G.H.C. Numéro 70 : Avril 1995 Page 1328

COMPLÉMENTS

de Rodolphe Enoff : Le marquis de BOUILLÉ (p. 1185)

     L'histoire du fort Young à Roseau (la Dominique)

  Le  fort Young a protégé la ville de Roseau pendant plus 
de deux cents ans,  se dressant,  comme il le fait encore, 
sur une falaise qui domine l'ancien mouillage.  Un fort en 
bois  rudimentaire  avait d'abord été  construit  par  les 
Français  au même endroit en 1720.  Mais il a été  détruit 
par  les forces britanniques lorsqu'elles prirent l'île en 
1761.
  En 1770 commença la reconstruction, sous le commandement 
du  premier  gouverneur britannique  de  la  colonie,  sir 
William YOUNG,  qui donna son nom au fort.  En 1778,  il a 
été pris par le marquis de BOUILLé et fut rebaptisé  "fort 
de La Reine".  Le drapeau britannique fut hissé de nouveau 
sur  ses remparts en janvier 1784 mais il fut à nouveau le 
cadre  de  batailles  en  1805  lorsque  de  la   dernière 
tentative française pour reprendre la Dominique.
  Il  est  resté  fort militaire  jusqu'en  1854,  date  à 
laquelle les troupes britanniques qui étaient présentes en 
permanence ont été retirées de l'île. Les conflits franco-
britanniques  avaient  cessé  et il n'y  avait  donc  plus 
aucune raison de maintenir la garnison des Indes  Occiden- 
tales.
  De 1859 à 1955, le fort Young fut quartier général de la 
police  dominicaine.  Les  canons en  bronze  de  l'entrée 
étaient  alors toujours utilisés sur les remparts,  chaque 
soir  à  9 heures,  pour annoncer  l'arrivée  du  courrier 
royal.
  L'hôtel  Fort Young,  ouvert en 1964,  a été  totalement 
détruit  par  le cyclone David le 29 août  1979.  L'hôtel, 
récemment rénové, est ouvert au début de 1989, près de dix 
ans après le passage du cyclone.  Le restaurant de l'hôtel 
a pour nom "Le marquis de Bouillé.

(traduction  d'un document en anglais,  établi en 1986  et 
que  j'ai recueilli lors de mon passage à la Dominique  en 
juin dernier) 

PUBLICATION

Paul  Butel nous prie de signaler la  prochaine  parution, 
chez Perrin, de son livre 
          "L'opium, histoire d'une fascination"
"il n'y a pas grand chose d'antillais mais,  en  revanche, 
les modèles coloniaux sont présents".     


Jean-Claude  Ricard  relève une erreur de la rédaction  en 
page  1278  :  en annonçant les deux  derniers  livres  de 
Liliane  Chauleau  nous demandons aux lecteurs un  compte-
rendu  de lecture.  Or GHC a publié en page 1093  (n°  62, 
juillet-août 1994) un compte-rendu de Pierre Bardin sur le 
premier des deux : 
          Dans les Iles du Vent : la Martinique 
La  rédaction remercie Jean-Claude Ricard de sa  vigilance 
et  présente  ses  excuses  à  Pierre  Bardin  et  Liliane 
Chauleau.

TROUVAILLES

de Jean-Claude Ricard : Mariage à Bordeaux

J'ai  retrouvé  à  Bordeaux  le  contrat  de  mariage  (Me 
Brannens,  17  novembre  1837)  et l'acte de  mariage  (24 
novembre, Bordeaux 1ère section) de :
- Paul   vicomte  de   BOSREDON,   propriétaire   rentier, 
demeurant à Bordeaux rue des religieuses n° 24,  25 ans 11 
mois, né à Marie-Galante le 31 décembre 1811, fils de Paul 
Louis de BOSREDON et de Marie Antoinette BADIFFE, décédés,
- Marie  Charlotte  Ermanse (Hermance) GASCHET,  veuve  de 
Charles  François  marquis  de  BRAGELONGNE,  demeurant  à 
Bordeaux rue du Palais Gallien n° 142,  25 ans 7 mois, née 
à la Guadeloupe le 24 avril 1812,  fille de Pierre Vincent 
GASCHET  et  de Sophie Gabrielle VAULTIER  de  MOYENCOURT, 
présents au mariage.

Voici quelques extraits du contrat de mariage,  fait en la 
demeure de M. et Mme GASCHET, parents de la future épouse, 
rue Hugurie n° 26 :
Régime dotal. Les futurs époux d'associent par moitié dans 
tous les acquêts qu'ils feront durant leur mariage.

Les  biens de la future épouse,  constitués en  faveur  du 
mariage, sont :
- "en  diamants,   joyaux,   meubles,  linge,  argenterie, 
voitures, chevaux et vins dans ses celliers", 40.000F,
- 200.000F dus par MM DUSSUMIER et Cie,  M.  GAUTIER, pair 
de  France,  et M.  DELORT,  négociant,  somme  prodctible 
d'intérêts  (cette  somme,  qui  devra  être  employée  en 
immeuble,  est la seule dotale dans les biens de la future 
épouse),
- un  contrat de vente passé le 22 décembre 1828 devant MM 
MAILLèRES et le dit BRANNENS, notaires à Bordeaux,
- le testament olographe de feu M.  de BRAGELONGNE, daté à 
Bordeaux du 4 juin 1834,  ouvert et déposé aux minutes  de 
M. Brannens le 27 décembre suivant,
- un  traité  entre  elle  et Mme  ROUVRE  de  MOYENCOURT, 
légataire universelle du dit feu M. de BRAGELONGNE  
- une maison et ses appartements et dépendances à Bordeaux 
rue  du  Palais  Gallien  n° 142  et  un  domaine  et  ses 
appartenances et dépendances à Blanquefort,  au village de 
Caichac, arrondissement de Bordeaux.

Les biens que se constitue le futur époux sont :
- 58.000F en argent, rentes sur l'Etat et créances dont le 
recouvrement est certain,
- la  moitié dans une habitation à Marie-Galante,  appelée 
Beau Renom, indivise entre son frère et lui.

Ma question : quelle actvité exerçait à Marie-Galante Paul 
Louis de BOSREDON, le père de l'époux ?

NDLR  La  famille de BOSREDON est  présente  aux  Antilles 
depuis le milieu du XVIIIe siècle avec trois frères mariés 
à  Marie-Galante,  en Guadeloupe et à St-Domingue,  nés  à 
Périgny  près la Rochelle où s'était fixé par mariage leur 
père  originaire d'Auvergne.  Seul l'aîné,  fixé à  Marie-
Galante,  eut  une descendance et Paul Louis,  marquis  de 
BOSREDON,  son  dixième et dernier enfant (mais le seul  à 
transmettre  le  nom),   était  habitant  propriétaire  et 
capitaine de milice.





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