G.H.C. Bulletin 74 : Septembre 1995 Page 1423

Les MADëC DU POULDU, de St-Domingue à la Guadeloupe
Bernadette et Philippe Rossignol

     Pierre  Ambroise MADëC DU POULDU,  habitant  proprié- 
taire  du Sud de Saint-Domingue,  réfugié à  Saint-Thomas, 
s'établit comme magistrat puis notaire au Port Louis de la 
Guadeloupe.

     Une précieuse série d'actes de notoriété nous informe 
sur ses épouses et ses enfants.  En outre il fait le point 
sur  toute une micro société de réfugiés de Saint-Domingue 
à la Guadeloupe en 1824.

     Le 18 octobre 1824 est transcrite sur le registre  du 
Port-Louis  une  longue enquête,  à la requête  de  Pierre 
Ambroise MADëC DU POULDU, habitant propriétaire à Torbeck, 
Sud  de  St-Domingue,  notaire royal au Port-Louis  de  la 
Grande-Terre,  y  demeurant,  à  l'effet de  constater  la 
naissance de deux de ses enfants,  à la suite de la dispa- 
rition  de leurs extraits de naissance dans l'incendie  de 
sa maison du bourg du Port-Louis en 1817.  Cette requête a 
été  faite  devant  le tribunal de  Pointe-à-Pitre,  le  9 
juillet 1824. 

     Comme  les personnes qui peuvent témoigner  demeurent 
soit à Pointe-à-Pitre soit "trop éloignées de cette  ville 
pour pouvoir s'y rendre sans porter un dérangement notable 
à leurs affaires", il demande que celles de Pointe-à-Pitre 
soient  entendues par le président du tribunal et que  les 
déclarations   des  autres  soient  enregistrées  par  des 
notaires.
L'accord  est donné le lendemain et les  notaires  peuvent 
commencer leurs démarches.

     Le  23  juillet  1824,  Me  Pierre  Auguste  François 
DESBONNES,  résidant au Lamentin,  entend Mme Marie Jeanne 
MADëC DU POULDU,  56 ans, domiciliée au Lamentin, veuve de 
Jean  François Modeste VRIGNAUD,  commissaire  de  marine, 
habitant propriétaire à Torbeck où elle a demeuré avec son 
mari.  Elle  sait qu'il est issu du premier mariage de son 
frère avec Jeanne Elisabeth de COSTAR,  le 21 mars 1794 au 
quartier d'Aquin,  département du Sud, une fille prénommée 
Marie  Elisabeth Ambroisine Zoé,  et de son second mariage 
avec  Rose  Emilie FABRE un fils,  né le 24  juin  1800  à 
Torbeck, prénommé Jacques Ambroise Henry.

     Une  semaine  plus tard,  le 30  juillet,  Me  Joseph 
CARLE, notaire au Moule, enregistre la même déclaration de 
la   part   de  Mmes  Marie  Françoise  Jeanne   Gabrielle 
THIOLLIèRE,  veuve de M.  Marie Michel Alexis  MULLON,  63 
ans,  et  Jeanne  Catherine Dorothée MULLON épouse  de  M. 
Louis CUVILLY, absent, 39 ans, toutes deux propriétaires à 
Torbeck  et  Cavaillon,  Sud de l'île,  ayant  domicile  à 
Cavaillon "jusqu'à l'époque de l'évacuation de la dite île 
par  suite des derniers troubles,  en 1803,  et maintenant 
domiciliées au quartier du Moule." Mme CUVILLY précise que 
"son  extrême jeunesse à la naissance de  Marie  Elisabeth 
Ambroisine  Zoé  ne  lui  permet  pas  de  préciser  cette 
naissance  mais  qu'elle  a toujours entendu  dire  à  ses 
parents,  liés  d'amitié  avec la famille  MADëC,  qu'elle 
avait  neuf ans de plus que Mlle MADëC qui est née sur  le 
quartier d'Aquin."
     Me Achille TETARD,  notaire au Petit  Canal,  établit 
l'acte  de  notoriété  le 11 août :  Mme  Marthe  Adélaïde 
JOURAUD,  veuve  de  M.  Jean  Jacques   FABRE,  habitante 
propriétaire  au  quartier de l'Anse à Drie,  Sud  de  St-
Domingue,  et domiciliée en la ville des Cayes,  chef lieu 
du  dit  département,  âgée  de 40  ans  et  Mlle  Eulalie 
Clotilde FABRE,  46 ans,  ci-devant habitante propriétaire 
aux  quartiers de Cavaillon et de Port Salut et domiciliée 
aux  Cayes,  belle-soeur  et soeur de Rose  Emilie  FABRE, 
seconde  épouse de MADëC DU POULDU,  déclarent  les  mêmes 
prénoms et dates et lieux de naissance. 

     Enfin,  le  26  août 1824,  au greffe du tribunal  de 
Pointe-à-Pitre,   devant  Jean  Félix  HUREL,   président, 
comparaît M.  LARCHEVESQUE THIBAUD, avoué près le tribunal 
de  Pointe-à-Pitre,  au nom de son client Pierre  Ambroise 
MADëC  DU POULDU,  fait entendre deux témoins qui font  la 
même déclaration : dame Rose GOUIN veuve de M. Alexis Jean 
de LEYRITZ,  président du tribunal,  57 ans,  domiciliée à 
Pointe-à-Pitre,  tante à la mode de Bretagne de la  demoi- 
selle  Marie Elisabeth Ambroisine MADëC DU POULDU,  et  M. 
Jean  Pierre  BARDON,  50 ans,  négociant  propriétaire  à 
Pointe-à-Pitre,  domicilié en cette ville,  qui était très 
proche voisin de M. MADëC. 

     Tous ayant été "vus et entendus",  l'accord est enfin 
donné  le  8  septembre  de  faire  transcrire  l'acte  de 
notoriété  valant acte de naissance sur les  registres  du 
Port-Louis.

     On  remarque,  parmi  ces  réfugiés  de  St-Domingue, 
apparentés ou anciens voisins et amis, que les femmes sont 
veuves ou de mari "absent" et que les hommes,  qui étaient 
"habitants propriétaires" dans la grande île, se sont tous 
ou presque reconvertis dans la magistrature :  de LEYRITZ, 
MADëC  DU  POULDU,  LARCHEVESQUE THIBAUD;  ou le négoce  : 
BARDON.

     Nous avons,  avec ces éléments,  repris les registres 
paroissiaux  de  St-Domingue et ceux d'état civil du  Port 
Louis pour vérifier et compléter la généalogie. 
  Le colonel Arnaud a consacré une "note généalogique" aux 
MADEC  DU  POULDU dans le cahier 35 du CGHIA (mars  1991); 
les éléments que nous lui empruntons sont notés (A)


                  Eléments de généalogie

I écuyer Gabriel MADëC sieur DUPOULDU, capitaine 
  commandant la compagnie détachée des milices gardes 
  côtes de la capitainerie de Saint-Nazaire et Donges, 
  évêché de Nantes (! 1758), fils de noble homme Jacques 
  (+ /1717) et Marthe JÉGO, demeurant au Croisic puis à 
  Escoublac (A)
  b Escoublac 30 9 1685 p écuyer Gabriel de La Houssaye 
     sgr de La Morandaye, m Renée Le Texier (A)
  x Anne MAUTIE (ou MANCIER) de PIROBAIN (lecture peu 
     sûre)
  d'où 13 enfants (A) dont :




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