G.H.C. Numéro 56 : Janvier 1994 Page 963

Ascension sociale à Cayenne
Descendance de soldats-habitants et d'artisans

                   Cinquième génération

16 François CHEVREUIL dit LA FLEUR DU MANS
  o Le Mans (La Couture) ca 1681
  + Cayenne 20 (+) 21 2 1742, habitant, environ 80 ans
  x Cayenne 15 7 1696
17 Jeanne LEGRETTE (ou LEGRET, DESGRÉE, LAIGRETTE) "venue 
  dans l'Espérance, capitaine Philippon" (1695)
  o Saint-Rémy en Saintonge (?) ca 1671
  + Cayenne 28 12 1742 (+) 29 dans l'église, environ 70 
     ans
  ax Cayenne 9 1 1695 Jean BASTIEN dit DESMOULINS, fils de 
     Pierre et Toinette TAILANTE
     o Aloui en Berry (Alluy, 58 ?)
18 Nicolas DUPOU (ou DUPOUT, DUPOUX) dit LA MACHINE, 
  taillandier du roi (1693) puis habitant de Roura
  o paroisse de Terré en Aunis, diocèse de La Rochelle 
     (Thairé, 17 ?)
  ax Cayenne 6 12 1693 Catherine NALIS, fille de Pierre, 
     habitant, et + Marie DUJARDIN
     ax Cayenne 8 4 1687 Louis BOITTE, taillandier, fils 
        de François, marchand drapier, et + Catherine 
        LEFEBVRE
        o Saint-Vigor près Le Havre en Normandie
     bx Cayenne 14 8 1690 Pierre ROUDEAU dit LA PLANTE, 
        fils de Pierre et + Perrine GRIMAULT
        o St-Pierre-des-Ferbières en Bas-Poitou (?)
  bx Cayenne 9 12 1710
19 Marie, indienne libre maraone (ou maranne ou maraoun)
  ax Martin CHEMIN
20 Jean L'EAU, habitant à la rivière de l'Ouyac (Oyak)
  o province du Languedoc
  + Cayenne 12 12 1714 (+) église
  x Cayenne 1 12 1708
21 Anne NAZEREAU
  o Bordeaux (St-André)  
  + Cayenne 28 10 1733, environ 46 ans (+) église St-
     Sauveur
  bx Cayenne 26 5 1716 Michel TISSEAU, habitant puis 
     conseiller au conseil supérieur de Cayenne (1730)
22 Henry GORRY, sergent de la garnison, compagnie de M. 
  Desroses
  o Tanard ou Touave (?) en Poitou (St-Mathurin)
  + Cayenne 28 4 1724, 38 ans
  x Cayenne 20 9 1716
23 Antoinette (Thoinette) MOUTRON (ou MONTRON)
  o Paris 
  bx Cayenne 11 2 1725 Claude SIMON dit SAINT-GERMAIN ou 
     BLONDIN, sergent de la garnison, de la compagnie de 
     M. Desroses, fils de Pierre, maître batteur d'or, et 
     Marie LEFEBVRE
     o Paris (St-Nicolas des Champs)
24 à 27 inconnus
28-29 Charles MAILLON, maître maçon x Madeleine SALVA, à 
  Rochefort
30 Charles PICHOT, maître canonnier entretenu au service 
  du roi en Guyane
  + /1741
31 Marianne (blanc dans le document)
  créole du Canada

                    Sixième génération

32-33 Jean CHEVREUIL x Marguerite HATHON, au Mans, + /1696
34-35 LEGRETTE BEAUJARDIN x Marie SARD, en Saintonge
36-37 Jean DUPOU, maréchal x Suzanne CONSTANTIN, en Aunis, 
  + /1693
38-39 indiens maraones
40-41 Jean L'EAU x Marguerite ROSE, en Languedoc
42-43 Antoine NAZEREAU x Jeanne ROUIE ou DOUCHE, à 
  Bordeaux
44-45 Jean GORRY x Jeanne GOUSSAY, en Poitou
46-47 Antoine MOUTRON x Manon MONTRON, à Paris

   La variété des origines ou le "melting-pot" guyanais

     Nous  avons  dit  plus d'une fois à  quel  point  les 
origines  métropolitaines des Antillais étaient variées  : 
il en est de même,  sinon plus encore,  en Guyane. On peut 
en  juger par cette ascendance dans laquelle,  fait  assez 
exceptionnel  aux Antilles mais peut-être moins en Guyane, 
encore plus "terre de peuplement",  on a l'origine de tous 
les  premiers du nom.  Nous y trouvons Paris (MOUTRON)  et 
Lyon (MATHEVET) mais surtout l'Ouest de la France, du Mans 
(CHEVREUIL),  du Poitou (GORRY),  de l'Aunis (DUPOU) et de 
la  Saintonge (LEGRETTE) ainsi que de Rochefort  (MAILLON) 
au Languedoc (L'EAU), à Bayonne (LAMOLIATTE) et à Bordeaux 
(NAZEREAU).  Mais il y a aussi le Canada (PICHOT) et il ne 
manque pas une indienne maraone ! Voilà de quoi occuper le 
descendant de toutes ces familles...
     Et  nous n'avons pas parlé des premiers conjoints  ou 
des remariages des épouses. On y retrouve le même éventail 
avec  Paris  (SIMON),   le  Poitou  (ROUDEAU),   Le  Havre 
(BOITTE),  le Berry (BASTIEN) et,  plus tard, la Saintonge 
(MÉRAUD) et Dijon (ROBERT).  

     Les "soldats-habitants" et les maîtres artisans      

     Pour   peupler  la  Guyane,   il  a  fallu   beaucoup 
d'efforts,  pas toujours couronnés de succès,  loin de là. 
On  essaya  plusieurs systèmes dont,  à la  fin  du  XVIIe 
siècle,  celui  de convaincre les soldats qui avaient fini 
leur temps de service,  de se marier avec une créole et de 
devenir  habitants,   petits  habitants  en  réalité.   La 
correspondance  des  gouverneurs  (1)  en  fait  état,  en 
particulier  dans  les années 1688,  1689.  
  En  janvier  1688,  le  gouverneur  DELABARRE  (François 
LEFEBVRE seigneur de LA BARRE, gouverneur d'octobre 1687 à 
janvier  1691)  (3) se plaint de ce  que,  parmi  les  100 
hommes  envoyés comme recrues,  il n'y ait aucun maçon  ni 
charpentier  "qui sont les ouvriers les plus nécessaires", 
alors qu'on en avait demandé. Aussitôt ces hommes arrivés, 
"il fit mettre la garnison (qui n'était que de 98  hommes) 
sous  les armes et leur expliqua que,  s'il y en avait qui 
voulussent  se faire habitants,  le roi leur donnerait  le 
pain et la solde pendant un an. Il y en eut 36 qui prirent 
ce parti.  Ces 36 soldats anciens se sont associés deux ou 
trois ensemble,  dix ont pris du terrain dans l'Isle  pour 
faire  leurs  habitations et,  comme il ne reste  plus  de 
terres vacantes,  il a donné aux 26 autres des concessions 
à la Grande-Terre." 





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