G.H.C. Numéro 65 : Novembre 1994 Page 1187

Claude François Amour, marquis de BOUILLÉ (1739-1800)

A  la paix de septembre 1783 (Traité de Versailles)  entre 
la  France et l'Angleterre,  le marquis fit un  voyage  en 
Angleterre. Lors de cette visite, l'accueil fut flatteur; 
il  fut  présenté  à la  Reine.  Cette  dernière,  s'étant 
souvenu de l'acte généreux de son visiteur, aurait déclaré 
: "Il faut avoir bien du mérite pour se faire autant aimer 
de  ceux  dont on s'est fait autant  craindre".  Ce  geste 
humanitaire  a  peut-être permis à  BOUILLÉ  d'obtenir  un 
séjour  plus  doux  au cours de son  exil  en  Angleterre, 
quelque huit ans plus tard.
(2) Ce comte,  Axel de FERSEN, suédois, séjourna longtemps 
à  la cour de France;  il était l'ami de Marie-Antoinette. 
Il  montra un véritable culte pour la Reine et aida  à  la 
fuite  de  Varennes.  Il  fut massacré par  le  peuple  de 
Stockholm,  qui  l'accusait d'avoir empoisonné  l'héritier 
présomptif de la couronne.
(3) Le  marquis de BOUILLÉ serait le cousin de  LAFAYETTE. 
Par sa lettre du 26 juin 1791,  il avait réclamé l'entière 
responsabilité de l'enlèvement du Roi.
(4) A la mort de ce grand militaire royaliste, Louis XVIII 
adresse  une  lettre à son fils aîné,  Louis Joseph  Amour 
comte de Bouillé : 
"A Mittan, le 19 décembre 1800
J'ai reçu,  Monsieur, votre lettre du 17 novembre, avec la 
peine  la  plus  réelle et je sens bien vivement  la  très 
grande perte que nous venons,  l'un et l'autre,  de  faire 
dans  la personne de M.  votre père.  Mes regrets seraient 
peut-être  moindres si nos malheurs déjà  finis  m'avaient 
permis  de  reconnaître  ses services  comme  je  l'aurais 
désiré;  il  me reste du moins l'espoir de m'acquitter  un 
jour  envers sa famille,  dans laquelle je sais distinguer 
un  fils qui marche si bien sur ses traces.  Un  événement 
bien  funeste  qui  ne serait pas arrivé si  les  avis  du 
marquis de BOUILLÉ eussent prévalu et que tous ses efforts 
ne  purent  réparer,  causa sa prompte sortie  de  France; 
ainsi,  je ne suis pas surpris que son collier de  l'ordre 
de St-Esprit ne fût plus entre ses mains. Soyez, Monsieur, 
dans  cette  triste  circonstance,   l'interprète  de  mes 
sentiments auprès de Madame votre mère et ne doutez pas de 
tous ceux que j'ai pour vous.
Louis".

Notes bibliographiques :
- Oruno Lara. La Guadeloupe dans l'Histoire. L'Harmattan
- Jourda de Vaux. Nobiliaire du Velay
- G.  Joubert.  Dictionnaire bibliographique de la  Haute-
  Loire
- Revue  générale  biographique et nécrologique,  sous  la 
  direction de M.E.  Pascallet-Amyot,  Librairie  éditeur. 
  Notice sur le marquis de Bouillé.
- Documents  graphiques et texte "Adieu  Foulard",  édités 
  par le conseil général de la Guadeloupe.








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