G.H.C. Bulletin 73 : Juillet-Août 1995 Page 1392

L'auberge et le billard du sieur DUSSARD au Dondon
Bernadette et Philippe Rossignol

  Les  deux actes ci-dessous nous ont été communiqués  par 
une  correspondante américaine sous forme de photocopie de 
mauvaise qualité, le premier acte ayant deux pages presque 
blanches  et le second des marges noircies;  cependant  il 
nous   a  semblé  intéressant  de  vous  en   donner   une 
trascription,  dont  vous  excuserez  les  lacunes,  comme 
témoignage  de vie dans un "quartier et paroisse" du  nord 
de Saint-Domingue avant les troubles révolutionnaires.

            22 décembre 1780, vente de terrain

Par  devant nous Jean Baptiste Bernard LE  GRAND,  notaire 
royal en la juridiction du Cap Français,isle et côte Saint 
Domingue,  résident  au quartier et paroisse Sainte Marthe 
de  la  Marmelade,  étant ce jour au quartier et  paroisse 
Saint  Martin du Dondon,  soussigné,  et en  présence  des 
témoins cy après dénommés et soussignés
fut  présent le nommé André SÉNÉGAL  dit  MÉNARD,  mulâtre 
libre  habitant au lieu dit des Matadors,  susdit quartier 
et paroisse Saint Martin du Dondon
lequel  a par ces présentes volontairement  vendu,  ceddé, 
quitté,  laissé et transporté dès maintenant et à toujours 
avec promesse d'en garantir de tout trouble dont douaires, 
dettes et  hypothèques,  évictions,  aliénations,  substi- 
tutions et autres (...) généralement quelconques        
au sieur Charles DUSSARD, aubergiste demeurant au bourg du 
Dondon,  susdite  paroisse,  à  ce présent  et  acceptant, 
acquéreur pour lui,  ses hoirs, successeurs et ayans cause 
à perpétuité,
un  quarreau  de terre de cents pas en  quarré,  situé  et 
faisant portique à la place d'armes du bourg du Dondon, le 
dit  quarreau de terre étant en halliers,  dépendant d'une 
plus grande quantité de terres appartenant au vendeur pour 
avoir  été par lui acquise au total des héritiers  du  feu 
sieur Pierre VACQUIE, vivant chirurgien au Dondon, suivant 
l'acte  passé au rapport de Maître RIVERY et son  confrère 
notaires au Cap le seize mars mil sept cent soixante seize 
et  duquel  acte de propriété il n'a été fait  plus  ample 
désignation à la réquisition des parties.
Ledit quarreau de terre à prendre de l'angle bout sud côté 
ouest  correspondant  à l'angle bout nord même côté de  la 
place d'armes du bourg du Dondon,  en formant  l'extrémité 
du  terrain  du vendeur,  duquel angle sera mesuré  inces- 
samment,  à  la  première réquisition  de  l'acquéreur  au 
vendeur,  les  cent  pas  en quarré cy  dessus  vendus  de 
manière  qu'ils seront bornés au sud du chemin particulier 
donné  par  le vendeur au terrain de la  paroisse  et  qui 
existe  entre  ses  possessions de  la  place  d'armes,  à 
l'ouest  du grand chemin du quartier,  au nord et à  l'est 
d'autres   terrains  appartenant  au  vendeur,   le   tout 
cependant conformément aux rhumbs de vents établis par les 
arpentages antérieurs du susdit terrain,  c'est à dire que 
les  lignes  de  division du dit quarré  de  terre  seront 
tracées conformément au
(les deux pages suivantes impossibles à lire)
(prix  de  vente :  1.500 livres;  les témoins  sont  Jean 
CARRèRE et Jean CAZENAVE, habitants au bourg du Dondon)

(notariat de St-Domingue, registre 1244)

              12 novembre 1787, bail à loyer   

Par devant nous Jean Baptiste Bernard LE GRAND, notaire du 
roy en la juridiction du Cap Français,  isle et côte Saint 
Domingue, résident au quartier et paroisse Saint Martin du 
Dondon,  soussigné,  et  en présence des témoins cy  après 
dénommés et soussignés
fut  présent Monsieur Guillaume Silvestre abbé de  LAHAYE, 
curé  de la paroisse Saint Martin du Dondon,  demeurant en 
sa  maison  presbitériale,  au nom et comme  fondé  de  la 
procuration générale et spéciale de la dame veuve du sieur 
Charles DUSSARD et tutrice de ses enfants mineurs,
lequel  a  par ces présentes fait bail à  loyer,  pour  le 
temps et espace de trois années entierres et consécutives, 
qui  commenceront à courir le sept décembre prochain  pour 
finir à pareil jour de l'année que l'on comptera mil  sept 
cent  quatre  vingt  dix,  avec promesse  de  faire  jouir 
paisiblement  et  exempt de tous troubles et  empêchements 
quelconques,  même  des  grosses réparations si le  cas  y 
était, 
au sieur Jean François RENARD,  maître  masson,  demeurant 
ordinairement au bourg du Dondon, paroisse Saint Martin, à 
ce  présent et acceptant,  premeur pour lui,  ses hoirs et 
ayans  cause,  à titre de principal locataire et  pour  le 
tems cy dessus fixé,
la  moitié  au  total  de  la  maison  (princip  :  rayé), 
circonstances et dépendances,  appartenante à laditte dame 
veuve DUSSARD et située audit bourg du Dondon, faisant une 
des  encoignures de la place d'armes et de la grande  rue, 
laditte moitié de maison composée de quatre chambres et de 
la  moitié  de  la  gallerie  est,   bornée  au  nord  par 
l'emplacement  appartenant cy devant à la dame baronne  de 
PIIS  (lecture  peu sûre),  au sud par l'autre  moitié  de 
laditte maison et gallerie,  qui ne fait aucunement partie 
du présent bail.
Demeure  convenu  entre les parties qu'en raison  du  bail 
dont  s'agit  icy,  et parce qu'il comprend la  moitié  au 
total  de  laditte maison,  le preneur aura la  jouissance 
pleine  et  entierre  et à luy seul de la  cuisine  où  se 
trouve  le  four  à pain mais qu'il  ne  pourra  cependant 
refuser  la  communication (...) et usage dudit  four  aux 
locataires  de l'autre moitié de maison qui auront,  ainsi 
que le preneur,  l'usage de la savanne,  du puits et autes 
utilités,  dépendances  etc.  faisant  partie  de  laditte 
maison,  ainsi que la jouissance pleine et entierre  d'une 
chambre  ouverte derrière le four à pain et pouvant servir 
de cuisine.

Le  présent bail à loyer a été fait entre les parties  aux 
charges, clauses et conditions suivantes, savoir :
Premièrement,  que le preneur jouira de la susditte moitié 
de  maison,  circonstances  et dépendances en bon père  de 
famille,  qu'il  paiera  tous les droits  imposés  ou  qui 
pourraient  être  imposés sur laditte portion ou enfin  la 
moitié de ceux qui seraient mis sur la totalité,
Secondement, qu'il fera et souffrira toutes les servitudes 
et  corvées,  qu'il tiendra sa moitié de  maison,  qui  se 
trouve  maintenant  en  bon état,  quitte  et  exempte  de 
touttes  réparations  locataires et qu'il souffrira  faire 



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