G.H.C. Bulletin 84 : Juillet-Août 1996 Page 1696

NOUS AVONS REÇU

      Histoire et identité des Antilles françaises :
  les prémisses d'une historiographie moderne, 1840-1970
                      (Sevilla 1994)
     Les ancêtres d'Aimé Césaire et d'Alexis Leger :
   l'historiographie des Antilles françaises, 1970-1990
                      (Sevilla 1995)
                    Anne Pérotin-Dumon
     tirés à part des tomes LI, n° 2 et LII, n° 2 de
Anuario de Estudios americanos (Alfonso XII, 16 - Sevilla)

     Ces  deux  excellentes   synthèses   bibliographiques
seront un guide fort utile aussi bien aux  "spécialistes",
pour découvrir ce qui se fait au-delà de leur  spécialité,
qu'à ceux d'entre vous qui,  prenant  conscience  du  fait
qu'une étude généalogique ne présente guère  d'intérêt  si
elle n'est pas replacée  dans  une  histoire,  et  ce,  en
particulier, dans nos îles,  souhaitent  s'informer,  sans
trop savoir quels livres consulter.
     L'auteur montre comment, à partir du milieu de  notre
siècle, le passé antillais "quitte sa  situation  d'appen-
dice outre-mer de l'histoire de France  pour  devenir  une
histoire à part entière" et rappelle le  rôle  fondamental
de Gabriel Debien, autour de 1960, tout en précisant  que,
dans  son  oeuvre  et   ses   "centaines   d'articles   et
d'opuscules", "il s'agit surtout de Saint-Domingue au  18e
siècle, ainsi que de la sphère des plantations. La  Marti-
nique et la Guadeloupe,  la  période  précédant  1740,  le
monde de la mer et  du  négoce  en  général,  se  trouvent
relégués à l'arrière-plan." 
     Grâce  à  ce  "pionnier  de  l'histoire  sociale  des
Antilles françaises", nombreux sont ceux  qui  ont  étudié
ensuite ces derniers thèmes et beaucoup  d'autres  encore,
si nombreux que nous n'en citerons aucun ici  :  dans  les
vingt  dernières  années,   sont   évoqués   les   travaux
d'histoire économique et sociale et de démographie  histo-
rique,  ceux  d'histoire  politique  et  enfin  les   deux
courants les plus récents,  l'histoire  culturelle,  d'une
part, et la généalogie,  d'autre  part,  "qui  élargit  la
quête d'une histoire familiale au fait  de  comprendre  la
formation d'une société et, par là, interpelle  l'histoire
sociale. (...) Les dépouillements  considérables  que  les
généalogistes confirmés réalisent, ainsi que les normes de 
qualité qu'ils instaurent dans leur recherche en font  des
alliés des  historiens".  Anne  Pérotin  nous  fait  alors
l'honneur de citer, parmi d'autres exemples, les bulletins 
de "Généalogie et Histoire de la Caraïbe" et notre  projet
de dépouillement des registres des nouveaux libres.


            Généalogie Paris et Ile-de-France
                     Valérie Gautier
          Parigramme, avril 1996, 204 pages, 98F

     Voici un livre clair,  complet,  pratique,  pour  des
recherches à Paris (où, rappelons-le, l'état civil a brûlé 
lors de la Commune de 1870) mais aussi en province.  
     Outre la description et  la  localisation  des  fonds
d'archives, utiles rappels des bases  pour  construire  un
arbre  généalogique  (sigles,  numérotation,  calcul   des
degrés de consanguinité) et du  sens  de  nombreux  termes
rencontrés  au  cours   des   actes,   liste   d'adresses,
calendrier des fêtes religieuses, unités de mesure, calli- 
graphie du XVIIe siècle et un précieux index des thèmes.


                     Saint-John Perse
                 Les années de formation
              textes réunis par Jack Corzani
         Colloque de Bordeaux, 17 au 19 mars 1994
   CELFA : Centre d'Études Linguistiques et Littéraires 
                Francophones et Africaines 
     de l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3
                L'Harmattan, février 1996

     Le  premier  texte,   de  Claude  Thiébaut,  intitulé 
"Alexis Leger, douze ans", évoque les années de  formation
au lycée de Pointe-à-Pitre, avant le départ  pour  Pau  et
présente ce que les jeunes créoles étudiaient  à  l'époque
(vers 1895/1899). Ses compagnons étaient alors "les petits 
LAFAGES et GERVAIS" et son ami de "La Joséphine",  Maurice
MONROUX. L'article se termine par une phrase tirée de  son
"Cahier créole" (et que  nous  avons  souvent  entendu  de
notre arrière-grand-mère qui  quitta  la  Guadeloupe  pour
l'Afrique au tout début du XXe siècle) :  "Toute  joué  cé
joué, mé cassé ti bois an bonda à macaque, cé pas joué". 

     Les  autres  contributions  (il  y  en  a   dix-neuf)
concernent l'Aquitaine mais font parfois références  à  la
"créolité" ou "l'antillanité" du poète. Aussi  regrettons-
nous que, une fois de plus,  dans  ces  travaux  universi-
taires, il ne soit pas fait  allusion  une  seule  fois  à
notre "Ascendance  antillaise  de  Saint-John  Perse"  que
certains connaissent pourtant. 
                          Bernadette et Philippe Rossignol


         Rhum et production rhumière aux Antilles
    Actes du colloque sur le rhum du 10 décembre 1994
      Fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie, Martinique) 
              Université des Antilles-Guyane
                     120F + port 20F
    chèque à l'ordre de l'Agent comptable de l'U.A.G.
                  commande à adresser à 
     Jacques Adélaïde-Merlande, Bonfils, 97128 Goyave

Première partie, "Le rhum dans son histoire"  :
- De la guildive au rhum, XVIIe-début XIXe
 L. Abénon
- Rhum et politique à la Martinique à la fin du XIXe :  la
  question de la Régie J. Adélaïde-Merlande
- Le rhum, sa diffusion, ses médailles L. Chauleau
- Rhum et sucre en Martinique de 1900 à 1918 L.
 Ursulet
- A boire et à voir : un siècle d'images  du  rhum  (1880-
  1980) D. Bégot (belle iconographie)
et toute la seconde partie : géographie,  économie,  droit
et techniques du rhum.

     Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le rhum : 
              à consommer sans modération ! 


                 Librairie des neuf muses
41 quai des Grands-Augustins, 75006 Paris, printemps 1996

- 40 : vente d'esclave à La Nouvelle-Orléans, 16  7  1853;
vente pour 850 piastres par André  GRASSO  à  Mme  Hermina
CASTAÑEDO d'une "négresse âgée d'environ  vingt-neuf  ans,
pleinement garantie des vices et maladies prévues  par  la
loi et spécialement du vice de la boisson".


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Révision 28/12/2004