G.H.C. Bulletin 91 : Mars 1997 Page 1910

La famille d'AGNEAU DOUVILLE en Guadeloupe
Bernadette et Philippe Rossignol

     Il s'agit  d'une  très  ancienne  famille  de  Basse-
Normandie  (fief  d'Aigneaux,  à  Deux  Jumeaux,  dans  le
Calvados) dont les titres de noblesse remontent à 1260  et
dont la filiation directe est établie  depuis  la  fin  du
XIVe siècle. On la trouve avec les orthographes d'AGNEAUX, 
d'AIGNEAUX, d'AGNEAU, DAGNEAU et DOUVILLE ou d'OUVILLE. On 
trouvera l'ascendance en France dans les dossiers Colonies 
E103 et E397 ainsi que dans Chaix d'Est-Ange 15, pp. 348 à 
351 et 17, p. 318, entre autres (nombreuses  autres  réfé-
rences, non consultées, dans le Répertoire de  généalogies
françaises imprimées du colonel Arnaud).
     Dans les registres du Conseil souverain de Guadeloupe 
(Archives départementales, 1/B5, f° 622) est écrit, le  15
novembre 1775 :  "La  noblesse  de  la  famille  du  sieur
DOUVILLE est établie par une chaîne de preuves qui remonte 
au-dessus de cinq siècles. Cependant, entre les actes  qui
constatent les degrés de  l'ayeul  et  du  père  du  sieur
DOUVILLE, les uns ne sont que  des  expéditions  délivrées
par le greffier du Conseil  souverain  du  Québec  et  les
autres de simples copies collationnées sur  les  originaux
par des notaires de Montréal; mais il a été  constaté  que
les originaux ont  été  perdus  dans  un  naufrage  et  Sa
Majesté a bien  voulu  dispenser  le  sieur  DOUVILLE  des
formalités rigoureuses observées dans cette matière."

     Nous   avons   aussi   consulté    le    Dictionnaire
biographique du Canada qui donne dans les tomes III (1741 
1770) et IV (1771-1800) la  biographie  de  Louis  Césaire
DAGNEAU DOUVILLE de  QUINDRE,  commerçant  et  colonel  de
milice (1704-1767) et celle de son frère Alexandre DAGNEAU 
DOUVILLE (1698-1774), officier des troupes de  la  marine,
interprète et trafiquant de fourrures, le  père  de  celui
établi en Guadeloupe : "Le réseau  de  traite  de  Dagneau
Douville  était  parmi  les  plus  considérables   de   la
Nouvelle-France";   ses   frères,    aussi    "trafiquants
éminents", ont contracté comme  lui  de  belles  alliances
(outre  Louis  Césaire  Dagneau   Douville   de   Quindre,
Guillaume Dagneau Douville de Lamothe et Philippe  Dagneau
Douville de La Saussaye).

     D'après les sources citées ci-dessus, la filiation au 
Canada puis en Guadeloupe s'établit de la façon suivante :

I Michel d'AIGNEAUX écuyer sieur d'OUVILLE, branche 
  cadette, se fixe au Canada : cadet dans les troupes 
  entretenues à la Nouvelle France, y sert sept ans; 
  enseigne réformé par lettres de M. de Frontenanc, 
  gouverneur, le 2 1 1694; ordonnance de maintenue dans sa 
  noblesse d'extraction le 6 1 1708; 1736 permission de se 
  retirer de sa place d'enseigne en faveur de son fils 
  b Deux-Jumeaux (14) 14 1 1666, fils de Robert et 
     Jacqueline MAYNE
  + 1736/
  Cm 12 6 1688
x Saurel ou Sorel (Québec) 13 5 1688 Marie LAMY

II Alexandre DAGNEAUX écuyer seigneur DOUVILLE, enseigne 
  d'une compagnie d'infanterie en Canada le 17 4 1741; 
  lieutenant le 15 4 1750; quitte le service en mai 1756 
  avec commission de capitaine réformé

II Alexandre DAGNEAUX écuyer seigneur DOUVILLE (suite)
  o 20 4 b Saurel 30 5 1698
  + Verchères (Québec) 1774
  Cm Montréal 25 7 1730 Marie COULON de VILLIERS, fille 
     d'Antoine, commandant pour le roi à la rivière St-
     Joseph
  d'où au moins cinq enfants dont deux fils tués dans la 
     guerre du Canada (guerre de Sept ans), et :

III Alexandre René DAGNEAUX écuyer sieur DOUVILLE, cadet 
  dans les troupes de la Nouvelle France le 1 10 1750; 
  lieutenant dans les troupes réformées de la marine; a 
  servi dans la guerre du Canada; 1753, détaché aux îles 
  du Vent, major puis lieutenant (1757) à la Grenade; 
  1758, lieutenant à St-Pierre; 1759 passe à la Guadeloupe 
  puis aide major à la Martinique; 1762, à la prise de la 
  Martinique, réformé à Rochefort; sert dans les milices 
  de Guadeloupe; 1769, capitaine commandant les milices de 
  la Petite-Goyave; 1771, capitaine des troupes; 1774, 
  major (membre de la loge "Bonne amitié" aux Abymes en 
  1774, ! Francs Maçons des loges françaises aux Amériques 
  d'E. Escalle et M. Gouyon-Guillaume); 6 6 1775, 
  commandant en second de St-Martin et St-Barthélemy; 16 
  10 1778, retraite avec rang de lieutenant colonel; 
  chevalier de St-Louis
  o et b Fort de Frontenac en Canada 22 7 1736; p René de 
     Beauvais, écuyer, capitaine d'une compagnie détachée 
     de la marine, chevalier de St-Louis, commandant pour 
     le roi au fort; m Louise Lamy son épouse 
  + 1789/1808
  Cm 28 5 1764
  x Goyave 28 5 1764 Marie Madeleine Félicité RICORD, 
     fille de + François, capitaine aide-major de milice, 
     et Jeanne Félicité PAPIN (voir GHC p. 1753)
     o 30 7 b Anse-Bertrand 15 8 1751
     + 1789/1808

IV
1 Alexandre Jean Auguste D'AIGNEAUX d'OUVILLE, chevalier, 
  preuves de noblesse devant Chérin le 20 10 1784 pour 
  entrer dans les écoles militaires; chevau-léger de la 
  garde ordinaire du roi; habitant propriétaire à Ste-Anne
  o 27 12 1767 b Goyave 18 8 1769; p Auguste Descoudrelles 
     chevalier de St-Louis, gouverneur de St-Martin et St-
     Barthélemy, pour Alexandre Dagneaux sieur Douville, 
     grand père; m Marie Jeanne Félicité Papin Ricord
  + Ste-Anne 4 d 5 1 1832; inventaire après décès devant 
     Me Callard 9 2 1832; 1835, vente de l'habitation 
     sucrerie Fouché à Ste-Anne
  ax Ste-Anne 28 12 1789 Marie Thérèse Dieudonnée de 
     PRÉAUX, fille de Pierre Antoine, chevalier, et Marie 
    Thérèse de PRÉAUX
     o 2 10 1764, b Ste-Anne 15 10 1765
     + Ste-Anne 8 4 1807, 44 ans
  Cm Me Le Deuff 20 9 1808 (! Me Callard 5 12 1832)
  bx Ste-Anne 20 9 1808 Françoise Elisabeth FOUCHÉ, fille 
     de + François et + Anne Elisabeth SIMON
     o Ste-Anne ca 1773
     + Bordeaux 9 6 1820; inventaire Me Cicéron 12 6 1821 
     (! Me Callard 5 12 1832)


Page suivante
Retour au sommaire



Révision 20/01/2005