G.H.C. Numéro 64 : Octobre 1994 Page 1169

Les registres de catholicité et d'état civil de Goyave

doute présumer.  Je suis avec respect,  mon Révérend père, 
votre  très  humble et très  obéissant  serviteur.  Joseph 
RICORD,  Petite-Goyave,  ce 24 avril 1781. Budan Beautour. 
Budan Chabot),  avons baptisé le susdit enfant sous le nom 
de  Charles  Nicolas.  Son parrain a  été  monsieur  Budan 
Beautour  et sa marraine madame Thérèse Budan  Chabot,  en 
foi de quoi avons signé avec eux le jour et an que dessus.
Budan  Beautour  - Budan Chabot - Jean-François  Sauveton, 
prêcheur".

Le  second  acte,  avec des traits  insolites,  dresse  le 
portrait d'un décédé :
"Enterré Jean RëOL.  L'an 1784, le 21 août a été inhumé au 
cimetière de cette paroisse le corps de Jean RëOL natif de 
La Cône en languedoc,  juridiction de Castres,  âgé de  25 
ans,  taille de cinq pieds deux pouces,  poil brun, arrivé 
de  France depuis environ trois mois et placé depuis trois 
semaines en qualité d'économe chez monsieur Heurtaud où il 
est décédé;  seuls renseignements que j'ai pu en avoir. En 
foi de quoi avons signé.
Nidelet - Martin - Fr. Quemmerays, prêcheur curé".

Autre originalité :  la transcription, le 2 décembre 1780, 
d'un  "extrait  du  registre des  nègres  esclaves  de  la 
paroisse de la Goyave" sur "le registre servant à inscrire 
les actes de baptêmes,  mariages et inhumations concernant 
les blancs et gens de couleur libres qui se feront dans la 
paroisse".  Document unique, du moins pour Goyave, et dont 
l'intérêt ne saurait nous échapper.

"Le  28 novembre 1780,  j'ai baptisé le petit nègre  nommé 
André,  fils  en légitime mariage du nègre Paul se  disant 
libre  et de la négresse Marie-Françoise,  se disant aussi 
libre.  Son parrain a été monsieur François Etienne Cholet 
de Saint-Alban,  et sa marraine,  mademoiselle Anne Budan. 
En foi de quoi j'ai signé avec le parrain et la marraine.
Annete(sic)  Budan  - Cholet de  St-Alban  - F.  Sauveton, 
prêcheur.
Ainsi  est  dans  l'original d'où le présent  acte  a  été 
extrait fidèlement et duement collationné,  et où il avait 
été  placé  d'abord,  n'étant  pas assurés  de  l'état  de 
liberté  du  père et de la mère  du  susdit  enfant.  Mais 
depuis  nous étant assurés par l'acte de leur mariage  qui 
nous  a  été  présenté  par  la  susdite  négresse  Marie-
Françoise,  mère  du susdit petit nègre nommé  André,  est 
libre  de naissance,  nous avons transporté ici le  susdit 
acte de baptême pour servir et valoir ainsi que de raison. 
En foi de quoi nous avons signé ce 2 décembre 1780.
F. Sauveton, prêcheur, curé de la Petite Goyave".

Il  existe  tout  de  même dans  les  paroisses  voisines, 
quelques actes antérieurs à 1759 relatifs aux habitants de 
la  Goiyave  qui eurent l'opportunité de  se  faire  admi- 
nistrer des sacrements,  à Capesterre, pour les années les 
plus reculées, ou à Petit-Bourg.

Ainsi relève-t-on à Capesterre,  la naissance, en 1667, de 
Anne ROUSSEAU,  puis celle,  en 1675, de Quantin ROUSSEAU, 
dont  les auteurs sont Quantin ROUSSEAU (il y eut dans  la 
lignée  de nombreux Quantin ou Quentin),  et Anne MEUNIER, 
habitants de la Goyave.

Les minutes de Me.  BOYER,  notaire à  Pointe-à-Pitre,  17 
octobre  1782,  nous apprennent le décès avant 1697 d'Anne 
MEUNIER,   et  celui,  en  1698,  de  son  époux  dont  le 
testament, véritable d'histoire pour Goyave, fut dicté sur 
son lit de mort :

"Aujourd'hui  14 octobre 1698,  après midi,  je  me  suis, 
notaire royal en l'isle Guadeloupe,  demeurant à la Grande 
Terre  d'icelle,  transporté en la maison du sieur Quentin 
Rousseau, officier de cavalerie, sise à la Rivière de Ste-
Anne  de la Rivière à Gouyave,  où étant  j'aurais  trouvé 
ledit  sieur  Rousseau  gisant au lit,  malade  de  corps, 
néanmoins sain d'esprit,  mémoire et  entendement,  lequel 
m'aurait requis de vouloir recevoir son testament et ordre 
de  dernière  volonté,  qu'il m'a dicté nommé sans  aucune 
subjection de personne quelconque ainsi qu'il en suit,  au 
nom du père du fils et du Saint-Esprit amen Jésus.
Premièrement,  donne son âme à Dieu et prie la très Sainte 
Vierge d'intercéder pour lui être son avocate et donne son 
corps  à la terre,  et veut être enterré au  cimetière  de 
l'église de Ste-Anne,  sa paroisse, entre le clocher et la 
porte,  à  laquelle  église il lègue mil livres  de  sucre 
payable au sol pour livre.
Item il donne et lègue au révérend père Clément, de Saint-
Pierre-sur- Dives,  très  digne  religieux capucin  prédi- 
cateur  missionnaire apostolique desservant la cure  dudit 
quartier, la quantité de six mille livres de sucre payable 
aussi au sol pour livre,  à la charge de l'enterrer,  dire 
trois  grands  services,  et le reste en dire  des  messes 
basses,  et  en faire dire pour le repos de  son  âme.  Et 
après  avoir  lu  et relu le présent testament  qu'il  m'a 
dicté  nommé  comme  dit  et  sans  aucune  subjection  de 
personnes quelconques,  et qu'il a dit vouloir, qu'il veut 
et entend qu'il sorte son plein et entier effet,  et en la 
présence  des  sieurs  Richard  Rouannay,  chirurgien,  et 
Michel Mazé,  témoins à ce requis et appelés,  en présence 
desquels j'ai lu et relu icelui testament, et a révoqué et 
révoque  tous les testaments et codicilles qu'il  pourrait 
avoir faits ci-devant, et nomme pour faire exécuter icelui 
testament la personne du sieur François  Hubert,  marchand 
et habitant audit quartier, lequel il prie très humblement 
de  faire  exécuter en tout son contenu,  et  ledit  sieur 
Rousseau  déclare  ne pouvoir signer à cause de sa  grande 
faiblesse,  et fait signer par le sieur Nicolas  Rousseau, 
son  fils,  qui a signé avec ledit Rouannay,  et nous  dit 
notaire, et ledit Mazé fait sa marque ordinaire ne sachant 
écrire  ni  signer de ce enquis suivant  l'ordonnance;  et 
avant  la  signature a dit que  lorsque  les  marchandises 
qu'il  attend  de France seront venant,  il en donne  pour 
cinq  cents  livres  de  sucre  à  Quantin  Rouannay,  son 
filleul, et pour cinq cents livres aussi desdites marchan- 
dises à Marie Anne Fortin, à Louis Carrère et Marie-Joseph 
Beaupré,  aussi  son  filleul et  filleule  pour  pareille 
quantité  à  chacun de cinq cents livres de sucre aussi  à 
prendre  le sucre au sol pour livre;  et à lui lu et  relu 
ledit  présent testament audit sieur testateur qu'il  veut 
qu'il  sorte son plein et entier effet,  et la minute  des 
présentes  signée,  Nicolas  Rousseau,  Richard  Rouannay, 
marqué m,m, et signée du notaire soussigné, Duchesne".
A Petit-Bourg,  on trouve le mariage,  le 12 août 1743, de 
M.  Jacques DESALLES,  natif de la Goyave, avec demoiselle 






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