G.H.C. Bulletin 81 : Avril 1996 Page 1601

Emile CELLON le pharmacien
Willy Alante-Lima

     GHC, à l'occasion de  ses  recherches,  je  le  sais,
s'est donné pour règle de  ne  pas  empiéter  sur  le  XXe
siècle. Mais une "suite" à la famille CELLON, étudiée dans 
le numéro 79 de février 1996  (pp.  1542  à  1548),  n'est
peut-être pas hors de propos. Ce d'autant que ce  monsieur
CELLON dont il sera ici question est né  dans  la  seconde
moitié du XIXe siècle et mort  n  février  1942  à  Marie-
Galante. 

           Le pharmacien Emile Cellon et moi...

     L'officine d'Emile Cellon était située rue  Beaurenom
à Grand-Bourg; il remplaçait son confrère ARSONNEAU.
     Comment oublier ce  beau  vieillard  à  la  chevelure
argentée, aux yeux bleus et à la moustache impressionnante 
pour l'enfant que j'étais ?
     Je  me  rendais  cette  année  là  à  la  messe   des
Innocents, en compagnie  de  ma  tante,  mon  polichinelle
flambant neuf pressé contre  ma  poitrine.  Le  pharmacien
parvenu à notre hauteur se pencha vers  moi,  tournant  un
compliment; j'eus  une  peur  insensée  de  sa  moustache,
laissai tomber mon polichinelle dont la tête de porcelaine 
s'éparpilla sur la place de l'Eglise. 
     Souvenir inoubliable qu'a fait revivre l'évocation de 
la famille Cellon d'Embrun...  

     Guadeloupe, Vièques (Puerto-Rico), Marie-Galante

     Les précisions biographiques qui suivent sont dues à
Mme Marie Wachter-Cellon, bru de feu Emile Cellon;  je  ne
fais que lui prêter ma plume.

     Emile Cellon est né vers 1882 à Vièques, petite ville 
de Puerto-Rico. Son père, Louis-Joseph, sa mère, Adèle, se 
marièrent vers 1875 et vécure t  sur  l'habitation  Saint-
Sauveur (Capesterre de  Guadeloupe)  jusqu'à  leur  départ
pour Puerto-Rico vers 1880,  accompagnés  de  leurs  trois
enfants, Madeleine, Maxime, Marie-Thérèse.
     Pendant leur séjour à Vièques, Louis-Joseph, le père, 
fut géreur sur une  plantation  de  canne  à  sucre.  Deux
enfants alors y sont  nés  ;  Emile  et  Céline.  Mais  la
famille dut quitter précipitamment l'île, fuyant une  épi-
démie de variole, pour s'établir de nouveau en Guadeloupe; 
là, elle s'agrandit  de  quatre  enfants  :  Marie-Louise,
Cécile, Hercourt, Irénée.
 
     Douze années plus tard  environ,  en  1897,  le  père
meurt, laissant une veuve de 37 ans et neuf  enfants  dont
le fils aîné, Maxime, atteignait tout juste  sa  majorité.
Les deux filles aînées se  marièrent  jeunes  :  Madeleine
épousa le pharmacien Albert SOUQUE, de Saint-Claude,  dont
elle eut deux filles (Hélène deviendra Mme René BRISACIER, 
directeur de  l'usine  de  Grand-Anse,  à  Grand-Bourg  de
Marie-Galante,  t  Suzanne,  Mme  Henri  DORMOY);   Marie-
Thérèse épousa Charles CARLE qui, vers  les  années  1900,
fut directeur de l'usine Pirogue à Grand-Bourg. Peu  après
mourut Maxime, très jeune et célibataire.
     Quatre des soeurs d'Emile Cellon  travaillèrent  pour
la Compagnie privée du téléphone dans diverses communes de 
la Guadeloupe et de la Grande-Terre. 
     Emile Cellon étant resté le seul homme de la  famille
et, comme le dit mon informatrice, n'ayant  pu  partir  en
France selon ses désirs pour  "faire  médecine",  fit  sur
place ses études de pharmacie et, à 32 ans,  s'installa  à
Basse-Terre dans sa première pharmacie.  Il  se  maria  en
1919 à la fille du commandant MELSE, Andrée, dont  il  eut
quatre  enfants  :  Lise  (morte  en  Grèce  il  y  a  peu
d'années), Gérard (dernier des Cellon de Marie-Galante, où 
il est décédé), Anne-Marie et Colette. 
     En 1920, il est pharmacien à Grand-Bourg, ce  qui  me
permettra de le connaître étant enfant. Il y véc t  vingt-
deux ans, devenu ainsi compagnon, professionnellement,  de
l'unique docteur alors de l'île, Eugène  CLèDE  (voir  GHC
52, septembre 1993). Ce dernier était né  à  Patillas,  en
cette île de Puerto-Rico, lieu de naissance  également  du
pharmacien Emile Cellon.

PUBLICATIONS

     Dictionnaire pratique créole guyanais - français
  avec éléments grammaticaux et index français - créole
                    Georges Barthelemi
                288 pages, 155 x 250, 245F

          Musiques et danses créoles au tambour 
                  de la Guyane française 
                 Monique Blérald-Ndagano
                232 pages, 170 x 240, 206F

Editeur des deux ouvrages (et diffusion Antilles-Guyane) : 
   Ibis Rouge Editions, 14 lot. Patient, 97300 Cayenne
Métropole, reste du monde : 
           L'Harmattan/diffusion, Armelle Riché
        7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris 
     
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Caribbean Historical & Genealogical Journal P.O. Box 15839 San Luis Obispo, CA 93406 USA trimestriel; abonnement annuel USA 20 $, autres pays 24 $ - July 1995 vol. III n° 3 - January 1996 vol. IV n° 1 La suite des informations diverses sur les Antilles, chronologies historiques; listes de passagers; listes de naturalisations américaines, bibliographies, etc. Dans le dernier numéro, une intéressante "Petition of Mandingo es-Slaves for Return to their own Country", de Trinidad, 1838, avec pour chacun son nom africain et le nom attribué à la Trinidad (source : PRO, Londres, CO 295/12) Provence Généalogie CGMP Centre culturel Elsa Triolet 13110 Port de Bouc n° 98, 4e trimestre 1995, 35F - Passagers embarqués et débarqués des colonies à Marseille de 1749 à 1830 (suite du n° 97) Sylvain Poujol
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