G.H.C. Bulletin 81 : Avril 1996 Page 1599

LE MARQUIS de MONTALET

     Leur maison de  Warren  Square  fut vendue aux frères
Ségur (de SÉGUR de PITRAY) qui étaient parents  (oncles ou 
frères ?) de Cécile de SÉGUR, une autre protégée (pupille) 
de Mme COTTINEAU.
     Lorsqu'ils réclamèrent les indemnités ce fut pour les 
habitations sucrières de MONTALET, les  caféières  de  Mme
COTTINEAU et celles des cinq  oncles  de  Mme  SWARBREACK.
Mme COTTINEAU devait recevoir environ  cent  mille  francs
(ce qui représente actuellement sept cent mille  dollars),
dans le cas où elle aurait tout  perçu.  Pourtant,  il  ne
semble pas qu'elle ait mené une vie de rêve à Paris.

Retour de la famille en France

     Annoncé dans la  rubrique  "départs"  du  journal  de
Savannah, le 10 mai 1826, celui-ci eut lieu moins de  deux
mois plus tard : Mme COTTINEAU,  Mme  SWARBREAK,  Mlle  de
SÉGUR (cette dernière à la garde de Mme  COTTINEAU  depuis
le décès de ses  parents  est  l'ancêtre  de  mon  ami  le
général DEBARNOT à Paris), le jeune MONTALET et  un  autre
"gentleman", M. BELANCE, peut-être un de  leurs  amis,  ou
simplement cité dans la même rubrique ?
     Le capitaine SWARBREACK, quant à lui, refusa toujours 
de vivre en France en raison  des  deux  bateaux  que  lui
avaient confisqués la France pendant la Guerre larvée vers 
1790. Il semble que Mme SWARBREACK ait demandé à son  mari
de l'accompagner; il refusa et elle lui  dit  au-revoir  !
Thomas SPALDING s'occupa de ses intérêts à Savannah et  le
capitaine SWARBREACK choisit de  demeurer  à  Savannah  et
Sapelo. On ne sait exactement s'il s'agissait alors  d'une
séparation officielle ou  du  choix  de  destins  séparés.
L'attachement de M. SWARBREACK pour  sa  femme  paraissait
plus fort que celui que celle-ci portait au capitaine.  Il
faut noter à cet  égard  qu'ils  eurent  une  fille,  Lucy
COTTINEAU SWARBREACK, qui mourut en 1824,  âgée  d'environ
quatre ans, et est inhumée au cimetière du  parc  colonial
près de la concession COTTINEAU. La perte de cette  unique
enfant, "la lumière de leur vie", brisa sans  aucun  doute
la nature de leurs relations, surtout dans un couple ayant 
une telle différence d'âge.

     Mme COTTINEAU, son frère  et  leurs  protégées  arri-
vèrent à Paris et s'installèrent près de l'endroit  où  se
trouve  actuellement  l'Opéra,  qui  n'était  pas   encore
construit à  l'époque.  Un  beau  quartier,  certes,  mais
d'après des notes de M. SPALDING, tout n'allait  peut-être
pas pour le mieux.  Il  n'est  pas  certain  qu'ils  aient
disposé de beaucoup de  ressources.  Ils  vécurent  là  un
certain  nombre  d'années.  Charles,  le  fils  de  Thomas
SPALDING, leur rendit visite en 1830.  Il  déclara  qu'ils
étaient installés confortablement dans une rue voisine  du
boulevard, près de l'église de la Madeleine et  qu'on  lui
avait dit que l'abbé CARLES avait été promu à une  dignité
ecclésiastique dans le sud de la France.
"Environ dix ans après, je revins à Paris et rendis visite 
à des amis. Mme COTTINEAU était morte en  1839,  mais  Mme
SWARBREACK et le chevalier Louis Eugène  de  MONTALET,  le
jeune frère, vivaient encore ensemble, cependant  dans  un
quartier plus modeste."

     Mme COTTINEAU était morte le 21 mai 1839,  date  qui,
par hasard,  se situe  dans la  semaine où la  Société  de 
généalogie de Géorgie a tenu  sa  première  réunion.  Elle
avait survécu 25 ans à son époux, à quelques  jours  près.
Sa fortune peut être évaluée à cinq  cents  francs  et  ce
n'est pas beaucoup. Avait-elle dissimulé ses biens ou tout 
dépensé ? Nous n'en savons rien. Peut-être  n'en  a-t-elle
jamais eus ?
     Sa protégée, Cécile de SÉGUR, se  maria  à  Paris  et
devint l'arrière-grand-mère du général Max  DEBARNOT,  mon
correspondant principal à Paris. Elle vécut au Havre,  ses
frères restèrent à Savannah. Les autres parents  de  cette
famille se sont alliés aux familles BLISS, CRAIG, ROUSSEAU 
et GANTNER. Nous avons  fourni  au  général  DEBARNOT  des
documents sur ces familles.  Il  serait  très  heureux  de
prendre contact avec ses parents américains.

     En conclusion, cent quatre vingts an après  sa  mort,
MONTALET reste l'objet de découvertes, de  discussions  et
de recherches.

NOUS AVONS REÇU

de Guy Stéhlé un tiré à part de :

   Quelques origines de noms de famille à la Martinique
                    de Danièle Laouchez
   Nouvelle Revue des Antilles n° 3, 1er semestre 1990
"Etrange destin que celui du nom propre à la Martinique  !
En nous intéressant à cette question,  nous  touchons,  en
fait, au fondement  même  de  la  société  créole."  Cette
phrase de l'introduction montre l'intérêt de  cette  étude
qui concerne autant les noms des "blancs du groupe créole" 
que des "gens de couleur" et l'"arrivée de  nouveaux  noms
après l'abolition  de  l'esclavage"  (indiens,  africains,
chinois). En annexe, outre  la  bibliographie,  se  trouve
l'ordonnance  de  Louis-Philippe,   du   29   avril   1836
"concernant les noms et prénoms à  donner  aux  affranchis
dans les colonies" dont :
art 4 "Aucune déclaration  ne  pourra  contenir  des  noms
patronymiques connus pour appartenir à une  famille  exis-
tante, à moins du consentement exprès et par écrit de tous 
les membres de cette famille"
art 6 "Seront seuls reçus comme prénoms, sur les registres 
de l'état civil, les noms  en  usage  dans  le  calendrier
grégorien et ceux des personnages connus  dans  l'histoire
ancienne." 
Mais nous aimerions bien savoir  quelle  source  permet  à
l'auteur d'affirmer : "En 1848, on a puisé dans un  vaste
corpus de noms, préparé avec sérieux pour la circonstance.
Chaque commune a reçu un document portant  des  listes  de
noms." Si quelqu'un a vu un tel document,  qu'il  nous  en
fasse part car nous le cherchons depuis longtemps. 

EN FEUILLETANT BULLETINS ET REVUES

France Iles n° 24, février mars 1996 3 ter bd de Charonne 75011 Paris, 11 n°/an, 120F - Jacques DUGOMMIER, Guy Steale (sic : Stéhlé ?)
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