Moi-même,   je   pourrais  dresser  une  liste  de   ces 
"emprunteurs",  qui  ne  serait pas moins  longue  que  la 
sienne.  Tiens,  prenons  un exemple :  en 1989 paraissait 
chez Nathan "Antilles 1789,  la Révolution aux  Caraïbes". 
Pages 19,  22, 23, vous pouviez y lire des extraits de mon 
livre  "Un flibustier dans la mer des Antilles  1618-1620" 
(publié  en 1987,  avec une nouvelle édition en 1990  chez 
Seghers,  prix  Robert  de  La  Croix  1987,  médaille  de 
l'Académie  de marine 1988).  Vous y cherchiez en vain une 
quelconque mention sur l'origine du texte ou sa  référence 
dans la bibliographie finale...
  Galvanisé  par les propos de Jacques de Cauna,  je  vais 
moi-même partir au combat !  Mais,  ô stupeur ! Jacques de 
Cauna est l'un des trois auteurs !

NDLR  Signalons au lecteur non averti que Jacques de Cauna 
et Jean-Pierre Moreau se connaissent de longue date. Cette 
réponse humoristique clôt le sujet.

Willy Alante-Lima
Pierre Bardin

     Willy Alante-Lima,  né à Marie-Galante en 1927,  nous 
propose  ce mois-ci un essai remarquable sur  un  écrivain 
guadeloupéen  dans  le  Paris littéraire du  XIXe  siècle, 
Alexandre PRIVAT d'ANGLEMONT,  à la suite d'une découverte 
assez inattendue faite à la Bibliothèque nationale. 

  S'il n'est pas tout à fait un inconnu, Willy Alante-Lima 
est,  à l'heure actuelle,  dans la littérature antillaise, 
un auteur atypique. Il peut être, tout à tour ou tout à la 
fois,  poète, essayiste, biographe, romancier, critique ou 
journaliste  (plus  de deux cents articles parus  dans  la 
presse antillaise et à Pésence Africaine).

     Le  poète  s'exprime  à travers huit  recueils  parus 
entre 1955 et 1988, parmi lesquels on peut choisir :
- "Images baroques de la mangrove", en 1979,
- "De l'illustre commerce dont nous sommes,  un immémorial 
sur la traite", en 1983,
- "Requiem de minuit",  très long poème chez Publi-Sud  en 
1988, - et, pour les enfants, un charmant "Animalier", les 
"Clindindins des îles".

     L'essayiste invite à la réflexion dans :
- "Recherche de l'antillanité",  Présence Africaine n° 76, 
1970,
- "Le  critique noir et son peuple",  Présence  Africaine, 
colloque de Yaoundé, 1973,
- "Inexistence du critique en Guadeloupe, incidence sur la 
pensée", Journal Le Naïf, en 1978.

     En 1991, Présence Africaine publie une biographie sur 
le  poète et administrateur de la France  d'Outre-mer,  le 
Marie-Galantais Guy Tirolien. Deux autres biographies sont 
en  préparation,  sur  deux  écrivains  guadeloupéens  qui 
firent  les  beaux  soirs  des salons  parisiens  au  XIXe 
siècle,  Alexandre Privat d'Anglemont et Melvil-Bloncourt. 
Ce  dernier fut également député de la Guadeloupe en  mars 
1871,  pour une courte période,  il est  vrai,  mais,  son 
attitude  durant  la  Commune lui ayant  créé  de  sérieux 
ennuis, il préféra prendre quelque distance avec des juges 
assez  expéditifs en s'exilant en Suisse,  le temps que la 
sagesse et la réflexion fassent leur oeuvre.

     Toujours  en  1991,  paraissait,  aux  Editions  Noël 
Blondin,  un roman intitulé "Mémoires d'un bananier"  dans 
lequel  W.  A.  Lima,  à travers les voyages du  bananier, 
nouveau Zadig, porte sur l'histoire de la colonisation, la 
société  actuelle,  les  choses et les  gens,  quelle  que 
puisse  être leur origine,  un regard acéré,  ironique  et 
contestataire à la manière de Voltaire.

     Un roman passionnant,  méconnu ici,  mais déjà étudié 
par  des  universitaires américains.  A défaut de lire  le 
roman,  je  renvoie  le lecteur intéressé  à  l'excellente 
critique qu'en a faite Henry Cohen,  du Kalamazoo  College 
aux Etats-Unis,  dans "Etudes créoles",  volume XV,  n° 2, 
décembre 1992.
     Enfin,  comme  bon sang ne saurait mentir,  signalons 
pour terminer que W.  A.  Lima est apparenté par sa grand-
mère   paternelle  à  l'historien  marie-galantais   Jules 
Ballet. 




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