G.H.C. Numéro 62 : Juillet-août 1994 Page 1113

Familles parallèles à St-Domingue

         enfants de Marie Jeanne ROUSSEAU (fin)

2 Louise Sophie ROUSSEAU, mulâtresse
  o 5 b 10 6 1770 (fille naturelle illégitime de père 
     inconnu et Marie Jeanne dite Rousseau, mulâtresse 
     libre au bourg) p Louis dit Daguin, mulâtre libre, 
     m Marie Françoise, griffe libre)

3 Louise Françoise ROUSSEAU, carteronne
  o 25 8 1776 b 16 1 1777 (fille naturelle de Marie Jeanne 
     Rousseau, mulâtresse libre au bourg) p sr Louis 
     Poisson, maître en chirurgie, m Louise Bonne dite 
     Marsilly
 
4 Marie Emélie, mulâtresse
  (marraine et soeur de Pierre dit Chéri en 1789)

5 Pierre dit Chéri ROUSSEAU puis GLAUMÉ, quarteron
  o 12 7 1781 b 12 6 1789 (fils naturel et illégitime 
     de père inconnu et de feu Marie Jeanne dite Rousseau, 
     mulâtresse libre selon son acte de baptême du 7 8 1740)
     p René François Déléard Borno, quarteron, m Marie 
     Emélie, mulâtresse, frère et soeur de l'enfant, 
     résidant au bourg
  
      Fille de René François Déléard BORNO (1a*.3.1) 
                 et Marie Joseph DURIEUX
  
1 Marie Jeanne BORNO
  o 15 12 1791 b 1 5 1792 p Pierre Chéry Glaumé, m Louise 
     Jeanne Greffin
  + 9 5 1792

(tous actes à Croix-des-Bouquets)

                        Les BORNO

     Cette recherche était en cours quand nous avons  reçu 
une  question de Jacques de Cauna sur les BORNO,  ancêtres 
d'un  président d'Haïti.  Nous espérions bien  trouver  le 
lien  avec ceux descendants des ROUSSEAU mais ce n'est pas 
évident  d'après ce que nous avons  trouvé.  Nous  donnons 
donc  cette  descendance  en  annexe,  en  espérant  qu'un 
lecteur trouvera le rapport, s'il existe. 

     Le  premier acte BORNO de Croix-des-Bouquets date  de 
1788,  avec le décès du métis libre Fernand dit BORNO,  29 
ans,  puis  du  24 août 1790 avec la  naissance  de  Marie 
Louise  Gertrude,  mulâtresse,  fille  légitime  de  Louis 
Charles Victoire dit BORNO, quarteron libre, et de Justine 
dite  GREFFIN,  avec référence à un acte de baptême du  28 
février  1752,  et mention de la qualité d'oncle  paternel 
pour le parrain, Marc dit BORNO, quarteron libre, habitant 
du quartier.  
  Voilà donc une première réponse à la question de Jacques 
de Cauna : Louis Charles et Marc étaient frères.

     Le  baptême du 28 février 1752,  attestant la liberté 
de l'enfant de 1790,  est celui de la mère :  Justine, née 
le  8,   légitime,  de  François  GRUFFIN  (sic)  et  Anne 
PLAISANT (sic), mulâtresse libre demeurant à la Plaine.     

     Quant au père,  Louis Charles Victoire  BORNO,  c'est 
Jacques  de Cauna qui nous donnait la date de son  baptême 
(avec  une  erreur d'une semaine).  Heureusement  car,  en 
fait,  le 18 décembre 1757,  c'est Louis Charles  Victoire 
PLAISANCE  qui  est  baptisé  !  Quarteron  âgé  de  trois 
semaines,  il  est  fils  naturel et  illégitime  de  père 
inconnu   et  de  Victoire  PLAISANCE,   mulâtresse  libre 
demeurant chez M. Darivière (lecture incertaine). 
  C'est  donc  au nom de PLAISANCE que nous  avons  trouvé 
dans les tables,  parmi beaucoup d'autres baptêmes,  celui 
de Marc,  le 16 octobre 1761,  toujours de père inconnu et 
de   Victoire  PLAISANCE  qui,   cette  fois,   est   dite 
quarteronne  libre demeurant chez M.  Duvivier  (qui  doit 
être le même que dans l'acte de baptême de 1757), à l'Acul 
espagnol.  
  Toujours  au  nom de PLAISANCE,  on baptise en  1759  un 
Ferdinand  qui doit être le Fernand BORNO mort à 29 ans en 
1788.  Et,  en  1782 (et non 1783 comme dans  la  question 
posée),  c'est toujours sous le nom de PLAISANCE que Louis 
Charles Victoire épouse Justine GOYER dit GREFFIN. 

     On  se retrouve donc avec l'éternel problème des noms 
qui diffèrent selon les périodes et la recherche doit être 
menée aux noms de BORNO et PLAISANCE , GOYER et GREFFIN et, 
d'après la lecture des tables décennales,  au nom de GUIOT 
ou  GYOT car les premiers actes PLAISANCE sont  des  GUIOT 
dit PLAISANCE ! Le nom PLAISANCE apparaît en 1712, GREFFIN 
en  1695,  GOYER en 1729,  et il y en a des pages dans les 
registres de tables... Par ailleurs, en cette fin du XVIIe 
et début du XVIIIe siècle,  les baptêmes des enfants illé- 
gitimes mulâtres sont très rarement retranscrits.

     Autre difficulté : nous n'avons pas trouvé le baptême 
de  Louis Charles BORNO fils dans les tables  de  Port-au-
Prince en 1783,  ni à BORNO ni à PLAISANCE. C'est pourtant 
bien  le lieu indiqué comme celui de sa naissance lors  de 
son  mariage à Pointe-à-Pitre en 1813 et de son décès dans 
la  même  ville en 1838 :  Louis Charles  BORNO,  55  ans, 
marchand  tailleur,  né à  Port-au-Prince,  Saint-Domingue 
(sic, en 1838 !). 
     Peter Frisch avait signalé (GHC 9,  page 68) un Louis 
Martial BORNO,  père à Port au Prince le 23 avril 1804  de 
Marie  Louise  Constance qui épousera Louis Jean  Baptiste 
Thérèse  NADAL  de  SAINTRAC.  Nous  n'avons  pas  pu  les 
rattacher.

     Louis  Charles BORNO donc,  est passé en  Guadeloupe, 
pour une raison que nous ignorons, et il y résidait depuis 
neuf  à  dix  ans  lorsqu'il  épousa  en  1813   Catherine 
Charlotte  Angèle RABAT.  Celle-ci est née au Moule,  mais 
c'est  le  seul  acte à ce nom qu'on  y  trouve  :  le  30 
décembre 1793 est baptisée Catherine Charlotte Angèle, née 
le  11 février,  fille légitime de Jean Louis RABAT et  de 
Marie  Sophie.  Elle  a  droit à trois parrains  et  trois 
marraines,  et de familles très notables :  Jean  Baptiste 
Augustin   VAN  SCHALKWYCK  CLASSE,   Nicolas  GATIEN   LE 
SOLITAIRE,    Jean  Charles  MONNIER,   Catherine  Annette 
LEMERCIER  BONNEIL,  Charlotte Céleste LEBLOND et  Séphire 
(nom illisible en marge; la seule à ne pas savoir signer). 
Qui  donc  était  le père ?  Nous n'avons pas  trouvé  son 
mariage et rien d'autre à ce nom,  ni à Pointe-à-Pitre  ni 
au Moule.






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