G.H.C. Numéro 65 : Novembre 1994 Page 1192

Et un raton laveur... (chargement d'un navire en 1718)

     François de THOSTE, conseiller du roi, président juge 
général  de  la  justice et admirauté de  Calais  et  pays 
reconquis,  certifions au Roy et à Monseigneur le Comte de 
Toulouze,  admiral  de  France,  que ce  jour,  datte  des 
présentes,  la bûche (1) "le Postillon" de la  Gardeloupe, 
du  port  de cent thonneaux appartenante au Sr Nicolas  De 
HAULTFOEUILLE habitant aud.  lieu,  commandée par  Antoine 
MOREL, pour faire le voyage de lad. Isle de la Gardeloupe, 
a esté par nous visitée en présence du procureur du Roy et 
greffier  en  cette admirauté et trouvée chargée de  trois 
mille carreaux d'Hollande (2),  cent vingt neuf barils  de 
beurre,  six tambours de fer pour sucreries,  deux paniers 
de fayance de Roüen, un ballot de toile à nègres de Roüen, 
deux barriques de fayance, deux ballots toile à nègres, de 
Roüen,  deux barils contenant cent deux chapeaux de Roüen, 
deux demie caisses de savon,  un fléau et douze cent pez.t 
(pesant ?) de poids,  un baril de haches, serpes etc., une 
longue  caisse remplie de scies et un millier pez.t (?) de 
cuivreries pour sucreries,  un petit ballot de camelot (3) 
et baracan (4) d'Abbeville,  un petit ballot d'étoffes  de 
Champagne,  une  bouteille  d'huile d'olive,  trois  épées 
d'argent,  une boete remplie de draps de lit, quatre roües 
de charrette, dix cables et sept grelins (5), trois barils 
de  serpes  et haches,  trois gros pots  de  beurre,  deux 
barils de pentures (6), trois barils de pipes, deux barils 
de clincaillerie de fer blanc,  deux caisses de chandelle, 
trente  huit ancres (?) de vin d'Espagne,  soixante et dix 
sept   cruches  de  bière,   quatre  paniers  de  vin   en 
bouteille,  une petite boëte de perles fausses,  une boëte 
de  confitures,  une boëte de drogueries,  un petit  baril 
d'assiettes d'étain, un petit baril de verres à boire, une 
boëte  remplie  de  perruques,   deux  barils  remplis  de 
liqueurs en bouteilles, une boete pentures de fer (6), une 
malle remplie de hardes,  quatre caves pleines de liqueurs 
et  deux  douzaines de paires de bas de soÿe,  suivant  la 
déclaration dud. sr HAUTEFEUILLE pour son compte et risque 
et celui du sr Gaspard HAUTEFEUILLE son frère,  marchand à 
Roüen;
ce fait avons fait entendre aud.  Antoine MOREL le contenu 
des  ordonnances du Roy sur le transport des  marchandises 
prohibées  ès peines y énoncées,  des règlements  des  16e 
9bre (7) 1710 et du mois d'avril dernier pour les engagés, 
fusils  boucaniers et le commerce des colonies françoises, 
de  la  déclaration  du 29e janvier 1716  qui  deffend  le 
commerce et navigation de la mer du Sud à peine de mort et 
enfin du règlement du 12e janvier 1717 pour ce qu'il  doit 
observer  aux Isles de l'Amérique suivant la soumission de 
ses propriétaires; led. MOREL a promis de s'y conformer et 
de  n'y  contrevenir en façon  quelconque,  de  ne  porter 
d'autre  pavillon  que celuy du Roy et de rammener  en  ce 
port  les  officiers  et matelots dénommés  en  son  rolle 
d'équipage  au nombre de neuf luy compris,  tous jouissant 
d'une  bonne santé n'y ayant en cette ville aucun  soupçon 
de  peste  ny autre maladie contagieuse,  comme  aussy  de 
laisser  en lad.  Isle de la Gardeloupe les quatre  fusils 
boucaniers  et les trois engagés embarqués sur  son  bord, 
scavoir Robert LA MAGNOTE,  Jean-Baptiste BRONCARD,  de la 
profession  de charpentier,  et Claude DU PLAIN,  le  tout 
sous les peines contenues aux d. ordonnances, en témoin de 
quoy  nous  avons signé ces présentes et fait  signer  par 
led.  MOREL et à icelle fait apposer le sceau ordinaire de 
cette admirauté, à Calais le 13e aoust 1718. signé MORELE

Nota :
 
     Le  texte de ce document,  qui se trouve aux Archives 
départementales  du Pas de Calais (13/B/163),  nous a  été 
communiqué  simultanément par MM.  d'Haultfoeuille  et  de 
Ribemont  qui  effectuent  des recherches sur  la  famille 
d'Haultfoeuille. 
   Les transcription, titre et notes sont de la Rédaction. 
L'orthographe  a été respectée et la ponctuation rajoutée. 

     Pour  nos amis étrangers,  le titre est une  citation 
d'un poème de Prévert,  intitulé "Inventaire", qui termine 
par ces mots une énumération d'objets hétéroclites.
     L'explication  des termes anciens ou techniques a été 
trouvée   principalement   dans   le   "Nouveau   Larousse 
illustré", en 7 volumes, du début du XXe siècle :
  (1)  ou  "buyse"  :   bâtiment  hollandais  d'une  forte 
construction, d'un port de 80 tonneaux environ et qui sert 
à  la pêche du hareng et du maquereau.  Il est très renflé 
de  l'avant et porte trois mâts courts avec  trois  voiles 
carrées 
  (2) carreaux de faïence
  (3) grosse étoffe de laine ou de poils de chèvre
  (4) ou bouracan, étoffe de laine
  (5) cordage de marine
  (6) bande de fer qui soutient une porte sur ses gonds 
  (7) novembre

COOPÉRATION

d'Antoine de Yrigoyen :  Le collège de Pontlevoy (pp. 1090 
                               et 1130)

     Le directeur du Collège s'appelait CHAPPOTIN.  Or des 
membres  de  cette famille se sont fixés à St-Domingue  et 
plus  tard à La Havane;  j'ignore leur région d'origine en 
France :
- Jean CHAPPOTIN s'est établi à St-Domingue en 1721 (capi- 
taine de cavalerie, habitant du Cul-de-Sac, + /1749)
- François  Laurent  CHAPPOTIN,   lieutenant  colonel   au 
service  de l'Espagne (o La Croix-des-Bouquets 7 1 1752  + 
La Havane, S. Cristo 31 7 1827) x Micaela SEIDEL y TABARIS
- Francisco  de  CHAPPOTIN  (son fils ?) x La  Havane  (?) 
Léocadie  PATIN,  fille de Guillaume et de Rose  Joséphine 
GRANDJEAN de FOUCHY.
- Cécile  (soeur  de Francisco) x  Nantes  1824  Hippolyte 
HARANCHIPY (mon ancetre).
     Le  directeur  du collège de Pontlevoy aurait-il  une 
parenté antillaise ?


Ne pas perdre espoir !
Hélène Boissy d'Anglas

Après de multiples et infructueux courriers à Cuba,  où on 
répondait  systématiquement à côté de la question,  je  me 
suis  adressée aux précieux services de Peter Carr (cf GHC 
p.  885)  qui a pu faire suivre mon dossier  à  Cuba.  Les 
actes  d'état  civil furent recopiés rapidement  après  ma 
demande,  c'est-à-dire en 1992,  puis probablement stockés 
et envoyés,  enfin,  en avril 1994,  après six semaines de 
voyage.






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