G.H.C. Bulletin 83 : Juin 1996 Page 1649

Rapport général de la caféterie CARLOTA, sise en Saint-Marc

     
nécessaire à leur nourriture.
   Trente-trois vaches formaient naguère une autre branche 
de produits,  mais  M.  Hernandez,  mécontent  du  peu  de
rapport de ce bétail, en a vendu  la  plus  grande  partie
pour lui substituer des juments qui,  à  l'aide  d'un  âne
d'Espagne, devraient donner des mulets qui sont une valeur 
toute autre que des veaux.
     La tuilerie n'est  presque  pas  productive,  ce  que
j'attribue d'abord à la nécessité d'un tuilier blanc à  la
tête de cette fabrique pour lui donner de  la  réputation,
et ensuite au peu de constructions qui  se  font  dans  le
quartier et ses environs.

Carlota, 28 février 1830      signé : BOUR...

N.B.
potrero : enclos destiné à l'élevage.
Rendement à l'hectare : 88.000 kg : 120 ha = 733 kg/ha.

Question : "Café et unités de mesure"

     La superficie consacrée au café est de 9  caballerias
ou 297 arpents. La valeur que j'ai trouvée pour la  cabal-
leria à Cuba est de 13,4 ha. Cela mettrait l'arpent (il  y
en avait beaucoup de différents) à  42  ares.  La  cafetal
ferait donc 126 ha.

     Le nombre de plants de  café  est  de  320.000.  Cela
ferait environ 2.5OO arbres à l'hectare (voisin du chiffre 
donné p. 1575).

     Le rendement annuel serait  de  8.000  arrobos.  J'ai
trouvé pour l'arrrobo 11,5 kg. Cela ferait une  production
de  92  tonnes,  soit  730  kg./ha,  compatible  avec  des
chiffres cités dans des ouvrages sur le café.

     Mais par ailleurs la récolte est  aussi  exprimée  en
quintaux, soit 200 quintaux; c'est probablement une erreur 
du géreur pour 2.000.

Le quintal valait 100 livres soit 45 kg.
Qu'en était-il de l'arrobo ?

     De plus, le cours du café est exprimé en $  (peso  ou
dollar, soit 5 frs). Dans les bonnes années, il monte à 26 
ou 29. Sur cette base cela ferait  3  francs-or  le  kilo.
Cela est-il possible ? En 1830, il était de 5 à  10.  Mais
nulle part il n'est précisé le poids  concerné  (peut-être
le quintal ?). Quelqu'un aurait-il la solution,  indispen-
sable pour faire de véritables bilans.

     J'ai trouvé également le  boucaut  utilisé  dans  des
documents  d'expédition.  Dans  des  ouvrages  anciens  on
trouve une valeur de 300 kg environ pour le boucaut.  Cela
ne cadre pas avec le chiffre de 50 kg donné.
     J'ajoute que la caballeria est estimée à 3.000 pesos, 
le plant de café à 0,35 peso et l'esclave (on dit "negro") 
de 700 pesos pour le contremaître, 400 pesos  (Frs  2.000)
pour l'esclave adulte moyen, et 60 pesos (Frs 300) pour le 
bébé de 6 mois.

FOURCAND ou FOURCAUD à St-Domingue
(question 96-88) Pierre Bardin

     Dans l'Indemnité  de  St-Domingue,  le  1er  décembre
1831,  pour  Cap  Dame-Marie,  les  ayant-droits  "JADOUIN
Marguerite, sa soeur Elisabeth épouse CASSARD,  héritières
de leur mère ancienne propriétaire,  et  FOURCAUD  Pierre,
ancien propriétaire",  perçoivent  chacun  1830F  pour  un
terrain dénommé "Fourcaud", au quartier des Abricots.  Les
anciens propriétaires sont, pour moitié  chacun,  FOURCAUD
Marie Anne Elisabeth épouse JADOUIN, et FOURCAUD Pierre.
     Le 1er avril 1831, pour Jérémie, FOURCAUD Pierre,  sa
soeur Marie veuve GRANVAL, JADOUIN  Marguerite,  sa  soeur
Elisabeth épouse CASSARD, héritiers de leurs  père,  mère,
grand-mère et grand-père, perçoivent chacun 5133F,34  pour
une  caféterie  dite  "Guinaudée"  et   une   autre   dite
"Voldrogue" (rivières de Jérémie) et chacun 2566F,66  pour
trois maisons situées à Jérémie. Le  1er  mars  1833,  les
mêmes seront indemnisés chacun de 1045F et 522F,50 pour un 
terrain et onze noirs à la Grande Anse  de  Jérémie  (pro-
priétaires, FOURCAUD Guillaume et  GOUJON  Marie-Anne  son
épouse.
     Il reste peu d'actes pour  la  paroisse  St-Louis  de
Jérémie, les dates limites allant de 1778 à 1790 :
- 7 décembre 1783, inhumation d'Arnaud FOURCAUD,  habitant
de cette paroisse, trouvé noyé dans la Grande rivière,  né
à Bordeaux (St-Michel), d'André et Marie CHAMIAL.
- 14 février 1786 (et  non  1785),  mariage  de  Guillaume
FOURCAND (fils de Léonard et Marie GUIGNAND, né  St-Michel
de Bordeaux)  et Marie Anne BOCCALIN  ("fille  majeure  et
naturelle de  feu  Jacques  Boccalin  et  delle  Elisabeth
Charlotte GOUJON"). Guillaume habite  au  quartier  de  la
Rivière de la Guinaudée. Marie Anne étant fille  naturelle
porta donc par la suite le nom de sa mère et  non  de  son
père, selon l'usage (voir indemnité du 1 3 1833).
  Ce mariage légitime sept enfants  :  Guillaume  (o  3  7
1764), Jacques Léonard (3 3 1768), Augustin  (7  3  1770),
Marie Adélaïde (22 6 1772), Pierre (4 5 1774), Marie  Anne
Joséphine (22 6 1778), Marguerite (7 5 1779).
  Parmi  les  témoins,  Bernard,  frère  du  marié,  signe
nettement FOURCAND; les mariés ne signent pas.
- 15 février 1786 (acte suivant), mariage de Jean  HUBERT,
négociant, fils de Jean et demoiselle Marine  SIGUEYE,  de
St-Michel de Bordeaux, avec Marie Adélaïde FOURCAND (fille 
du couple ci-dessus et qui avait donc  à  peine  14  ans).
L'épouse et ses père et  mère  ne  signent  pas  "pour  ne
scavoir".
- 19 octobre 1786 (et non 19 août 1780), mariage de Pierre 
Martin DELEBRUN, procureur en la sénéchaussée et  amirauté
de Jérémie (natif de St-Michel de Bordeaux,  fils  de  feu
Philippe, notaire royal à Bordeaux, et de  feue  Françoise
LEBRUN), et Marie Catherine  FOURCAND,  fille  mineure  de
Bernard et Marie Anne LETACQ, habitant de  Jérémie.  Parmi
les témoins, Guillaume FOURCAND, qui ne sait toujours  pas
signer (contrairement à Marie Catherine et ses parents).
- 15 février 1787 (à Cavaillon), mariage de Jean  Baptiste
FOURCAUD "né et domicilié en cette paroisse" (baptême  non
trouvé), fils de + Jean et + Magdelaine LEMAIGNAN "vivants 
habitants Plimouth quartier de  Jérémie",  avec  Catherine
LEMAIGNAN, fille de Philippe et Marie Louise LAPIERRE.  Un
fils, Pierre Benoît (o 13 b 30 4 1788).
     Une étude approfondie des registres  de  la  paroisse
St-Michel de Bordeaux serait sans doute instructive, et ce 
jusqu'à l'établissement de l'Indemnité.       


Page suivante
Retour au sommaire




Révision 28/12/2004