G.H.C. Numéro 71 : Mai 1995 Page 1346

TROUVAILLES

de Guy Stéhlé : 

     "La  chanson des Isles",  ouvrage posthume de  Victor 
Duquesnay  publié  en 1926,  est précédé d'une préface  de 
Gaston  David  qui donne quelques  éléments  généalogiques 
susceptibles d'intéresser certains lecteurs de GHC : 

"Je suis par le coeur un Martiniquais avant la lettre. Mon 
arrière-grand-mère   maternelle,   Marie-Jeanne   DEVILLE, 
naquit à la Martinique, le 25 décembre 1746, d'une famille 
depuis  longtemps  établie dans l'île,  les  GUILLANTENIN-
DEVILLE,  dont  le nom reste attaché aux  plantations  qui 
furent  sa  propriété,  le  Grande et la  Petite  Deville. 
Pendant le cours du XVIIIe siècle,  les DEVILLE étaient en 
relation d'affaires et d'amitié avec la famille NICAUD, de 
Limoges,  qui avait pour chef mon arrière-grand-père Jean-
Baptiste NICAUD.  Vers la fin du siècle,  quand éclata  la 
tourmente  révolutionnaire,  M.  Deville se trouvant  sans 
doute, et avec raison, peu en sûreté aux îles, se décida à 
rentrer  en France avec sa famille,  après avoir vendu ses 
plantations et réalisé sa fortune.
   Le navire où il s'embarqua avec une partie de ses biens 
fut  capturé  par  les  Anglais.  Lui-même,  retenu  comme 
prisonnier de guerre, mourut en captivité sur les pontons. 
L'autre  navire,  qui portait sa femme et sa fille avec le 
reste de ses biens,  fut plus favorisé : il aborda heureu- 
sement  à  Bordeaux.  Madame  Deville  vint  naturellement 
chercher asile auprès du correspondant de son mari,  J.-B. 
Nicaud.   Celui-ci  accueillit  chaleureusement  les  deux 
femmes.   Après  quelques  mois  d'hospitalité,  ayant  pu 
apprécier  leurs  mérites et séduit par le  charme  de  la 
jeune fille, il épousa Mademoiselle Marie-Jeanne Deville."

  Le couple eut quatre filles :
- Sophie NICAUD (grand-mère de Gaston David),  épouse d'un 
conseiller à la cour de Limoges,
- Madame de ROULHOI,
- Madame de CHÉGURAT,
- Marinette NICAUD,  épouse de François DUPONT, inspecteur 
général des haras,  qui en eut trois fils et une fille qui 
épousa   Hippolyte   CARNOT,   fils  de   Lazare   Carnot, 
l'organisateur de la Victoire,  et eut pour fils aîné Sadi 
Carnot, président de la République en 1887.    


de Pierre Jourdan : Déclarations de noirs à La Rochelle

Le 18 septembre 1777, "Maître Denis MACARTY (sic), écuyer, 
seigneur de La Martinière,  demeurant en cette ville de La 
Rochelle, déclare avoir à son service" : 
"le nommé Jean Jacques,  mulâtre,  âgé de 60 ans  environ, 
qui  lui  a  été envoié de son habitation du Cap  il  y  a 
environ dix ans, par la frégate du roi La Silphine, lequel 
mulâtre  a été baptisé et instruit dans la religion catho- 
lique, apostolique et romaine",
"le  nommé François,  noir de la côte de Guinée,  52  ans, 
aussi envoié de son habitation il y a environ dix ans, par 
le  navire Le C...  (?) de ce port,  capitaine BIDET" (lui 
fait "apprendre le métier de cuisine"; baptisé, etc.)
"la nommée Marie Louise, négritte de la côte de Guinée, 15 
ans  environ,  également envoiée par le régisseur  de  son 
habitation du Cap en 1774 par le navire Le C..." (...) "se 
propose  de lui faire apprendre un métier pour ensuite  la 
renvoyer sur son habitation",
"et  finallement le nommé Joseph,  négrillon,  né sur  son 
habitation du Cap, âgé de 14 ans ou environ, qui lui a été 
envoié par son régisseur en 1775,  sur le navire L'Heureux 
de  ce  port" (...) "se propose de lui faire apprendre  un 
métier  convenable  aux  travaux  de  son  habitation  sur 
laquelle il le renveira" 
"laquelle déclaration mon dit sieur MA CARTY (sic) a  tout 
présentement  affirmé sincère et véritable par le  serment 
qui  nous  lui  avons fait faire,  la main  levée  au  cas 
requis,  dont nous lui avons donné acte pour lui valoir et 
servir ce que de raison, et a signé".

"Aujourd'hui  19 septembre 1777,  par devant  nous  Pierre 
Etienne Louis HAROUARD,  écuyer,  en présence du procureur 
du  roi de ce siège,  est comparu en sa personne le  sieur 
Thomas LATOUCHE,  capitaine de navire,  demeurant en cette 
ville,   lequel  pour  se  conformer  aux  ordonnances  et 
réglemens et notamment à sa déclaration du 9 août dernier, 
nous  déclare qu'ayant été faire la traitte des noirs à la 
côte de Guinée, sur le navire Le François de ce port qu'il 
commandait,  le nommé TATIRABA,  courtier à  Malimbé,  lui 
envoia en otage un négrillon âgé d'environ 10 ans;  que la 
traitte  finie,  le déclarant demanda audit TATIRABA  s'il 
voulait retirer ce négrillon;  alors le courtier proposa à 
plusieurs   capitaines  qui  étoient  en   traitte   s'ils 
vouloient  lui  donner  un  nègre en  remplacement  de  ce 
négrillon,  que  les capitaines s'y étant refusé,  le  dit 
TATIRABA pria le déclarant d'attendre qu'il en eut  trouvé 
un  dans  les  terres;  que,  quelques  jours  après,  lui 
déclarant se voyant obligé de partir écrivit à ce courtier 
et  lui  dit que s'il ne lui envoyait pas  promptement  un 
noir  en  remplacement du négrillon,  il seroit obligé  de 
faire voille, n'attendant que cela pour sortir de la côte; 
qu'ayant attendu 24 heures sans avoir eu de réponse de  ce 
courtier,  il  a fait appareiller son navire et a  compris 
dans  le nombre des noirs de sa cargaison le dit négrillon 
qu'il a pris pour son compte et l'a emmené avec lui en  ce 
port  où  il est arrivé au mois d'août  dernier;  qu'il  a 
donné  à ce négrillon le nom de LUTIN,  qu'il va le  faire 
baptiser et instruire dans la religion catholique  aposto- 
lique  et romaine,  ensuite lui fera apprendre un  métier, 
après  quoi il le remmenera à la côte pour le faire servir 
d'interprette dans sa traitte, laquelle déclaration le dit 
sieur  LATOUCHE  a tout présentement  affirmé  sincère  et 
véritable (etc.)".   

(AD Charente-maritime, B 258)

15  mars  1716,  baptême de Denis,  fils de Timothée  MAC-
CARTHYE  (sic),  capitaine  de navire,  et d'Hélène  CHÉO; 
parrain  Alexandre  GORDON,  marchand,  marraine  Eustache 
HORÉ;  signé LA TOUCHE  MAC-CARTHYE,  GORDON,  HORÉ,  Jean 
HALLEIRANT, P. GOULD, GAULTIER, vicaire.

(La Rochelle, St-Jean du Perrot, E 1118)

J'ai relevé ces actes car les MAC CARTHYE me semblent liés 
par les LA TOUCHE MAC CARTHYE à mes LA TOUCHE. 





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