G.H.C. Numéro 62 : Juillet-août 1994 Page 1093

Un exemple de recherche : familles de nouveaux-libres

   3° que  les noms donnés par les officiers d'état  civil 
n'ont pas été en ce cas "géographiques, antiques ou palin- 
dronesques", et j'en passe.
   4° que, l'établissement de l'état civil ayant duré près 
de quinze ans, il y a des gens dont nous ne saurons jamais 
rien car ils sont décédés sans s'être présentés, volontai- 
rement  ou  non,   pour  être  reconnus  comme   "Nouveaux 
Citoyens"  et  qui  auraient  pu  faire  partie  de  cette 
recherche  pour former une trame familiale plus serrée  en 
tant  que nièce,  oncle,  neveu,  etc.  et nous permettre, 
peut-être,  de comprendre pourquoi Jean Baptiste DERMEL se 
nomme Jean-Baptiste MEDO au moment de son émancipation.

Ascendance

2 Pierre Etienne Nestor DIOCHOT
  o Le Moule 24 2 1892, fils naturel reconnu
  x Petit-Bourg 25 2 1919
3 Robertine Marie NUDOL  o Petit-Bourg 18 4 1895
  reconnue et légitimée par son père le 24 10 1898
5 Jeanne DIOCHOT    o St-François Grande-Terre 18 5 1872
  fille naturelle reconnue
  + Petit-Bourg 13 11 1929
6 Jean-Baptiste NUDOL, cultivateur
  o Grand-Bourg de Marie-Galante 1 4 1865
  + Petit-Bourg 2 9 1911, 46 ans (dit par erreur "fils 
     naturel et reconnu du sieur Luc NUDOL" au lieu de 
     Lucette NUDOL)
  x Petit-Bourg 15 9 1900
7 Désirée Elise TANIBOL puis MÉONEL, cultivatrice
  o Petit-Bourg, habitation Pérou 4 d 10 8 1864
  + Petit-Bourg 12 5 1939, 75 ans
11 Mathilde, ou Lise, ou Antoinette Lise DIOCHOT
  o St-François Grande-Terre 11 3 1851
  + St-François 30 4 1921, rue Pradel, 62 ans (70 !)
13 Lucette NUGAR puis NUDOL
  o Grand-Bourg ca 1838       + Grand-Bourg 21 2 1878
  x Grand-Bourg 27 6 1856 Jean-Baptiste MEDO DERMEL
     o Marie-Galante ca 1837, fils d'Ester DERMEL 
     + Grand-Bourg, habitation Pirogue 29 4 1862, 25 ans   
14 Siméon MÉONEL    o Petit-Bourg ca 1812
  + Petit-Bourg 5 2 1893, rue St-Claude, environ 80 ans, 
     de père et mère inconnus
  x Petit-Bourg 19 3 1875
15 Constance TANNIBOL    o Petit-Bourg ca 1825
  + Petit-Bourg 28 2 1903, habitation Roujol, 77 ans, de 
     père et mère inconnus
22 Antoine DIOCHOT, cultivateur
  o St-François Grande-Terre ca 1817 sur l'habitation 
     Vertille de Richemond dite Reneville, de père et mère 
     inconnus
  + St-François Grande-Terre 13 6 1886
  x religieux (esclaves) St-François 18 12 1847
  x civil St-François 11 7 1848
23 Anne-Toinette Luce dite Elisa LEBOUIN   
  o St-François ca 1829  + St-François 11 9 1872
26 Michel NUDOL     o Marie-Galante ca 1819
  x Grand-Bourg 17 5 1851
27 Angélique NUGAR, cultivatrice et sage-femme
  o Marie-Galante ca 1809
46-47 Francisque LEBOUIN (+ 1848/)
  x Sylvie (+ 1848/)

COMPTE RENDU DE LECTURE
Pierre Bardin

Dans les îles du Vent : la Martinique, XVIIe-XIXe siècles
                     Liliane Chauleau
            L'Harmattan, 1993, 304 pages, 150F
     Liliane  Chauleau,  directrice des archives  départe- 
mentales  de  la Martinique et conservatrice  générale  du 
Patrimoine,  a revisité ses écrits antérieurs, de sa thèse 
de l'Ecole des Chartes aux parutions plus récentes, conco- 
mitantes  du  bicentenaire  de la  Révolution,  pour  nous 
proposer cet ouvrage enrichi de nouvelles  recherches.  En 
trois  cents  pages d'une grande  densité,  trois  siècles 
d'histoire,   similaire   à  celle  des  autres   Antilles 
françaises  et  en même temps particulière par la  préémi- 
nence  de la Martinique sur la vie des autres  îles,  vont 
nous être présentés.
     On  passe  de la position géographique  au  choc  des 
civilisations qui débouchera sur l'exploitation  de l'île, 
l'administration et la société pendant l'Ancien Régime. De 
courtes biographies des gouverneurs,  intendants, adminis- 
trateurs,   chargés  de  faire  appliquer  les  directives 
royales  à des populations diverses clairement  présentées 
(habitants,  esclaves,  nobles, protestants, etc.), dépen- 
dantes les unes des autres, permettent de saisir le formi- 
dable  essor économique d'une société sur laquelle  reten- 
tissent  les événements extérieurs et qui va basculer lors 
du surgissement de la Révolution et de ses idéaux, favora- 
blement accueillis par exemple à Fort Royal devenu pour un 
temps  Républiqueville;  tout cela sera de  courte  durée, 
l'occupation  anglaise faisant de la Martinique la  plaque 
tournante de la Contre-Révolution,  avec,  en  corollaire, 
une  aggravation de la situation économique.  L'Empire  va 
permettre à la Martinique de se singulariser en entrant de 
plain  pied  dans  la grande Histoire  grâce  à  Joséphine 
TASCHER de LA PAGERIE.
     Si, dès la fin du XVIIIe siècle, les institutions que 
nous connaissons fonctionnent déjà,  avec en toile de fond 
les  difficultés  liées  à  la  monoculture  sucrière  que 
n'arrivent  pas  à contrebalancer  d'autres  implantations 
vivrières,  le  surgissement,  avec bien des  soubresauts, 
d'une nouvelle société, va s'accentuer dès le XIXe siècle, 
après l'abolition de l'esclavage en 1848.  L'arrivée d'une 
élite politique,  culturelle,  économique, artistique, aux 
caractères  originaux,  dont  Liliane Chauleau  montre  la 
diversité  et  la complexité à travers  l'imbrication  des 
différents  groupes  de population,  créera  un  mouvement 
irrésistible  vers  l'établissement  d'une  identité  dont 
l'originalité créole marque notre vie quotidienne.
     Un  index,  une bibliographie ainsi qu'un  guide  des 
sources  montrent le sérieux de ce livre dans lequel on se 
plonge comme dans un roman,  avec cette différence que les 
choses  et les gens que nous voyons vivre  ont  réellement 
fait  partie  de  notre  histoire.  Ajoutons  que  Liliane 
Chauleau  apporte ce que je nommerai le deuxième volet (la 
Martinique) pour une connaissance intelligente,  bien  que 
condensée,  des Antilles, l'autre volet étant l'ouvrage de 
Lucien  René  Abénon "Petite histoire de  la  Guadeloupe", 
également  chez l'Harmattan.  A l'heure des grands  dépla- 
cements  touristiques,  les compagnies ayant la charge  de 
nos loisirs feraient bien de recommander ces ouvrages pour 
une meilleure compréhension des lieux où l'imaginaire vole 
au gré des alizés.






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