G.H.C. Bulletin 94 : Juin 1997 Page 1997

BOISSEAU de LA GALERNERIE, COOLS etc.

        (du deuxième nous ne connaissons pas les enfants, 
          sans doute nés à Cherbourg)
       1.1a.1 Jean Baptiste Prosper Charles Frédéric ARNAUD
          o Fort de France 25 6 1852
       1.1a.2 François Evrard ARNAUD
          o Fort de France 5 3 1854
       1.1a.3 Albert ARNAUD
          o Fort de France 3 2 1856 + 22 12 1856 

2 Delphine BOISSEAU de LA GALERNERIE
  o Rivière Pilote 21 5 1800

3 Joséphine Nathalie BOISSEAU de LA GALERNERIE
  o Le Marin 20 5 1803
  x Fort-Royal 13 5 1834 Etienne Georges Catherine de 
     COOLS
     + St-Pierre 15 7 1861
  d'où :
  3.1 Louis Edouard Etienne Camille COOLS
     Receveur de l'enregistrement à St-Pierre 
     o Fort-Royal 5 11 1835
  3.2 Georges Emmanuel Etienne Ludovic COOLS
     Trésorier particulier à St-Pierre
     o Fort Royal 29 6 1838
     x Fort Royal 26 8 1862 Marie Medèle Helena LEJAR DE 
          CLESMEUR
     d'où :
       3.2.1 Marie Nathalie Alice de COOLS
          o Fort de France 8 7 1863
          x Fort de France 31 3 1891 Théodore Henri BIROT 
               DESGRANGES
          d'où postérité (GHC p. 402)
       3.2.2 Louise Marie de COOLS
          o Fort de France 1 11 1870

4 Marie Anne Emmanuelle BOISSEAU de LA GALERNERIE
  o Rivière Pilote 20 12 1804
  + Le Marin 25 7 1808

5 Edouard Camille BOISSEAU de LA GALERNERIE
  Receveur de l'enregistrement,  déclare  le 5 11 1835  la 
  naissance  de  son neveu Louis Etienne Cools et,  le 8 7 
  1863,  celle de sa petite-nièce Marie Nathalie de Cools; 
  alors conservateur des hypothèques
  o Rivière Pilote 28 8 1809
  + Fort de France 1872
6 Louis Georges BOISSEAU de LA GALERNERIE
  + Fort-Royal 16 11 1816, 8 mois 

Sources :
(1) Colonies C/11b/12 f° 35.
(2) Dictionnaire historique du Canada, 
    article Michel de Gannes de Falaise.
(3) Service historique de la marine, dossier 170
(4) Marine C/1 : II bis, Michel Simon (chev.)
(5) SHAT infanterie de marine, dossier personnel.
(6) SHAT infanterie de marine, dossier personnel : cité à 
    l'ordre  de  l'armée le 26 février 1861 par  le  vice-
    amiral  commandant  en chef en Indochine  pour  s'être 
    distingué  le 25 février 1861 à la prise des forts  de     
    Ki-Hoa (Cochinchine).

Projet de pénitencier à la Guadeloupe
Claude Thiébaut

     Trouvée  aux  Archives  d'Aix  (carton  267,  dossier 
1663),  la copie d'une lettre adressée par un propriétaire 
de  Guadeloupe,  MOREAU-DARLUC,  habitation Sainte-Anne  à 
Goyave,  au gouverneur Charles FRÉBAULT, en date du 29 mai 
1860,  8 pages;  copie à la suite d'une lettre du maire de 
Goyave, Hippolyte ROUSSEAU, du 7 juin, et de la réponse de 
Frébault en date du 12.  Il s'agit d'un projet de création 
à  Goyave d'un "Pénitencier agricole d'arts  et  métiers", 
sur l'habitation en friches de l'auteur du projet,  lequel 
ne masque pas que son but est d'être utile à son pays mais 
"à  lui-même tout le premier et il ne s'en cache pas  sous 
le masque d'une hypocrisie patriotique".  Il lui faut "les 
coudées franches en fait de coteries administratives".

     L'intérêt de ce document tient à sa franchise :  on y 
voit  en  clair ce qui souvent n'est que sous-jacent  dans 
les  discours,  à  savoir  que  l'économique,  à  l'époque 
(seulement   alors  ?),   dans  les  affaires   coloniales 
(seulement là ?),  détermine les comportements plus que la 
philanthropie...  Après  les orphelins,  les  enfants  des 
pénitenciers  (voir  GHC pp.  978 et  1078).  Le  document 
témoigne  en 1860 du besoin de main d'oeuvre "exotique" en 
Guadeloupe  dans les années qui ont suivi  l'abolition  de 
l'esclavage. Bientôt on pensera aux Indiens de Pondichéry, 
plus tard aux Japonais, avec un succès inégal. Il témoigne 
aussi  de l'importance qu'a eue le tremblement de terre du 
8 février 1843, cause explicite de la ruine de ce proprié- 
taire  d'immeubles  en ville et de sa  reconversion  à  la 
campagne.  C'est  une des données à prendre en compte dans 
l'histoire de l'industrie agricole en Guadeloupe.
     On  peut  y  voir la tentation  récurrente  de  faire 
travailler  une  main  d'oeuvre liée par  un  contrat  qui 
reproduit - ou peu s'en faut - la condition servile, selon 
un  ordre  très  militarisé (au clairon),  avec  perte  de 
l'identité (remplacée par un numéro), etc.

     Le  texte porte témoignage de la vision  qu'on  avait 
alors  des "races africaines et métissées" par rapport aux 
Indiens...   et  par  opposition  à  la  civilisation.  Il 
illustre aussi une conception de l'enseignement courante à 
l'époque,  antérieure à Jules Ferry (mais pas si  éloignée 
pourtant,  Ferry  fut d'abord un grand colonial),  qui  se 
traduit  par un même discours sur les délinquants (ici) et 
les pauvres (en France), tous plus ou moins dégénérés.
     Dans  sa haute sagesse,  le gouverneur n'a pas  donné 
suite, sans avoir eu besoin d'en référer à Paris.
Apparemment,  Frébault a refusé en humaniste (y a-t-il une 
trace  de  ce projet dans  les  archives  gubernatoriales, 
quelle  analyse fut faite officiellement de ce  projet ?). 
Quelle que soit la mauvaise réputation du Second Empire en 
matière  de politique sociale et de défense des droits  de 
l'homme,  il  n'est  pas  sûr  qu'il  mérite  entièrement, 
surtout  pour  ses premières années,  le mépris où  on  le 
tient  aujourd'hui,  suite  à  la mauvaise  publicité  que 
Victor Hugo a faite à Napoléon-le-Petit.
    Face  aux colons réactionnaires,  ici Moreau-Darluc  à 
Goyave,  un fief bissettiste,  plus tard, Amédée PAUVERT à 
Saint-François  ou  Ernest SOUQUES dans toute  la  Grande-
Terre et au Conseil général,  il s'est trouvé une adminis- 
tration qui quelquefois n'était pas aux ordres.
   Il y aurait  sans doute bien d'autres choses à en dire. 


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Révision 21/21/2005