G.H.C. Numéro 47 : Mars 1993 Page 748
COOPÉRATION
de Lucile Bourrachot : Les FILLASSIER (pages 718-720)
Du couple Louis Nicolas FILLASSIER x Elisabeth
Catherine CHABERT (IV 3.4b, p. 720), sont également nées :
- Marguerite Françoise FILLASSIER, baptisée le 19 octobre
1739 à Petit-Bourg, Notre-Dame du Bon-Port.
Le 21 novembre 1764, elle passe à Agen, devant le
notaire Dudebert (A.D. Lot-et-Garonne, 3E, 343/18),
contrat de mariage avec noble Guillaume François
ASSOLLENT, subdélégué de l'intendant de Guyenne au dépar-
tement d'Agen, habitant Agen depuis vingt-cinq ans, fils
de feu noble Antoine, conseiller du roi et son procureur à
la Monnaie de Riom en Auvergne, et de feu dame Michel
(sic) de VIGOUROUX, assisté de M. HUTOT de LATOUR et de
Marie Magdeleine GUESNON, son épouse, de Pierre GOUNON,
ancien maire d'Agen.
Elle est dite native de la paroisse du Bon-Port et être
à Agen depuis douze ans. Elle est assistée de messire
Marc-Antoine BAUDOUIN DARNOUVILLE et Amable-Catherine
THONIER son épouse, de dame Elisabeth MERICAN épouse de M.
de SAINT-GEORGES, ainsi que de messire Pierre-Eymond
DUCHARMOIS.
Monseigneur de CHABANNES, évêque d'Agen, est présent au
contrat (Mgr de CHABANNES était lui aussi d'Auvergne et
fut le protecteur de Guillaume François ASSOLENT qu'il
avait fait nommer subdélégué). Les parents de la jeune
fille sont dits tous deux décédés.
- Thérèse FILLASSIER, baptisée comme sa soeur à Notre-Dame
du Bon-Port, le 29 octobre 1743.
Elle passa contrat de mariage à Agen, devant Me Dudebert,
le 14 avril 1769 (A.D. Lot-et-Garonne, 3E 343/23), avec
Maître Antoine LAIGNEAU, procureur du roi en la ville de
Port-Sainte-Marie, fils de François, conseiller du roi et
lieutenant général de police, et de dame Charlotte
Elisabeth ROLLAND.
Thérèse, demeurant à Agen depuis seize ans, est assistée
de sa soeur, de son beau-frère ASSOLENT, de messire
Antoine BAUDOUIN DARNOUVILLE, ancien conseiller au conseil
souverain de Guadeloupe, de demoiselle Elisabeth BAUDOUIN,
cousine de la future, et du couple HUTOT de LATOUR.
Notes sur les FILLASSIER :
- Le 18 novembre 1764, devant Me Dudebert (3E 343/18),
Marguerite Françoise FILLASSIER, fille majeure de 25 ans,
demeurant chez M. d'ARNOUVILLE son parent, donne procu-
ration (en blanc) pour retirer de la dame veuve FILASSIER
d'AVIDON, à Louisbourg (Guadeloupe) ce qui lui appartient
à la suite du partage intervenu entre elle et ses frères
et soeurs, le 20 août 176O, et qui aurait pu être remis à
son tuteur, le sieur DAVIDON.
- Le 18 novembre 1768, Louis Charles Nicolas FILLASSIER,
écuyer, ancien mousquetaire du roi, natif de la Guade-
loupe, 36 ans, s'embarque à Bordeaux sur "L'Aurore" (A.D.
Gironde 6B 53).
- Le 30 octobre 1771, M. FILLASSIER assiste, à la cathé-
drale St-Etienne d'Agen, au mariage de Louis GOUJON,
originaire de Sainte-Lucie, avec Louis GUYS, de la Marti
nique. Témoin Louis BOURCEL, de la Martinique. En plus de
celle de FILLASSIER, signatures DENOIX, HAUDOYER épouse
DENOIX, Marie-Jeanne ALLAIN, Marie et Pierre GUYS, soeur
et frère de l'épouse.
Notes sur les BAUDO(U)IN DARNOUVILLE (ou d'ARNOUVILLE)
En 1755, enregistrement des preuves de noblesse de
BAUDOUIN d'ARNOUVILLE, habitant Agen, conseiller au
conseil supérieur de la Guadeloupe (A.D. Lot-et-Garonne,
archives municipales d'Agen CC 482).
Marc Antoine BAUDOUIN d'ARNOUVILLE était déjà à Agen en
1751 où le sieur Nicolas GROBERT lui envoie le compte-
rendu de la gestion de son fief d'Arnouville au quartier
et paroisse du Petit-Cul-de-Sac de la Guadeloupe et où il
acquiert une maison (emprunt à J.B. MERICAN, alors
bourgeois d'Agen) (A.D. Lot-et-Garonne 3E 343/5).
En 1769, avec Marie Elisabeth BAUDOUIN, fille majeure, il
possède des maisons à Agen, rue Maillé, et transige pour
des questions de mitoyenneté (3E 343/23). il fit son
testament en 1765 à Agen (3E 343/19). Il n'avait pas
d'enfant de son mariage avec son épouse, Catherine Amable
THONIER. Il fait héritière sa cousine, Marie Elisabeth
BAUDOUIN. Dame Catherine THONIER fit son testament l'année
suivante, en faveur de la même personne (3E 343/20). Elle
dut mourir en 1767.
En 1771, Richard RETOUT, marchand à Rouen, époux (par
contrat à Rouen le 20 mars 1770) de dame Marie Elisabeth
BAUDOUIN, vend la maison, sise à Agen, que sa femme a
hérité de M. BAUDOUIN d'ARNOUVILLE (3E 155/12).
Notes sur d'autres personnes
en lien avec les précédentes
Je ne connais jusqu'ici aucun lien entre le témoin du
mariage ASSOLENT, M. HUTOT de LATOUR (époux de Marie-
Magdeleine GUESNON) et les Antilles. Receveur des tailles
de l'Agenais, il avait une fort belle fortune qui lui
permit de faire construire à Agen un superbe hôtel parti-
culier toujours existant. Mais sa femme et lui n'y termi-
nèrent pas leurs jours, s'en retournant probablement dans
leur région d'origine.
Ces mariages m'amènent à des corrélations avec des
familles MIQUEL, ASSOLENT, PICOU de LISLE et, plus
lointainement, GONNERRE (alliée aux LATOUR-MARLIAC) ainsi
que, par les CHABERT, avec les HURAULT de GONDRECOURT dont
une branche vint, au début du XIXe siècle, se fixer en
Lot-et-Garonne. Inutile de vous dire que tous rensei-
gnements sur ces noms, en liaison avec la Guadeloupe ou
l'Agenais, m'intéressent.
Avec tous ces renseignements et les lueurs fugitives
que j'aperçois, je me rends compte qu'un fort noyau de
"Guadeloupéens" est venu s'installer en Agenais, d'où ils
n'étaient pas originaires, dans les années 1750. Je ne
sais pas quel élément moteur les a poussés à cette
migration. Jusqu'ici je ne vois pas de familles(s) de la
région qui ai(en)t pu les y attirer. La famille agenaise
la plus en vue qui ait longtemps résidé en Guadeloupe est
celle des BAR(R) et de NAZARIS, mais elle ne semble pas
apparentée aux précédentes.
Par contre, dans la généalogie FILLASSIER, figure Louis
Charles Nicolas (IV 3.4b.3) frères des deux filles citées
au début, qui serait venu en Agenais "pays de sa femme",
une de MALGUICHE dont la mère était une MICHON. Or ces
noms me sont tout à fait inconnus et MALGUICHE ne me
paraît pas être de l'Agenais. Les deux filles mariées en
1764 et 1769 sont venues en Agenais en 1752 et 1753.