G.H.C. Numéro 77 : Décembre 1995 Page 1496

Les BERTIER, de la Lorraine à St-Domingue
Pierre de Bucy

La  filiation de la famille BERTIER est connue  depuis  le 
XVIIe siècle.  D'après la tradition orale, Bernard BERTIER 
et  sa femme Jacqueline BONHOMME seraient venus de Savoie, 
attirés  par le duc de Lorraine qui cherchait  à  relancer 
les  foires et en particulier celle de St-Nicolas de Port, 
plus  importante que celle de Nancy,  après la  guerre  de 
Trente Ans qui avait ravagé la Lorraine. 

La  filiation (simplifiée) qui aboutit à celui parti  pour 
St-Domingue est la suivante :

I Bernard BERTIER x Jacqueline BONHOMME
II Claude BERTIER, marchand magasinier
  o Morhange (57) 18 4 1695   + Nancy 23 12 1771
  x Nancy 12 8 1726 Anne BRIEY
III Sébastien BERTIER, négociant en épices et denrées 
  coloniales, changeur du roi, juge consul
  o Nancy 17 1 1733           + Nancy 28 9 1788
  x Bar-le-Duc 9 7 1759 Françoise ROBERT, fille d'Antoine, 
     négociant, conseiller du roi à Bar-le-Duc
  d'où, entre autres :
  1 Claude Antoine BERTIER
    o Nancy 9 10 1760
    part pour Philadelphie (USA) 
    y fait souche mais postérité inconnue 
  2 Antoine Claude BERTIER de ROVILLE qui suit
IV Antoine Claude BERTIER (plus tard "de ROVILLE")
  o Nancy (St-Sébastien) 24 9 1761
  + Roville-devant-Bayon 4 12 1854, 93 ans
  x Lucie ROBERT, soeur cadette de sa mère
     o Bar-le-Duc 26 9 1755   + Roville 6 4 1846 
     ax Claude Nicolas PARISOT, gendarme du roi puis 
          président de la cour des monnaies de Nancy 
          (d'où 5 enfants et postérité jusqu'à nos jours)

      Antoine-Claude BERTIER, négociant à Saint-Marc

Après   avoir  fait  un  "stage"  de  deux  ans  chez   un 
fournisseur  d'épices  de son père,  armateur à  Hambourg, 
Laurent  DIED,  qui  lui fournit un  "certificat  de  bons 
services" en allemand,  français et anglais, il s'embarqua 
à 20 ans pour St-Domingue.
En y arrivant, il y aurait rencontré "un Portugais, charmé 
de sa jeunesse et de son mérite,  qui lui prêta sur parole 
la  somme  énorme  de  300.000  francs;   Antoine  la  fit 
fructifier  et la rendit un jour au prêteur qui,  généreu- 
sement, refusa les intérêts" (d'après l'ouvrage de Camille 
Viox, paru à Nancy en 1875, qui l'avait connu).
Il s'établit comme négociant à St-Marc. 
     Les "Affiches américaines",  dont des exemplaires  de 
     1787 à 1789,  reliés, sont conservés dans la famille, 
     montrent  en  quoi consistait son  négoce,  principa- 
     lement achat et revente d'habitations. 
     On  y lit aussi qu'il a perdu,  le 31 décembre  1788, 
     "depuis  Saint-Marc jusqu'au bac des bas de l'Artibo- 
     nite,  le 4ème volume de l'édition des oeuvres de  J. 
     J. Rousseau, faite à Genève en 24 vol. in-16".
     Puis,  le 16 mai 1789,  dernière petite annonce : "M. 
     BERTIER,  négociant  à Saint-Marc,  part incessamment 
     pour France;  il prie ses créanciers de se  présenter 
     pour  être  payés  et ses débiteurs de le  solder  de 
     suite."

En  huit  ans de séjour,  il avait acquis une  fortune  de 
400.000  francs.  La liquidation de l'indemnité de  Saint-
Domingue le reconnaîtra,  par décision du 15 juillet 1828, 
propriétaire   de   "deux   emplacements   contigus   avec 
construction"  à  St-Marc,  rue de l'Artibonite ou  Grande 
Rue,  n° 290 et 291 (indemnité de 660  livres).  Rappelons 
que l'indemnité ne concernait que les immeubles.
     A  son retour,  adhérant aux idées nouvelles,  il fut 
successivement maire de Roville, juge de paix du canton de 
Neuviller  élu en 1793 au suffrage universel  pour  quatre 
ans, membre du conseil de district de Vezelise, du conseil 
d'arrondissement  de  Nancy,  du  conseil  général  de  la 
Meurthe  plus de 50 ans,  de la Chambre des  représentants 
durant les Cent-jours.
Vers  1820 il voulut fonder un établissement  où  l'ensei- 
gnement  agricole  fût  complet,  de  l'école  primaire  à 
l'école  d'ingénieur.  L'institut ferma en  1843.  L'Ecole 
d'agronomie créée en 1848 en est l'héritière directe.  

   Des BERTIER de St-Domingue aux FAWTIER de Guadeloupe

Voici les éléments de filiation demandés en NDLR,  p. 1481 
(chaque  couple  ayant eu d'autres enfants,  non  reportés 
ici) :
I Antoine Claude BERTIER (1761-1854)
  x Lucie ROBERT (1755-1841)
II Dorothée BERTIER (o 16 3 1795 + 30 1 1832)
  x 28 12 1812 Jean Claude Marie de THIERET, avocat 
     général à Nancy, professeur de droit à Strasbourg
     o Nancy 1 3 1790
III Elisabeth Amélie de THIERET 
  o 19 5 1815       + Passy 2 5 1901
  x 21 8 1832 Joseph FAWTIER, agriculteur, maître de 
     poste, professeur, préfet à Colmar, représentant du 
     peuple pour le Haut-Rhin (o 28 3 1802 + 4 8 1866)
IV Emile Joseph Casimir Paul FAWTIER, administrateur des 
  colonies (à Tahiti en 1901)
  o Constantine 22 10 1837  + Monrovia (Liberia) 10 3 1903
  x 20 12 1868 Thérèse ELLUL 
     o Philippeville 26 12 1848
  d'où (d'après faire-part de décès de 1901, 1903, 1926, 
  1929) :
  1 Jean Baptiste William FAWTIER, gouverneur des colonies     
    (était chef de bureau à Basse-Terre en 1901-1903)
    (NDLR d'après "Sources de l'Histoire des Antilles...", 
    secrétaire général, gouverneur par intérim de Guade- 
    loupe de juillet 1912 à février 1913)
    o 22 12 1867         + Paris 26 7 1926
    x NN (NDLR x /1901 Marie Charlotte CABRE)     
    d'où (à vérifier, compléter, confirmer ou infirmer) :
    1.1 Marie-Louise FAWTIER o /1903
      x /1926 Georges BOYD, directeur de la Royal-Banque 
          du Canada à Pointe-à-Pitre en 1926 et à la 
          Trinidad en 1929
    1.2 Thérèse FAWTIER o /1903
      x /1926 Joseph NOUY, administrateur colonial en 1929
    1.3 Paule FAWTIER o 1903/                           
      x 1926/1929 Henri LESPINASSE, avoué
  2 Elisa FAWTIER (o 1868 + 25 10 1949)
    x Robert PARISOT, historien, professeur à la Faculté 
          de Nancy, préfet honoraire 
    d'où postérité






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