G.H.C. Bulletin 83 : Juin 1996 Page 1662
La famille de CATALOGNE
Bruno de Catalogne
La famille est vraisemblablement d'origine catalane
et aurait fait partie de l'émigration catalane venue en
Béarn à la suite du mariage de Guillaume de Moncade,
seigneur catalan, au milieu du XIIème siècle, et de Marie,
la vicomtesse du Béarn. On ne trouve aucune trace de la
famille avant le XVIIème siècle car, à la suite de la
contre offensive protestante menée par Montgomery en 1569
pour Jeanne d'Albret, la mère du futur Henri IV, qui a
incendié toutes les églises du pays, tous les registres
paroissiaux manquent ainsi que, pour la même période, les
registres notariaux de la circonscription d'Arthez. Elle
était fixée au XVIIème à Arthez en Béarn, ville située
près de l'évêché de Lescar dont elle dépendait mais on
trouve à la même époque la trace de deux autres familles
de ce nom, l'une, catholique, près de Saint-Vincent de
Tyrosse dans les Landes, et l'autre protestante, à Saint
Sulpice de Pommiers dans la Gironde, sans que l'on ait pu
établir à l'heure actuelle les degrés de parenté
éventuels. Elle était protestante comme toutes les élites
du Béarn suite aux édits de Jeanne d'Albret, d'où le
prénom de Gédéon, toujours porté à chaque génération par
les garçons de la famille.
Possessions :
Sous-fiefs canadiens :
- Les Prairies Marsolet au Cap-de-la-Madeleine, achetées
aux héritiers Marsollet le 3 juin 1696, de 3 arpents sur
40.
- Ile Bizard (Montréal), dot de Marie-Charlotte Renaud
Dubuisson dans le contrat de mariage du 22 janvier 1733,
sous-fief donné par sa belle-mère Louise Bizard de 10
arpents de front.
- Miré (Ile du Cap Breton) concédé par le gouverneur de
l'Ile Royale, Joseph Louis de Brouillan, le 26 novembre
1726 d'une superficie d'environ une lieue cinquante sur
une lieue.
Martinique :
- Habitation caféière au Lamentin (contrat de mariage de
Charles Gédéon) en 1791.
- au Robert : La Mansarde-Catalogne, habitation sucrière,
achetée en 1803 et revendue en 1869
Alliances :
Béarn : CAPDEVIOLLE;
Canada : LEMIRE (1690); POTHIERS du BUISSON de POMMEROY
(1728), DAMOURS de LOUVIèRES (1730), GANNES de
FALAISE (1730), GAMELIN-GAUCHER (1735), RENAUD-
DUBUISSON (1733), GUYON-DESPRèS (ou DION-DESPRèS)
(1759);
Martinique : GALLET de SAINT-AURIN (1791), CARBONEL
(1823), TIBERGE (1852), HUYGHUES-DESPOINTES
(1859), DURIEU de LEYRITZ (1875)
Haïti : LERCH (1904),
France : FARJAS de CHATEAUNEUF (1890), COUTRET (1942),
MALLARD (1970), ASSOULY (1962), MOëLLER, SIMONET
(1924) et DECOTTIGNIES (1929)
Filiation directe :
I Gédéon de CATHALOUGNE
Vivant à Arthez de Béarn, remplacera son fils comme garde
de la commune par délibération du conseil communal du 10
juillet 1674.
II Gédéon de CATALOGNE
Elu contre son gré garde de la commune d'Arthez en Béarn,
il fut remplacé après une longue contestation par son
père, il était l'époux de Marie de CAPDEVIOLLE, sans doute
marchand aisé et voyageant beaucoup. Il était (ou son
père) membre du Consistoire d'Arthez qui dut appliquer, le
7 avril 1683, les prescriptions du Roi confisquant les
biens du Consistoire au profit des hôpitaux.
III - Gédéon de CATALOGNE
o vers 1662 à Arthez,
+ le 29/8/1729 à Louisbourg
x le 11/8/1690 Montréal, avec Marie-Anne LE MIRE,
fille de Jean et de Louise MARSOLET et petite-fille de
Nicolas MARSOLET de SAINT-AIGNAN, interprète d'algonquin
et de montagnais arrivé avec CHAMPLAIN au Canada entre
1608 et 1613.
o le 26/5/1669 au Québec
Il partit pour le Canada le 29 août 1683, comme
simple soldat. Chargé des travaux d'arpentage sous le
surnom de "La Liberté", il prit part aux campagnes contre
les Iroquois et les Anglais, à l'expédition dirigée par le
chevalier de Troyes et Lemoine d'Iberville à la baie
d'Hudson en 1686. Sa carrière en Nouvelle-France lui valut
d'être nommé enseigne, en 1687, après son abjuration,
lieutenant en 1691, ingénieur en 1712, capitaine à l'île
Royale le 15 mars 1723. Il se distingua lors du siège de
Québec en 1690, au cours de l'expédition contre Saint-Jean
de Terre-Neuve en 1705, et en beaucoup d'autres occasions.
Pendant les périodes calmes, on l'occupait à construire
des fortifications, notamment à Trois Rivières, à Chambly,
à Montréal et à Québec. Il fut aussi entrepreneur privé,
rétablit l'hôpital de Montréal, en 1695; proposa de
construire le canal de Lachine et tenta d'en faire un
autre reliant le lac Saint-Louis à Montréal. Inventeur
d'une méthode pour mesurer la profondeur de la mer, il
mourut à Louisbourg mais sans avoir contribué à l'édifi-
cation de la citadelle.
Mal récompensé de ses peines et de sa bravoure, il a
laissé de nombreux plans intéressants pour l'histoire du
Canada, deux descriptions des seigneuries de ce pays en
1712 et en 1715, et surtout un "Recueil de ce qui s'est
passé au Canada depuis 1682 jusqu'en 1716". La description
de 1712 a été imprimée, le recueil, très souvent cité, l'a
été plusieurs fois. Ces oeuvres servent à contrôler les
sources officielles ou à les compléter.
Deux de ses cartes des seigneuries du Canada, en
dépôt à la Bibliothèque Nationale, décoraient le pavillon
français à l'exposition universelle de Montréal et son nom
déformé en "Catalone" est toujours porté par un village,
une pointe et un lac dans l'île du Cap Breton (1) en
Nouvelle-Écosse (Acadie pour les français).
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Révision 28/12/2004