G.H.C. Bulletin 94 : Juin 1997 Page 2003

COMPLÉMENTS

Secrétaire  de DANTON,  alors ministre de la  justice,  il 
signa la circulaire par laquelle,  le 3 septembre 1792, au 
lendemain des massacres de septembre,  la Commune de Paris 
invitait  "ses  frères de tous les départements" à  suivre 
son  exemple.  Il  avait été nommé ministre  des  affaires 
étrangères  le 26 juin 1793;  il avait été destitué  le  3 
avril 1794 et emprisonné en même temps que Danton.
     Après de brèves missions à La Haye,  puis à Nantes en 
1799,  il fut nommé à la Nouvelle-Orléans,  le 15 décembre 
1804.  Au début de 1807,  un conflit l'opposa à son  beau-
père   "relativement  à  ce  qui  revient  au   chancelier 
(TOUSARD)  sur  le  produit des actes qu'il passe  et  des 
signatures qu'il donne.  M. DESFORGUES prétend que tout le 
produit  de  la chancellerie appartient  au  commissaire". 
Selon  toute apparence,  le ministère des affaires  étran- 
gères donna raison au beau-père contre son gendre.
     Par  décret impérial en date du 2 novembre  1810,  le 
sieur DESFORGUES fut destitué "pour avoir quitté son poste 
sans  permission".  Jugeant sa santé en danger,  il  était 
arrivé  en  France  à  la  fin  d'août  1810,  "après  une 
traversée  bien longue et bien pénible qui l'avait conduit 
avec  son  épouse dans les  cachots  d'Angleterre...  J'ai 
été...  ainsi que ma femme outragée de toutes les manières 
par  (l')insolent et féroce orgueil" des Anglais (Archives 
diplomatiques. Paris. Correspondance consulaire et commer- 
ciale. La Nouvelle-Orléans, vol. 1).
     Assigné à résidence,  DEFORGUES se retira à la Ferté-
sous-Jouarre. Il est décédé le 10 septembre 1840.

Complément sur la carrière consulaire de Louis de TOUSARD

     Dans  sa lettre non datée (1807) "à Sa Majesté  impé- 
riale  et royale,  Napoléon,  Empereur des Français et Roi 
d'Italie",  TOUSARD  demande à être nommé au  consulat  de 
France  à Philadelphie,  alors vacant.  Mais un projet  de 
lettre  du  ministre des affaires étrangères  (16  octobre 
1807) à GAUDIN,  duc de GAETE,  ministre des finances, qui 
était intervenu en faveur de TOUSARD,  fait savoir que  ce 
poste  va  être "donné à une personne recommandée  par  Sa 
Majesté  l'Impératrice".  Il  est  précisé  que  "monsieur 
Tousard  gère à ce moment le vice-consulat d'Alexandrie en 
Virginie" (Archives diplomatiques.  Paris. Personnel. 1ère 
série. Tousard). Il est donc douteux qu'il ait été "muté à 
Philadelphie" (cf. p. 1588)
     D'autre part,  on trouve, aux mêmes archives diploma- 
tiques (Correspondance Etats-Unis,  vol.  62) la copie des 
instructions  données  par  le  général   TURREAU,   alors 
ministre  plénipotentiaire  de France aux  Etats-Unis,  au 
colonel TOUSARD,  "vice-consul de Sa Majesté impériale  et 
royale",  qu'il  a chargé de veiller de très près sur  "la 
conservation  de  madame  et de  son  fils",  sans  aucune 
précision (lettre du 24 novembre 1809,  datée de Baltimore 
où  le  général  Turreau a séjourné de mars à  la  fin  de 
novembre 1809).  "Vous devrez, monsieur, était-il précisé, 
habiter sous le même toit,  manger à la même table et,  en 
un mot, ne quitter jamais Madame et son fils qu'autant que 
les bienséances l'exigeront".
     Il  s'agit  manifestement d'Elisabeth  PATTERSON,  de 
Baltimore,  où,  le  23 décembre 1804,  elle avait  épousé 
Jérôme BONAPARTE,  le plus jeune frère de Napoléon, contre 
la  volonté  de ce dernier.  On sait que  le  mariage  fut 
déclaré nul en 1805 par les autorités françaises,  civiles 
et  religieuses.  Le  général  TURREAU faisait  état  d'un 
projet  d'enlèvement  par les Anglais,sinon  de  "Madame", 
tout  au moins de son fils pour le conduire à Londres  (où 
il était né en 1805).
     Dans une autre lettre au colonel TOUSARD, datée du 29 
novembre,  dont  je  n'ai  que la  traduction  en  anglais 
communiquée par Madame P. Prime Swain,  le général Turreau 
précisait que les arrangements pris par lui n'étaient  que 
provisoires  et  soumis  à  la  décision  du  gouvernement 
français.  J'ignore  ce qu'il en est advenu.  Il  apparaît 
seulement  que  lorsque  DESFORGUES,  alors  consul  à  la 
Nouvelle-Orléans,  quitta  son  poste pour  se  rendre  en 
France  (mi-1810),  l'intérim  fut assuré par  un  certain 
LOREE,  venu de Philadelphie,  et non pas par TOUSARD.  Ce 
qui paraît confirmer que celui-ci était encore à Baltimore 
auprès de "Madame" (cf.  GHC p.  1588. Documents présentés 
par Mauricette Bécoulet). A noter, cependant, que dans ses 
états de service,  TOUSARD ne mentionne pas cette  mission 
très  particulière,  pas plus d'ailleurs que sa gérance  à 
Alexandrie.


de Danielle Maudet :  La famille MAUDET (pp. 1090, 1689 et 
autres)

     Grâce  aux  notes généalogiques de l'abbé Tissier  de 
Maillerais  (A.D.  Maine et Loire,  53J),  j'ai  enfin  pu 
localiser les origines de la famille MAUDET !
     "Le 3 novembre 1728, à Brion sur Thouet, a eu lieu le 
mariage de René LEMOINE,  marchand à Denezé,  fils de René 
et Marie COTELLE,  marchands, avec Catherine MAUDET, fille 
de  Pierre (avocat à Saumur) et Renée  OUDRY,  et  petite-
fille de Pierre MAUDET, bourgeois à Saumur en 1661." 
     Brion (aujourd'hui Brion près Thouet) est une  petite 
commune  des Deux-Sèvres (79);  Denezé (Denezé sous  Doué) 
est une commune du Saumurois (49).
     Outre la famille MAUDET,  se trouvent également  dans 
ce  document les généalogies des familles OUDRY et DOVALLE 
(remariage de Renée OUDRY,  veuve de Pierre  MAUDET,  avec 
François DOVALLE).  Les OUDRY sont de St-Martin de Sanzay, 
autre petite paroisse des Deux Sèvres, proche de Brion.
     Il   est  alors  aisé  de  vérifier  que  toutes  les 
alliances  se sont scellées entre gens de  même  condition 
sociale,  celle que nous rencontrerons deux siècles durant 
(notaires,  huissiers, avocats, marchands, et médecins, du 
côté maternel du docteur Joseph LEMOINE-MAUDET).  

     Par  ailleurs,  en  reclassant les bulletins de  GHC, 
j'ai  retrouvé l'article de Pierre  Bardin,  "Jeunes  Amé- 
ricains  dans  le  Loir-et-Cher"  (p.  1090),  d'un  grand 
intérêt  pour  notre histoire puisqu'il fait  allusion  au 
séjour  des  trois frères LEMOINE-MAUDET dans un  établis- 
sement  scolaire de Pontlevoy (41).  J'ai relié les  dates 
citées  avec  d'autres déjà  connues,  en  particulier  le 
retour  en France de Louis et Marie Louise  Lemoine-Maudet 
en  1786 (p.  1566,  coopération de Jean-Marie Loré) :  si 
Louis venait en France pour y faire des études,  il devait 
en  être  de même pour sa soeur qui a dû  "fréquenter"  un 
"établissement  pour  jeunes filles de  bonne  famille"... 
reste à savoir lequel !

NDLR Félicitations pour avoir retrouvé le mariage  !  Vous 
lirez des compléments sur le collège de Pontlevoy en pages 
1130 et 1192.


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Révision 21/11/2005