G.H.C. Bulletin 72 : Juin 1995 Page 1375

NOTES DE LECTURE Pierre Baudrier

Mémoire contenant l'exposé des droits de la France dans la 
question  des  frontières  de la  Guyane française  et  du
Brésil soumise à l'arbitrage du gouvernement de la  Confé- 
dération Suisse : documents et pièces justificatives.- 
Paris, Imprimerie Nationale, 1899.- 174 p.

    Le mémoire ne comporte pas de  carte  mais  aux  pages
110-111, la "Note verbale des Plénipotentiaires  portugais
à Vienne (17 janvier 1815), publiée  dans  la  "Correspon-
dance  du  Portugal",  tome  CXXVIII,  fol.  135),  expose
l'essentiel du sujet :

"Le traité d'Utrecht du 11 avril 1713 ayant fixé définiti- 
vement les limites entre les deux  Guyanes  portugaise  et
française, l'on s'attendait  à  voir  par  là  disparaître
toute dispute ultérieure à cet égard. 
Cependant les négociateurs du traité,  induits  en  erreur
par le géographe FREITZ, rédigèrent l'article 8 de manière 
qu'il a été possible de confondre la rivière Oyapock  avec
celle de Vincent Pinson.
    De là toutes  ces  contestations  de  limites  connues
entre le Portugal et la  France,  qui  ne  finirent  qu'en
1801, époque trop malheureuse pour qu'on la relève ici. 
    La conquête de la Guyane a eu lieu en 1809; et  il  ne
s'agit à présent que de terminer la question  des  limites
du côté de l'Oyapock, en sorte que tout doute sur l'inter- 
prétation du Traité d'Utrecht soit à jamais levé,  et  que
l'Oyapock, du point  où  il  reçoit  les  eaux  du  Camopi
jusqu'à son  embouchure,  sépare  le  territoire  français
d'avec celui qui appartient au Portugal.
    Le reste de la frontière n'a jamais été  un  sujet  de
dispute entre Leurs Majestés les  Rois  de  France  et  de
Portugal...
    Le Traité d'Utrecht étant pris pour base  des  limites
que l'on va fixer, toute la discussion se réduit à sçavoir 
à qui appartiendra le  territoire  situé  entre  les  deux
rivières de Vincent Pinson et de l'Oyapock  :  puisque  la
contestation vient de ce que l'on a pris  à  cette  époque
ces deux rivières pour une seule..."
    Au fil des pages le mémoire fait la bibliographie  des
récits de voyages en Guyane et au Brésil, cite de nombreux 
personnages. Mais venons en à l'archéologie  d'une  rumeur
(cf. GHC, pp. 1077, col. 1).
    Ainsi, à la page  132  de  la  lettre  de  d'ALBON  au
Gouverneur de Para, datée du 11 août 1729, on peut lire :
    "Une  dame  portugaise  dont  l'escapade  était   fort
irrégulière, vint ici l'an passé avec un jeune homme  qui,
depuis, passa à Saint-Iague, où il est  mort;  cette  dame
est aussi morte et enterrée à Caienne après avoir fait son 
testament, dont le sieur François XAVIER emporta copie."
    et la réponse du gouverneur de  Belem  de  Grand-Para,
datée du 1er novembre 1729, débute en ces termes :
    "Le capitaine Francisque Xavier BOTERO m'a remis votre 
lettre aussi remplie d'expressions d'amitié  que  pourrait
mériter la sincérité avec laquelle j'agis avec vous et  le
faisois à l'égard de M. DORVILLIERS, votre Gouverneur, que 
Dieu a appelé à luy, et dont la mort m'afflige...".
     A la fin de sa lettre, le gouverneur poursuit ainsi :
    "Je vous remercie bien de la cave de bon vin de France 
et le baril de café que vous  m'avez  envoyé  et  je  vous
offre aussi avec confiance un hamac de ceux dans  lesquels
on se fait porter icy; on m'a affirmé qu'on n'en fait  pas
de l'espèce à Cayenne..."
     Que  les  Brésiliens  ne  s'enorgueillissent  ou   ne
s'affligent pas trop. La France et l'Italie, par  exemple,
eurent les amants du lac de Côme  (cf.  Martini  (Magda).-
Les Amants du lac de Côme : la Comtesse de Plaisance et le 
Prince de Belgiojoso.- Paris, Klincksieck, 1977.- 115 p.)


Cavignac (Jean).- Les Israélites bordelais de 1780 à 1850 
autour de l'émancipation.- Paris, Publisud, 1991.- 463 p.

    On retrouve des données généalogiques du "Dictionnaire 
du judaïsme bordelais" mais signalons :
Pp. XI-XII : une bibliographie des  publications  sur  les
Juifs de Saint-Domingue signalées à Mr Cavignac par  Mr J. 
Cauna.
P. 30 : le 31.5.1797,  J.-B.  BELMON,  habitant  Toulouse,
épouse Henriette  RABA,  née  à  Saint-Domingue,  habitant
Bordeaux.
P. 92 : ce mariage est mentionné à nouveau mais  le  marié
s'appelle désormais DELMON et des précisions sont  données
sur l'épousée. Henriette-Marie Bernardine  Hortense  Raba,
20 ans, native du Cap  Français,  fille  d'Antoine  et  de
Marie Cécile FROMAGEAU. La future, fille d'un mariage  "du
petit côté" aux Antilles, est légitimée au mariage  de  sa
soeur en 1793.
P. 135 : En 1818, "Abraham PEREYRE" est agent de change... 
et il meurt à Nice en  1828.  Ses  frères,  Isaac  Peraire
jeune (ou Salomon PEREYRE-SUARES) et Jacob  Pereyra-Suares
qui ont été négociants à Saint-Domingue sont aussi parfois 
qualifiés d'agents de change...
P. 179 : Abraham LAMEYRA qui fait l'expéditi n  de  Saint-
Domingue avec 1802. Abraham est cité  dans  une  liste  de
militaires.
P. 182 : Isaac Charles CHAVES,  ancien négociant de Saint-
Domingue, est mentionné parmi des prêteurs.
P. 211 : Isaac HENRIQUES DA MESQUITA, rentier,  fils  d'un
marchand d'Amsterdam, épouse d'abord sa  servante,  le  10
frimaire an XI, Marie DAVIAUD, fille d'un  cultivateur  de
Sainte-Croix-du-Mont; devenu veuf, il fait un mariage plus 
conforme à son rang, mais toujours avec une goy  :  le  15
fructidor an XIII, il épouse Jeanne  Sophie  PERON,  fille
d'un marchand mort en 1776 à Port-au-Prince.
P. 223 : en juin 1792, une maison de deux frères RABA  fut
incendiée au Cap Français. 
P. 229 : David PATTO, commis-négociant  à  Paris  dans  la
banque paternelle  Rodrigues  Patto  et  Cie,  épouse  par
contrat du 2 septembre 1808  Rebecca  Mimi  CHAVèS,  fille
d'un ancien colon de Saint-Domingue.
P. 268 : Isaac PERAIRE-SUARES, négociant au Cap  Français,
et Jacob son frère, négociant, forment avec FAXARDO frères 
et Cie, aussi du Cap, une société en  commandite  sous  la
raison Isaac et Jacob Peraire-Suares frères et Cie.
P. 271 : on trouve en 1792 une maison David ASTRUC,  LOPES
et Cie, négociants au Cap Français. De retour à  Bordeaux,
David Astruc  épouse  en  1794  une  goy,  Marie-Madeleine
POIGNANT...
P. 274 : le 29 janvier 1803, Salomon Samuel WORMS  conclut
une société de commerce avec Jacques  Augustin  ENGELSHEIM
avant de partir pour la Martinique.
P. 338 : Jacob ROBLèS, mort à Port-au-Prince le 30 9 1799.
Pp. 392-400 : généalogies simplifiées, en  une  page,  des
familles   ASTRUC,   CARDOZE,   GRADIS,   LAMEYRA,   RABA,
RODRIGUES-HENRIQUES, ROGET, AZEVEDO, LOPES-DIAS.



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Révision 21/12/2004