G.H.C. Bulletin 93 : Mai 1997 Page 1977

RÉPONSES

       cx Caroline Camille LAPORTE
       dx Port-au-Prince 12 11 1881 Françoise Marie Ursule 
          Caroline LOREL, fille de N... et Elizabeth.
          o Jérémie ca. 1837 + Port-au-Prince 11 8 1902
5. Jean Baptiste SAINT-MACARY, dit Lassus
   juge au Tribunal civil des Gonaïves
   o Saint-Marc ca. 1792
   + Gonaïves 18 11 1843
   x Jacmel 23 6 1822 Marie Françoise Célestine CHERVAIN, 
     fille de Guillaume et Athénayse Belzamine DESMARATE
     o Port-au-Prince ca. 1803 + Port-au-Prince 19 3 1875
   dont au moins trois enfants :
   5.1 Florvel SAINT-MACARY
       o Gonaïves ca. 1825
       + Port-au-Prince 12 7 1883
       x ca. 1845/1846 Charmantine LECLERC
   5.2 Florimond SAINT-MACARY
       o Gonaïves ca. 1829
       x Gonaïves 7 7 1871 Fanchette PAUL ?, fille de Paul 
         LAPAGE et Junon SAINT-PIERRE
         o Desdunes ca. 1836
   5.3 Arthur SAINT-MACARY
       o Gonaïves ca. 1830
       + Port-au-Prince 18 7 1890                P. Frisch
97-17 TIBERGE (Martinique, 18°)
En  1795,  GOYRAND,  le  commissaire français  de  Sainte- 
Lucie,  envoya  deux St Luciens,  FOURN jeune  et  TIBERGE 
DANOIS,  à  la Martinique pour susciter une révolte contre 
les Anglais. Ils furent dénoncés, arrêtés et exécutés pour 
espionnage.  On  trouve le récit imprimé (il existe  aussi 
une  version  manuscrite)  de cette affaire  dans  C/8B/24 
folio 33.  La date n'est pas précisée mais elle est posté- 
rieure au 4 frimaire an 4 (25 11 1795) :
     "Compte  Rendu  au Citoyen Bourdon,  Ministre  de  la 
Marine et des Colonies,  par le Citoyen Goyrand,  Ex-Agent 
aux Isles-du-Vent"
En  1795  les commissaires HUGUES et LEBAS avaient  envoyé 
leur  collègue GOYRAND surveiller la défense de  Ste-Lucie 
contre les Anglais.  Il y resta jusqu'à la prise de  l'île 
par les Anglais en 1796.
A  la  page  13 du mémoire  imprimé  GOYRAND  explique  la 
mission  que FOURN et TIBERGE entreprirent pour lui  à  la 
Martinique. 
"Les citoyens Fourne et Tiberge,  originaires de la Marti- 
nique,  pères de famille,  riches habitants de Ste.-Lucie, 
m'offrirent   leurs  services;   ils  m'assurèrent  qu'ils 
tenaient à toute la colonie,  et qu'ils étaient  persuadés 
que les martiniquais m'estimaient assez pour ajouter foi à 
mes  proclamations où j'engageais d'obtenir du  directoire 
exécutif et des conseils de la nation,  une amnistie géné- 
rale,  si  tous  les habitants m'aidaient de bonne  foi  à 
expulser les anglais de cette possession nationale.
     Je  leur représentai en vain les périls  d'une  telle 
mission;  je cédai avec peine à leurs vives instances. Ils 
partirent  avec  des  lettres de créance pour  gagner  les 
principaux  chefs  de la milice,  leurs  alliés,  et  avec 
plusieurs proclamations propres à calmer les craintes  des 
colons  qui  délaisseraient le parti britannique.  Je  les 
invitai  de  se conduire avec beaucoup de  sagesse  et  de 
prudence parce qu'il ne fallait pas se fier, dans un temps 
de révolution,  aux anciens amis, ni même aux parents. Ils 
éprouvèrent   que  le  maudit  intérêt  personnel  étouffe 
souvent les sentiments de la nature et de l'humanité.
     Ils descendirent à deux heures après minuit,  chez un 
habitant  qui a une poterie près du fort ci-devant  Royal. 
Ce  scélérat les accueillit bien;  il feignit  pendant  le 
souper  d'entrer dans leur sens,  en lisant leurs papiers; 
dès qu'il leur eût arraché le secret de leur  négociation, 
il les engagea de se coucher, et de dormir tranquillement. 
Pendant cet intervalle, cet infâme partit pour Fort Royal, 
ou  il  déclara  au général  YRWIN,  que  deux  émissaires 
français,  envoyés par moi pour soulever l'île,  s'étaient 
réfugiés  dans  sa maison,  et qu'ils seraient  facilement 
surpris  au  lit avec les pièces  de  conviction.  Sur  ce 
rapport, le commandant anglais lui donna un détachement de 
cent cinquante grenadiers,  qui entourèrent la maison,  et 
arrêtèrent ces deux infortunés. Ils furent fusillés, après 
avoir été convaincus militairement d'espionnage.  Ces deux 
martyrs  de  la liberté subirent leur  supplice  avec  une 
fermeté  héroïque.  Cette  perte me navra de  douleur;  je 
témoignai  tous  mes regrets à  leurs  épouses;  elles  me 
répondirent  que  la  mort de leurs maris  ne  devait  pas 
m'être  imputée,  puisque j'avais repoussé plusieurs  fois 
leurs  vives  instances,  et qu'elles étaient sensibles  à 
l'intérêt que je prenais à leurs enfants.  J'avoue que  je 
cherchai à venger leurs mânes,  et que j'ai envoyé en vain 
trois balahous successifs pour enlever nuitamment ce misé- 
rable. Je désire qu'il reçoive tôt ou tard le prix dû à ce 
noir forfait."
     Des documents concernant cette affaire se trouvent au 
Public  Record  Office à Londres.  Voici un résumé de  ces 
documents dont je possède la copie.
- WO 1/84, folio 223; August 17, 1795 :
Proclamation imprimée,  en français et en anglais,  signée 
Charles  William ESTE,  Dep.  Adj.  General,  extrait  des 
ordres du Major-General Irving, dans laquelle est annoncée 
l'exécution  de  FOURN et TIBERGE et  les  mesures  contre 
l'espionnage.
- WO 1/84 , folios 195 -197; 9 Thermidor, An 3 :
Copie des ordres donnés à FOURN jeune pour sa mission à la 
Martinique,  signées LEBAS et GOYRAND.  Ces ordres ont,  à 
l'évidence,  servis de preuve d'espionnage, tout comme les 
documents suivants en français.
- WO 1/84, folio 199; 9 Thermidor, An 3 : 
Copie  d'une lettre de Lebas et Goyrand  autorisant  FOURN 
jeune  à  se présenter comme agent de la République de  la 
façon qu'il trouvera la plus appropriée.
- WO 1/84, folios 203-217; August 12, 1795 (en anglais) :
Rapport  du conseil de guerre au Fort Royal  statuant  sur 
l'accusation  d'espionnage contre Fourn et  Tiberge,  avec 
les témoignages. C'est un acte très détaillé.
- WO 1/31, folios 291-294; August 20, 1795 (en anglais) :
Lettre  du  gouverneur de la Martinique MILNES au  duc  de 
PORTLAND dans laquelle il relate les activités de Fourn et 
Tiberge.  FOURN  jeune  a  pris une part active  dans  les 
affaires  de  Ste-Lucie  lors  des  troubles  subies   par 
l'administration du général RICARD.
L'une  de  ses filles est mariée à DELOMEL,  à  Ste-Lucie; 
l'autre  est mariée à Etienne DREUIL d'où descendent  (qui 
est  apparenté aux ?) les DREUIL de Ste-Lucie et des  USA, 
les FERGUSON, les DRYSDALE, et les DUBOULAYS.
TIBERGE  DANOIS semble avoir été enterré à la  Martinique; 
par contre, on ne sait pas où a été enterré FOURN jeune.
FOURN jeune  faisait partie de la famille FOURN de  Saint-
Pierre dont l'un des membres était propriétaire du théâtre 
de St-Pierre. 


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Révision 20/01/2005