G.H.C. Bulletin 72 : Juin 1995 Page 1371

Le corsaire LAFFITE

             The Laffite Society of Galveston
    P.O. Box 1325, Galveston, Texas 77550, Etats-Unis

     Membre de GHC, cette  jeune  association  à  but  non
lucratif se propose de promouvoir la recherche sur la  vie
de Jean LAFFITE et des corsaires de la côte du Texas et de 
la Louisiane. Elle envisage la publication  d'un  bulletin
trimestriel. Sa secrétaire, Mme Dorothy Mc D.  Karilanovic
comprend et écrit le Français. Nous lui  avons  envoyé  ce
que GHC a publié sur Jean LAFFITE et  autres  porteurs  du
même patronyme.
Cotisation : 30$; étudiant et "senior" (+ de 65 ans), 15$


               The Journal of Jean LAFFITE
            The Privateer-Patriot's Own Story
   Dogwood Press, Rt 2 Box 3270, Woodville, Texas 75979
          (153 pages, prix : 16$50 port compris)

     Cette  petite  maison  d'édition  publie  des  livres
d'histoire locale (Louisiane  et  Texas).  Si  vous  lisez
l'anglais, nous relevons dans leur catalogue : 
- "LAFFITE The Pirate" by Lyle Saxon, 307 pages,  10$95  :
"one  of  the  better  accounts  of  the  pirate  and  his
operations in Louisiana". 
- "Cavalier in The Wilderness" by Ross Phares, 276  pages,
index, 11$95 : biographie de Louis JUCHEREAU  de  ST-DENIS
(1676-1744) qui a fondé Natchitoches (Louisiane).
- "Sons Of The South" by Clayton Rand, 224  pages,  index,
13$95 : 100 notices biographiques d'hommes du Sud  "White,
Black and Indian. Some are little known.
     Les prix ci-dessus sont indiqués sans le port pour la 
France; à titre indicatif, le port inclus dans le prix du 
Journal de Jean LAFFITE est de 4$.


            La première femme de Jean LAFFITE 
                  et Alexander HAMILTON, 
         un des pères fondateurs des Etats-Unis.

  Le directeur de Dogwood Presse nous  envoie  deux  pages
d'un manuscrit inédit écrit par une personne apparentée  à
Jean LAFFITE, qui n'a pu être localisée et qui  est  peut-
être décédée. Les informations du  manuscrit  l'intriguent
et il ne peut les vérifier. Il nous demande notre avis...
  Il y est dit que la première  épouse  de  Jean  LAFFITE,
Christina LAWEIN (mariage à Ste-Croix le 10  février  1800
alors qu'elle n'avait pas encore 18 ans), était  née  dans
l'île Ste-Croix et fille  de  John  Michael  LAWEIN,  juif
danois né à Copenhague et émigré aux Iles  Vierges  où  il
fut  appelé  LEVINE;  il  y   devint   un   des   premiers
constructeurs de bateaux et habitants de St-Thomas. 
Christina était la fille de son second  mariage  avec  une
juive, Rachel FAUCETTE, laquelle avait eu un  fils,  né  à
Ste-Croix. Rachel,  beaucoup  plus  jeune  que  son  mari,
emmena son fils Alexander, encore bébé, à Boston, en  1757
et on dit qu'elle y aurait épousé James  HAMILTON,  lequel
adopta l'enfant qui devint Alexander HAMILTON,  plus  tard
membre  du  Cabinet,  secrétaire  du  Trésor  sous  George
WASHINGTON en 1789, et mourut le 11 juillet 1804, dans  un
duel avec Aaron BURR, vice-président de Thomas JEFFERSON. 
"Christina  LAWEIN,  first  wife  or  Jean  LAFFITE,   and
Alexander HAMILTON, step-son of James HAMILTON, never knew 
they were half brother and sister".      
Que dire... ? 

COMPTE RENDU DE LECTURE
Bernadette et Philippe Rossignol

            L'esclavage à Cuba au XIXe siècle
  Jacqueline Philip (Equipe de recherche de Paris VIII) 
           1995, n° 14, 114 pages, L'Harmattan
            70F; les 14 numéros, 500F ou 100$
              (chèques à l'ordre de HAH BIS)
      Histoire des Antilles Hispaniques, Paris VIII
       2 rue de la Liberté, 93526 St-Denis cedex 02

  Cette équipe de recherche sous la responsabilité de Paul 
Estrade, étudie l'Histoire au sens le plus large des trois 
Antilles de langue espagnole (Cuba, Porto Rico, République 
dominicaine), de la fin du XVIIIe siècle à nos jours.

  Ce quatorzième volume porte  sur  la  série  "esclavage"
(1820-1870) du fonds cubain  de  la  Section  Ultramar,  à
l'Archivo Historico Nacional de Madrid, dont des étudiants 
de Toulouse-Le Mirail avaient entrepris la  transcription,
en tant que mémoire de maîtrise. Depuis, l'inventaire  est
en cours pour Cuba; il est fait pour le fonds portoricain.

  L'étude est donc basée sur ces transcriptions de 7 des 9 
liasses qui constituent la série. Après la présentation de 
la série Esclavage viennent trois grandes  parties  :  les
traités pour l'abolition de la traite; les remous chez les 
esclaves; vers la fin de l'esclavage. Les notes sont, bien 
entendu, abondantes et  précises  et  plusieurs  documents
sont transcrits intégralement (sans traduction). Pour ceux 
d'entre vous qui étudient plus particulièrement la période 
qui va de la fin de la traite à l'abolition de l'esclavage 
dans les Antilles  françaises,  la  comparaison  avec  les
Antilles espagnoles ne peut manquer d'être  enrichissante,
avec les mêmes problèmes de  traite  illicite  et  floris-
sante, de poursuite de navires négriers, de  débarquements
clandestins  de  Noirs  "bozales"  (venus  d'Afrique),  de
complicité des autorités. On voit  aussi  au  passage  les
grands propriétaires d'"ingenios" (habitations  sucrières)
dont certains ont des noms français comme  Juan  POEY  (du
Pays basque) et des allusions à la folie des titres  nobi-
liaires  en  cette  seconde  moitié  du  XIXe  siècle  qui
rappelle bien des caractéristiques des Antilles françaises 
de l'époque. Une allusion aussi à la "capitacion" : "rede- 
vance que payaient les propriétaires par tête d'esclave".
  De même on retrouve à Cuba la préoccupation de la  popu-
lation blanche pour le nombre des  "libres  de  color"  et
l'augmentation  des  suicides  d'esclaves  ainsi  que  ses
craintes de troubles chez  les  esclaves  à  la  suite  de
l'abolition de l'esclavage à la Jamaïque (1838) et  de  la
propagande des abolitionnistes.  Et  le  projet,  partiel-
lement  abouti,  de  recourir   à   une   immigration   de
travailleurs blancs, de coolies chinois  ou  de  yucatecos
(indiens du Yucatan au Mexique) pour pallier la diminution 
de main d'oeuvre correspond exactement à ce qui  se  passa
dans les îles françaises après 1848. 
  Bien entendu le type de travail et de documents utilisés 
nous laisse sur notre faim en ce qui concerne  l'influence
des réfugiés de St-Domingue sur l'augmentation de l'escla- 
vage par l'augmentation de la culture du sucre, puisque la 
période  étudiée  est  postérieure  et  que  les   émigrés
avaient,  dans  leur  immense  majorité,  été  obligés  de
quitter Cuba à la suite de l'occupation de  l'Espagne  par
les troupes françaises  de  Napoléon  en  1808-1813.  Nous
proposons donc ce sujet d'étude à l'équipe de recherche ! 



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Révision 21/12/2004