G.H.C. Bulletin 22 : Décembre 1990 Page 230

LES DUREAU A SAINT DOMINGUE : REVE ET REALITE
Bernadette et Philippe Rossignol

     Un  dossier de la série Colonies E (E164) au  nom  de
DUREAU  de  LAMALLE consiste en une lettre adressée  le  8
avril 1845 par MAGNY, Secrétaire Général du Collège Héral-
dique de France aux Archives, et la réponse de celles-ci.
     Magny demande de "faire rechercher dans les  archives
de la Marine les renseignements qui pourraient s'y trouver
sur M.  DUREAU de LAMALLE, né en 1742 en l'île St Domingue
dont  le grand-père avait été nommé gouverneur sous  Louis
XIV"  Il souhaite des renseignements détaillés sur lui  et
son ascendance (dates et lieux de naissances et mariages).
 Nous  ne résistons pas au plaisir de  citer,  presque  in
extenso,  la réponse des Archives,  dont on pourra admirer
la  diplomatie  dans la façon de distinguer faits  et  ...
rêves.

     Le  sieur  DUREAU de LAMALLE est effectivement  né  à
Ouanaminthe,  le 20 décembre 1742,  prénommé Jean Baptiste
Joseph René,  "fils de Laurent DUREAU (qui à cette  époque
n'ajoutait  pas encore à son nom celui de LAMALLE),  capi-
taine  de milices de la paroisse de Limonade,  et de  dame
Elisabeth SAUVAGE." (...)
 "Il y a en outre un dossier de liquidation de l'indemnité
de St Domingue sous le nom de DUREAU de LA MALLE, prénommé
comme ci-dessus Jn Bte Jh René, dont les immeubles étaient
situés même paroisse d'Ouanaminthe.
 Quant  à la nomination du grand-père de M.  DUREAU de  LA
MALLE  comme gouverneur sous Louis XIV à St  Domingue,  il
n'en a été trouvé aucune trace, soit aux Etats Généraux de
l'Etat  Major  de  cette colonie ou autres  listes  à  cet
effet, ni même à la Correspondance de l'époque, ni enfin à
MOREAU de ST MéRY dont l'ouvrage contient une nomenclature
exacte  des  divers gouverneurs qui se sont succédé  à  St
Domingue.
 Des vérifications antérieures à 1742 n'ont pu avoir  lieu
pour  connaître  le prénom du grand-père de M.  DUREAU  de
LAMALLE,  attendu que les registres de l'Etat civil de  la
paroisse  d'Ouanaminthe où cette famille habitait,  ne re-
montent qu'à 1731,  onze ans seulement avant la  naissance
de Jn Bte Jh René fils de Laurent." (1)

     L'ouvrage de MOREAU de ST MéRY indique qu'en 1699 "on
vit  commencer à Limonade les préparatifs  des  établisse-
ments  en  sucrerie.  La première manufacture de ce  genre
mise  en action fut celle de  M.  DUREAU,  commandant  les
milices  de  ce quartier." En outre,  c'est lui qui  avait
offert la Vierge de l'église de Limonade.
  Quant à Jean Baptiste Joseph René DUREAU de LA MALLE, le
colonel Arnaud a donné tous renseignements sur lui dans sa
réponse à la question 90-90 (GHC 21, p. 14)

     Un  autre dossier de la série E (E87) concerne Claude
COLLET, conseiller au Conseil du Cap, époux d'une soeur de
DUREAU  de LA MALLE.  On y apprend qu'il est parti  de  St
Domingue pour France en 1769 et qu'il est depuis en procès
continuels,  lesquels  semblaient terminés par le rejet au
Conseil  d'Etat de la requête en cassation de deux de  ses
adversaires.  "Mais  les enfants du sieur FOURNIER  de  la
CHAPELLE,  intéressés  au même titre que les deux  autres,
attaquent  les mêmes opérations." (Il s'agit donc sûrement
d'histoires de succession,  d'après les éléments de généa-
logie donnés par le colonel Arnaud :  Marie Louise  DUREAU
avait  épousé à Ouanaminthe le 23 mars 1740 Charles  FOUR-
NIER de LA CHAPELLE,  lui aussi conseiller au Cap ;  peut-
être  les pièces du procès donneraient-elles des  informa-
tions généalogiques complémentaires).
  Autre malheur annoncé dans une requête du 8 juin 1771  :
         I:GHC022.RES  FC=11532 FL=204 COL 01         INSER
il  allait  repasser à St Domingue quand sa femme et  deux
enfants  sont  morts.  "Les chagrins ont tant  dérangé  sa
santé qu'il ne peut sans risque retourner à St Domingue."
     Il  y  retournera  pourtant  début  1772.   Sous   la
Révolution,  il est à Paris,  sans nouvelles ni revenus de
St Domingue; âgé de 69 ans, n'ayant pas émigré, il demande
une place pour subsister.

(1) N.D.L.R. Ceux de Limonade ne remontent qu'à 1777.

ANNE LELIEVRE, ENGAGEE POUR LA GUADELOUPE
Jean-Christophe Germain

     Voici l'acte d'engagement d'Anne LELIèVRE,  à Dieppe,
le 3 novembre 1656 (1) :

Du vendredy troisième novembre mil six
cent cinquante six à dieppe devant
Anthoine Le Mareschal tabellion juré audit
dieppe et M° pierre Manicher prins por. adjoinct
fut present Simon le lièvre dict St Simon soldat
de la garnison du Chasteau de ceste ville
lequel a recognu et confesse avoir alloue la
personne de anne le lièvre sa fille, à Jacques
ango habitan de l'isle gardelouppe present
pour par ladite lelievre servir bien et fidellement
ledit ango sa fe ou preposes ds ladite Isle ou lieux
circonvoisins durant le temps de trois ans ces
trois ans commencant du jour de son arrivee
audit lieu, pareillement la faire embarquer et passer
a ses despens la nourrir et heberger durant
sondit passage de tout le temps quel sera à son service
en outre lui donner pour ses gages le nombre
de trois cent livres de petun torque bon
loial et marchand franc et quitte des droits desdites
Isles delivrer audit lieu à quoy faire et fpurnir
lesdites parties se sont obligees par corps et biens
en presence de Jacques ledoyen et guill. haquet
dudit dieppe

signé : Simon Lelièvre, x (la marc dudit ango), Ledoyen,
        Mareschal, Manicher

     Je  dois  dire  que je n'ai pas  la  certitude  qu'il
s'agit  bien de l'épouse de René MINGUET,  mentionnée dans
les recensements de Guadeloupe, et qui a été citée, acces-
soirement,  dans "Généalogie et Histoire de la Caraïbe" 9,
page 70 (89-9).
     Le  but de cette notice est simplement de "raisonner"
sur ce sujet.  La confrontation des termes de cet  engage-
ment  avec les données contenues dans les recensements  de
1664 et 1671 appelle quelques commentaires.

Recensement de 1664, Montagne de Bellevue, 86 recto :
René MINGUET, 56 ans
Anne LIAIRE, sa fe., 30 (2)
René LEVESQUE enfant du 1° lit, 10
Denis MINGUET fils, 8
Jacques MINGUET fils 6
Anne fille, 3


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